- Drew.. Si tu ne veux pas, je comprends parfaitement, ne t’en fais pas. Je vais trop vite, j’en suis consciente. Sache qu’il y a de la place si tu veux un jour placer quoi que ce soit, dans ma penderie.

Un léger sourire flotta sur mes lèvres. J'étais ravi de voir qu'elle ne le prenait pas mal ou bien qu'elle garde pour elle le fait de s'être rendu compte de ma réticence. Je la laissa embrasser doucement mes mains, mes bras continuant à entourer sa fine taille en un geste presque possessif.

« Merci... »

Je l'avais murmuré mais le ton était bien là, lui montrant clairement que je la remerciais de me comprendre aussi bien. J'étais persuadé que si cela aurait été quelqu'un d'autre, j'aurais vite fait de la vexer ou de la blesser. Nous allions un peu vite Shanaé et moi, et nous en avions conscience tout les deux. D'un certain côté je voulais vraiment franchir les étapes, je ne voulais pas me contenter de la voir de temps à autre le temps d'une nuit par exemple, non elle ne le méritait pas. Mais d'un autre, je n'étais pas prêt, pas prêt du tout. J'avais déjà du mal à prendre conscience des évènements que nous provoquions avec délice, alors franchir un pas de plus et j'allais clairement sentir un malaise m'envahir.

- On sort ? Je commence à me dire qu’il y a un lit chaud qui nous attends, puis j’irais cuisiner quelque chose pour notre repas.. Tu vas vouloir manger quoi ?

Je baissa les yeux vers son visage qui se tournait vers moi, lui adressant un sourire sincère alors que l'une de mes mains passa sur sa joue.

« Du moment que tu restes peu vêtue je fais ce que tu veux »

Je souriais de manière amusée et complice, avant que nos deux corps se détachent presque à contre cœur pour pouvoir se lever de la baignoire et en sortir. L'air frais me fit légèrement frissonner, prenant rapidement la serviette que me tendait Shanaé pour l'enrouler autour de mes hanches. Je leva les bras au-dessus de ma tête, m'étirant tout en sentant mes muscles être quelque peu douloureux. Je grimaça en les contractant, portant une main à ma nuque.

« Hm je crois qu'il va vraiment me falloir un massage ... »

Je rouvris mes yeux pour les poser sur Shanaé qui les tournait également vers mon visage. Un sourire restait accroché à mes lèvres avant que je ne m'approche d'elle. Je posa mes mains sur ses hanches, posant délicatement mes lèvres contre les siennes en un baiser furtif avant de me d'éloigner de la jeune femme pour sortir de la salle de bain, suivit de celle-ci. J'attrapa une partie de mes vêtements au passage, bien que j'aurais pu rester en serviette toute la journée. L'air du couloir était bien plus frais que celui de la salle de bain qui s'était réchauffé tant l'eau de la baignoire avait été chaude. Ma main de libre vint se glisser dans celle de Shanaé qui était près de moi, l'entrainant dans sa chambre.

- Et bien.. J’espère que tu ne seras pas trop déçu mais je masse vraiment mal. Je fais fuit tout le temps les gens tant ils crient de mes gestes.. Ce dont je n’ai jamais compris puisque j’essaie d’être douce..

Arrivés dans la chambre, je me retourna vers elle, tenant toujours sa main dans la mienne. Un sourire flottait doucement sur mon visage et à me voir ainsi, j'étais persuadé ne pas me reconnaître moi-même. A vrai dire, j'étais peu souvent comme je l'étais avec elle, voir pas du tout. Je l'étais déjà à moitié avec mes proches, mais là, j'étais doux et attentionné, ce que je n'étais pratiquement jamais. J'aimais découvrir ce qu'elle faisait ressortir en moi, apprendre à connaître cette partie de moi que j'avais trop refoulé depuis tant d'années, jusqu'à croire qu'elle n'existait plus.

C'était comme si le Andrew qui se montrait en public n'existait même pas, et qu'il ne restait que moi et ce que je cachais à tout le monde, tout le monde sauf elle. C'était ça qui, au départ, me faisait presque peur. Je ne réfléchissais pas aux conséquences, je ne me souciais jamais des répercussions de mes actes, et tout ceci me convenait, quoique l'on puisse dire à mon sujet. Là, c'était différent. Je me souciais d'elle et de ce qu'elle ressentait, bien plus que je n'aurais pu l'imaginer au final. Ça me faisait bizarre.

