- Je crois que.. Je..

Il y eut un silence, bref mais assez long pour que me laisser deviner qu'elle n'arrivait visiblement pas à me dire ce qu'elle voulait, ou bien elle hésitait. Je ne prononça aucune parole et la regarda tourner vers la tête vers moi. Je lui adressa un léger sourire comme pour l'encourager à continuer sa phrase que je n'avais même pas soupçonné à ce moment là. Mais elle semblait avoir à du mal, ses sourcils se fronçaient tout autant que les miens tandis que mes yeux glissaient sur son doux visage.

- Je.. Je..

Elle... ? Pourquoi n'arrivait-elle visiblement pas à me dire cette chose précise ? Je me posais bon nombre de question en scrutant son visage et les expressions que je pouvais y voir passer. Je me demandais ce qu'elle pouvait vouloir me dire pour que tout ceci provoque ces émotions visibles chez elle. A moins que... Mon cœur, ayant reprit un rythme régulier, le perdit rapidement et rata un battement. Non, je devais me faire des films. Elle ne pouvait pas avoir envie de me dire ce que j'étais en train de croire, hein ? Je me mordis la lèvre inférieure. Je ne voyais pas ce que ça pouvait être sinon... J'avais l'impression d'être redevenu un adolescent, ne sachant pas quoi dire ni quoi faire, ne sachant pas si je devais l'aider à dire ces mots qui m'étaient étrangers ou si je devais faire comme si de rien n'était. Est-ce qu'elle voulait me dire... Je t'aime ? Non, je ne devais pas m'imaginer des choses maintenant. Je ferma les yeux en soupirant discrètement, hésitant réellement à la pousser à me dire ce qu'elle voulait m'avouer. Mais je ne devais pas. Si c'était réellement ça qu'elle voulait me dire, elle le dirait quand elle serait prête. Ce n'était pas une chose banale après tout, surtout pour elle et moi. Après ce qu'elle avait vécu je comprenais parfaitement qu'elle se méfiait des autres, et avouer qu'elle avait de nouveau des sentiments, cela devait être difficile. Quant à moi... Hé bien moi, je n'ai jamais dis "Je t'aime" à quelqu'un. On me l'avait déjà dit quelques fois, trois fois ou peut-être deux. Mais je ne les connaissais pas et c'était il y a longtemps, des filles qui s'accrochaient à ce qu'elles pensaient savoir à mon sujet.

Là, c'était différent. Tout était différent. Elle me connaissait réellement, elle savait qui j'étais et la vie que je menais. Comment pouvait-elle tomber amoureuse ? J'étais tellement maladroit avec elle depuis notre première rencontre que j'en venais à me demander comment je pouvais même me retrouver là, dans son lit. Elle avait choisit de me faire confiance, de me croire. Je ne voulais pas la décevoir, même si j'étais toujours étonné d'avoir droit à sa confiance alors que j'étais sûrement l'un des hommes les moins aptes à la réconforter avec les sentiments. Je rouvris les yeux et les posa sur elle. Je me demanda un bref instant ce que cela pourrait me faire si elle en venait à réellement me dire ce genre de chose. Est-ce que moi, j'y arriverais ? Je n'en savais rien. Et c'est pour ça que je voulais à tout prix qu'elle le comprenne par mes gestes, mes attentions. Les mots étaient encore difficiles, même si je l'aimais depuis nos premières rencontres.

- Désoler.. Ce n’est pas important.

J'hocha brièvement la tête. Peut-être que ce n'était pas ça après tout, on venait juste de passer un cap, de franchir une étape dans notre relation à laquelle je ne savais jamais quel mot associé à celle-ci. Je précipitais peut-être les choses en songeant à cela. Peu importe, peut-être qu'elle me le dirait vraiment un jour. Je souria et passa une main sur son visage.

« Très bien... Mais si tu veux m'en parler à un autre moment je serais toujours à ton écoute. »

Je pensais peut-être trop à moi. On me l'avait souvent dit d'ailleurs. Peut-être qu'elle voulait parler de tout autre chose, comme de son passé, ou bien ce genre de chose. Que de questions qui pour l'instant resteraient sans réponse. Je ne voulais pas la brusquer, elle avait l'air de ne pas vouloir en parler finalement. Alors je me contenta de la serrer contre moi et de déposer mes lèvres dans ses cheveux.

Spoiler:

Ma main parcourait tranquillement la douceur de sa peau le long de son bras collé à moi, nos respirations reprenaient un rythme régulier et calme tandis que je sentais clairement la température de mon corps diminuer également. Je m'attendais à ce qu'elle acquiesce et affirme ne plus vouloir en discuter, et j'essayais donc de passer à autre chose, de penser uniquement aux moments que nous partagions. Mais ce ne fut pas le cas. La noirceur ne me permettait pas de distinguer les émotions qui auraient pu se lire sur son visage, bien que j'essayais néanmoins de comprendre chacun de ses gestes. Elle tourna son regard vers le mien, rendant ma contemplation actuelle plus facile. La faible lueur de la pièce se répercutait doucement dans ses yeux, les faisant briller légèrement dans l'obscurité.

Je t’aime Andrew.

Ce fut comme si j'avais rêvé sa phrase, comme si je ne l'avais pas réellement entendu sortir de sa propre bouche. Je ne réalisa que quelques secondes plus tard, mon geste sur son bras s'arrêtant net. Au départ, j'avais cru mal entendre, comme si ce n'était que la répercussion de mes pensées actuelles qui avaient déformés ses véritables propos. Mais je savais bien au fond que ce n'était pas le cas et qu'elle l'avait réellement dit. J'entrouvris légèrement la bouche, stupéfait de ce qu'elle venait de m'annoncer. L'entendre affirmer ses sentiments pour moi était tout autre chose que de l'imaginer. Les battements redevenus petit à petit réguliers de mon cœur s'emballèrent de nouveau, jouant mon malaise à un rythme effréné. Je repris mon souffle que je n'avais même pas eu conscience de bloquer alors que je la vis s'approcher de moi pour poser ses lèvres contre les miennes. Cela eut l'avantage de me faire reprendre mes esprits. Je répondis à son baiser qui se faisait doux mais passionné, un peu trop court à mon goût.

Oui, c’est parfaitement ça. Je t’aime..

Je cligna plusieurs fois des yeux bien que l'obscurité de la pièce ne me permettait pas d'adopter un comportement normal. Je fronça les sourcils avant de la serrer contre moi, son souffle dans mon cou. C'était tellement bizarre comme sensation mais également tellement... Grisant et agréable. Je ferma les yeux durant quelques secondes, inspirant profondément.

« Moi aussi je... »

Mes mots se bloquèrent dans ma gorge, comme si quelque chose m'empêchait de le dire. Je ne l'avais jamais dis, jamais prononcé. Je m'étais juste imaginé le lui dire. Une fois. Ca m