Je me rapprocha d'elle histoire que nos corps soient collés l'un à l'autre avant de lâcher sa main pour la prendre dans mes bras. J'avais légèrement froid à vrai dire, voilà une bonne excuse pour la prendre contre moi.

« Tu veux peut-être aller voir ta fille ? »

Ma voix était douce, grave et peu forte, juste assez pour qu'elle entende mes propos. Elle venait juste de récupérer Rose alors je me doutais bien qu'elle voudrait passer du temps avec elle, je ne voulais pas l'accaparer trop non plus. Je me recula légèrement, la gardant néanmoins dans mes bras. Je pencha mon visage vers le sien, l'embrassant comme si c'était de nouveau notre premier baiser, alors que c'était loin de l'être à présent. Je n'arrivais pas à me passer de ça, j'aimais toujours autant ses lèvres sur les miennes, c'était agréable.

Une fois le baiser terminé, je lui adressa un petit sourire et me détacha d'elle pour pouvoir enfiler quelque chose. Je me voyais mal rester en serviette plus longtemps, en général je n'aimais pas trop ça, préférant enfiler un caleçon par exemple. C'est pourquoi j'en enfila rapidement un, la serviette tombant d'elle-même une fois mit, puis le t-shirt que je tenais à la main. Une fois fait, je me dirigea vers le lit de Shanaé qui se trouvait à proximité, et m'y laissa tomber en un soupire de bien-être. M'allonger me faisait du bien et un sourire en accord avec cette pensée s'étira sur mes lèvres.

Ses gestes tendres et affectueux me faisaient souvent frissonner, toujours presque touché de voir dans ses yeux l'amour qu'elle me portait. Pourtant au départ il fallait dire que c'était très mal parti entre nous. Plus je m'approchais d'elle, plus elle me fuyait. J'avais songé à ne plus la voir, à arrêter ce petit jeu qui allait plus me perdre qu'autre chose, mais je n'y étais jamais arrivé, bien au contraire. Dès que je ne la voyait plus durant plusieurs jours, je sentais ce sentiment étrange de vouloir la revoir, qui prenait toujours plus d'ampleur au fil des rencontres que j'avais avec elle. Au final, je m'étais rendu compte de mes sentiments pour elle, je les avais repoussé, je l'avais fais constamment pour ne pas me brûler à mon propre défi, mais peine perdu. A présent, je pouvais la prendre dans mes bras, l'embrasser sans qu'elle ne me repousse, sans qu'elle ne veuille se dérober pour retourner dans la vie qu'elle suivait depuis un petit moment à présent. Ses lèvres effleuraient ma peau, me faisant presque soupirer de bien-être rien qu'à ce contact tendre.


- Je peux la ramener avec nous.. ? J’ai envie de te voir et de la voir aussi..

Je lui adressa un sourire tout en caressant sa joue. J'aimais la voir bien, la voir sourire et rire comme elle le faisait constamment ce jour-là, ça me rendait bien de la savoir heureuse. C'était tout ce que je voulais à présent. Je plongea mon regard dans le sien et hocha doucement la tête. Évidemment que j'allais accepter, surtout si elle me regardait ainsi, avec ses yeux pétillants et cet air ravi sur le visage.

« Bien sûr »

Les mots étaient presque de trop, les traits de mon visage exprimant parfaitement mon accord à ce sujet-là. Qui plus est, j'avais pu me rendre compte plusieurs fois désormais qu'elle et moi nous comprenions, parfois les mots n'étaient même pas indispensables. C'était ça qui rendait notre petite bulle aussi épaisse. Bulle qui pourtant allait s'en aller dès que je serais à la faculté, pour se recréer une fois ici. Je n'étais pas prêt pour installer des affaires chez elle, après tout, je devais tout d'abord m'habituer à tout ça, et bien que je sentais que cela se faisait, c'était presque lent, tout doucement. J'avais besoin de temps et j'avais bien vu qu'elle l'avait comprit. Elle aussi en aurait besoin, je le savais également, avant de m'accepter pleinement dans sa vie qui était surtout composée de sa fille. Une fois détaché d'elle, je la vis en profiter pour enfiler des sous-vêtements elle aussi, tout en me prononçant des mots de sa voix si douce que j'appréciais entendre.

- En plus, elle doit encore dormir donc elle sera tranquille, elle ne bougera pas.

Je me contenta de sourire, la laissant aller dans la chambre de Rose, allant m'écrouler sur son lit. Un sourire flottait toujours sur mes lèvres, profitant de ce moment pour fermer les yeux et laisser mes muscles se détendre et toute pensée indésirable s'évaporer aussi vite qu'elle n'aurait pu venir. J'étais tellement bien ici que je ne voulais même plus partir. Au bout d'un certain temps, j'entendis les pas légers de Shanaé dans le couloir, se dirigeant ici. Je rouvris les yeux et me redressa sur le lit, me mettant à moitié assis, collant mon dos à l'oreiller. Shanaé avait l'air épanouie, ses yeux pétillaient et un sourire ravi étirait ses lèvres douces alors que son regard était toujours posé sur Rose qui elle aussi contemplait sa mère. C'était une jolie vision, je dois l'admettre.

« J'aime te voir heureuse, tu sais. »

Je la suivis du regard, la voyant traverser tranquillement la chambre afin d'atteindre le lit, s'allongeant doucement sur celui-ci pour ne pas trop bousculer Rose qui commençait à se dandiner comme pour quémander quelque chose. Elle souleva la couverture, y engouffrant ses jambes dénudées. Je me pencha légèrement en arrière, passant un bras derrière ma nuque pour plus de confort, les yeux toujours rivés sur Shanaé qui se tournait à présent vers moi. Son visage était radieux, je voyais clairement qu'elle était apaisée d'avoir retrouvé sa fille, qu'elle était bien à ce moment-là d'être en présence d'elle et moi. Un fin sourire étira mes lèvres, fixant ses prunelles qui pétillaient de nouveau depuis ce matin même.

- Je n’ai plus de lait en poudre.. Donc je vais la nourrir naturellement. Si tu veux rester, reste mais si tu n’aimes pas voir ça, ne t’en fais pas je comprendrais.

Je leva les sourcils brièvement, légèrement surpris. Je me redressa légèrement et la laissa lier un contact entre elle et sa fille, un lien qui ne pouvait être comprit que par la mère et la fille en question. Je passa mes doigts fins sur sa joue, la voyant découvrir sa poitrine. Je posa doucement mes lèvres contre sa tempe avant de me remettre dans ma position précédente.

« Hm pas que ça me dérange mais je t'avoue que je vais avoir du mal au début, on ne peut pas dire que j'ai l'habitude de ce genre de chose »

Je m'étira, sentant de nouveau mes muscles en un brûlement léger mais perceptible, un peu trop d'ailleurs, ce qui me fit m'allonger complètement dans le lit, passant également sous la couverture qui réchauffait ma peau nue avec délice. Je soupira d'aise et ferma les yeux en sentant mes muscles se décontracter d'eux-même, passant mes bras sous l'oreiller où ma tête était posé. Je laissa Shanaé s'occuper de sa fille tandis que je me reposais tout à côté, ne voulant pas non plus quitter la chambre. Mais, comme je venais de lui signaler, j'avais un peu de mal avec ce genre de contact maternel, j'étais loin d'être habitué, et il fallait déjà que je m'habitue à la relation que l'on posait doucement elle et moi. Je devais m'habituer à tant de chose à la fois que je senti un léger souffle passer la barrière de mes lèvres. Ce n'était pas dérangeant, c'était même agréable de devoir m'imposer cette situation avec Shanaé, mais mes habitudes en étaient bousculées ainsi que beaucoup de chose en peu de temps.

Je sentais le poids de la mauvaise nuit revenir, ou plutôt des mauvaises nuits si je prenais en compte les précédentes que j'avais passé à me tourner et me retourner dans mon lit, ne trouvant le sommeil uniquement si je buvais une quantité assez importante d'alcool. Les traits de mon visage se détendit et je me laissa aller contre le lit, croisant mes jambes entre elles, me reposant autant que possible avec plaisir, ravi de sentir la présence de la jeune femme à mes côtés.

- Tu n’es jamais autant resté avec une fille, qui plus est la maman d’une petite fille, pas vrai ? Je comprends que cela te fait bizarre et je sais que ça doit te paraitre très étrange, mais sache que je ne t’en veux pas. Tu m’accepte et tu es obligé d’accepter que tu es là aussi pour Rose tant elle t’adore.. Je e demande même si son premier mot ne sera pas « Drew » tant elle me regarde lorsque je t’appelle ainsi.

« Euh non en effet... C'était bien loin d'être mes habitudes. »

J'étais toujours allongé, les yeux fermés, prenant mon temps pour répondre comme si je réfléchissais à sa question alors que la réponse était connue de tout le monde. Je passais mon temps à passer de conquête en conquête sans jamais chercher quelque chose de sérieux. Au fond je m'étais toujours convaincu que ce genre de relation n'était pas faite pour moi, j'en avais presque peur à vrai dire. Mais là, c'était différent et toute la situation était agréable et m'apaisait.

De longues minutes défilèrent tandis que mon souffle se faisait plus profond comme si je m'étais endormi alors que je restais à moitié éveillé, écoutant les gestes de Shanaé que je sentais près de moi. Au bout d'un moment, je l'entendis se lever, ses bruits de pas foulant très légèrement le sol. Je rouvris doucement les yeux, me surélevant un peu pour pouvoir la suivre du regard. Je la vis s'approcher d'une porte dont je n'avais même pas vu l'existence, qui semblait donner sur un placard.

- et voilà le plus pratique..

Je fronça les sourcils, la voyant ouvrir la porte qui en réalité donnait sur une petite chambre pour bébé. Un léger sourire étira mes lèvres tandis que je m'allongeais de nouveau, mes yeux se fermant d'eux-même tant j'étais bien. J'entendis ses pas revenir vers moi, puis un léger affaissement sur le lit suivit d'un bruissement de couverture me fit comprendre qu'elle s'était elle aussi allongé près de moi. J'en profita pour me rapprocher d'elle, la collant à moi dans un geste presque habituel. Mes bras entourèrent sa taille instantanément. Je laissa le temps s'écouler doucement avant d'ouvrir la bouche, sentant mon souffle chaud glisser hors de mes lèvres .

« Tu sais je... Je n'ai jamais eu de relation sérieuse comme je l'ai dis tout à l'heure. Et encore moins des sentiments pour une personne. Tout ça, c'est nouveau pour moi. Et... Je dois t'avouer que j'ai peur de te décevoir »

Je l'avais murmuré, et mon coeur se mit à battre légèrement plus fort, comme si j'avais peur ne serait-ce que de le prononcer, de lui avouer tout ça, et de formuler à voix haute mes craintes. Mais je devais le faire, enfin en tout cas, j'en avais envie, car je voulais partager ce genre d'émotion préoccupante avec elle. Je la serra contre moi, pressant mes bras sur sa peau chaude, comme si en disant tout ça, je communiquais ma peur à travers tout les gestes que je pouvais effectuer.

« Tu sais je... Je n'ai jamais eu de relation sérieuse comme je l'ai dit tout à l'heure. Et encore moins des sentiments pour une personne. Tout ça, c'est nouveau pour moi. Et... Je dois t'avouer que j'ai peur de te décevoir.
- Tu ne dois pas avoir peur de me décevoir. Moi, je le dois.. Ça oui. »

Je fronça les sourcils en descendant mon regard vers la jeune femme qui effectuait de douces caresses apaisantes sur ma peau qui s'était quant à elle nettement réchauffée depuis que je me retrouvais sous les couvertures. Celles-ci caressaient mon corps légèrement, l'enveloppant dans une chaleur qui m'apportait ce dont j'avais besoin. C'était similaire au contact des mains de Shanaé sur ma peau. Elle m'apaisait et m'apportait la douceur que je voulais toujours plus à ses côtés. Une main vint écarter quelques mèches de ses cheveux, prenant plaisir à la laisser contre sa joue. Je rapprocha mon visage du sien.

« Ah oui ? De quoi as-tu peur exactement ? »

Mes paroles étaient murmurées, légères et dites tendrement. Ma main redescendit le long de son corps collé au mien, la posant sur sa taille pour la garder contre moi.

- Je suis très heureuse là.. Rose est revenue, toi, tu es là pour moi.. Que puis-je demander de mieux ?

Un sourire s'étira sur mes lèvres, heureux d'entendre ces paroles. Si je pouvais la rendre heureuse, c'était déjà tellement. J'avais bien cru que cela était impossible, et ce durant un moment d'ailleurs. La relation que nous avions elle et moi n'avait jamais été définissable. Nous n'étions ni amis ni proches, mais je voulais toujours la revoir, toujours lui parler. Tout se passait bien puis tout à coup, nous nous lancions des piques froids et cassants. Nous nous éloignions puis nous revenions l'un vers l'autre. C'était étrange mais les retrouvailles, si l'on peut appeler ça comme ça, étaient toujours très agréables, me faisant toujours oublier ce qu'elle avait pu dire ou faire. Son rire et son sourire étaient les seules choses qui m'importaient. Je me mis à légèrement hausser les épaules, gardant mon sourire aux lèvres.

« Des gâteaux peut-être »

Nous restions là, enlacés dans ce lit chaud et confortable. Tout était agréable et c'est ce qui me fit fermer de nouveau les yeux, profitant au maximum de ce genre de moment que je ne pouvais que chérir. J'aurais tant aimé qu'il y en ai encore plein, jusqu'à ne pas pouvoir les compter. Mais à ce moment-là je ne voulais pas qu'il se termine. Malheureusement, au bout de quelques minutes, je la sentis remuer et rouvris les yeux pour les poser sur elle. Elle rouvrit les siens et leva le visage vers moi.

- Dis.. Tu préfèrerais que je quitte le lit maintenant ou dans quelques heures ? Je dois sortir et.. Je ne sais pas quand parce que je n’en ai pas envie.. Et il faut que j’y ailles à la pharmacie, sauf si tu veux un bébé..

Une grimace se lisait parfaitement sur mon visage après ses paroles. Je me mordis la lèvre inférieure et soupira doucement avant de passer de nouveau ma main sur son visage, la faisant glisser en une caresse légère.

« Hmm... Toi comme moi je suis sûr qu'on en a pas envie. Tu y vas quand tu veux, je suis nul pour ce genre de calcul ou pour savoir ce genre de chose tu sais »

Je lâcha un léger rire, doux et grave. Je ne savais même pas le temps qu'elle avait pour prendre ce genre de pilule. "Sauf si tu veux un bébé" Hm, j'avais bien faillit sursauter rien qu'à l'entente de sa phrase. Je savais bien qu'elle non plus n'en voulait pas, puis notre relation était vraiment au stade du commencement, alors penser à ce genre de chose était clairement exclue. Je me demanda un instant si un jour je me réveillerais avec l'envie de fonder une famille. Ça me paraissait tellement étrange de penser à ça. Je secoua doucement la tête pour chasser ce genre de pensée rempli de pleurs de bébé et de nuits blanches. Je posa mes yeux dans ceux de Shanaé et lui adressa néanmoins un sourire.

« Mais... J'avoue que moi non plus je ne veux pas que tu partes »

Je me colla d'avantage à elle, me retournant pour être complètement face à elle. Mes mains partirent dans le bas de son dos, collant complètement nos corps et nos peaux ensembles. Je plaqua mes lèvres contre les siennes, profitant qu'elle soit encore près de moi pour pouvoir le faire. Nos jambes s'entremêlaient entre elles tout comme nos langues qui dansaient un balais rythmé. Je remonta mes mains chaudes dans son dos et caressa celui-ci le temps d'un baiser.

« Ah oui ? De quoi as-tu peur exactement ? »

- - J’ai peur de te voir partir.. De te voir ennuyé, insatisfait de ce que je fais, insatisfait par moi-même. Que tu repartes dans ta vie de coureur de jupon tant j’aurais pu te dégouter de ses instants à deux, lorsqu’on est censé être en couple. Voilà ce dont j’ai peur.

Je descendis mon regard dans le sien en sentant sa voix trembler légèrement. J'aperçus un vague instant ses yeux briller, mais pas de la lueur que j'aimais tant, bien au contraire. Je me mordis la lèvre, la serrant contre moi. Moi aussi j'en avais peur à vrai dire. Enfin, pas de m'ennuyer d'elle, d'être dégouter de tout ça, de la vie que je pourrais avoir avec elle si l'on se posait réellement. Mais de vouloir retourner à mon ancienne vie. Je savais que j'allais avoir un peu peur de tout ça et de ce que cela signifiait pour elle comme pour moi. Je tourna ma tête, mes lèvres rentrant en contact avec son front. Je sentis ses mains glisser sur mes épaules ainsi que mon torse en un contact chaud et particulièrement agréable. Ma main remonta le long de son corps frêle, attrapant son menton pour qu'elle relève le visage vers moi.

« Je suis bien avec toi, et je sais que cela ne changera absolument pas. Il n'y a que toi qui me procure de telles choses, je ne ressens ça que pour toi, et je ne l'avais jamais ressenti avant. Alors comment pourrais-je être lassé de toi ? J'ai envie de pouvoir être près de toi, de te rendre heureuse. Je sais bien que je ne suis pas le type idéal pour ça mais je ferais tout pour que tu le sois, crois moi... »

Mes paroles étaient murmurées, mon souffle caressant sa peau. Comment pourrais-je un jour être insatisfait de tout ça, de ce qu'elle m'apportait ? J'avais l'impression de découvrir de nouvelles choses à chaque minute passé avec elle, en sa compagnie. Et je savais qu'après tout ça je ne pourrais pas retourner à ma vie d'avant, tout simplement parce qu'elle occupait toutes mes pensées, qu'elle était le centre de tout mes sentiments. Je ne voulais pas lui faire du mal, j'aurais voulu que jamais je ne redevienne comme je l'étais avant elle, que je reste comme elle me rendait. C'était ça dont j'avais peur, lui faire du mal. Parce que je savais que je ne pourrais pas me lasser de sa présence et de ses gestes. C'était tout bonnement impossible.

- Pas envie de gâteaux.. Juste que tu me tiennes contre toi et que tu m’embrasse fougueusement..

Son rire me caressait les oreilles, me faisant sourire. J'aimais vraiment l'entendre. Au départ elle semblait tellement avoir perdu son sourire ainsi que son rire, remplacés par de la tristesse et de la peine. J'étais toujours étonné de voir que c'était moi qui la rendait ainsi, qui la rendait bien plus heureuse qu'avant. Ses paroles me firent légèrement rire.

« Attends toi à ce que je le fasse souvent alors... »

Lorsque le sujet tourna autour de quand elle devrait aller chercher la pilule, je me sentais amusé par la situation mais tout de suite légèrement plus tendu bien que je me doutais qu'elle n'était pas sérieuse.

« Hmm... Toi comme moi je suis sûr qu’on n’en a pas envie. Tu y vas quand tu veux, je suis nul pour ce genre de calcul ou pour savoir ce genre de chose tu sais »

- Jusqu’à demain, au grand maximum. Sinon, apprête toi à être papa.

Je posa mes yeux sur elle, levant un sourcil.

« Arrête tu vas vraiment me foutre les jetons là »

Elle riait légèrement, un sourire accroché aux lèvres. Je fus légèrement surpris de la voir me plaquer contre le matelas, se mettant ainsi sur moi. Elle plaqua ses lèvres douces contre les miennes tandis que je sentais ses cheveux me caresser la peau. Je ferma les yeux, passant mes bras autour d'elle, une de mes mains allant se perdre dans ses cheveux pour rendre le baiser plus intense. Ses petites sautes d'humeur me plaisait à vrai dire, et mon corps aussi avait l'air d'apprécié. Nos peaux s'effleuraient, se touchaient et se caressaient, et elle s'amusait ainsi à changer mes émotions en un claquement de doigt. Elle me surprenait toujours de plus en plus, et je me disais que finalement, être lassé d'elle ne pourrait jamais arriver.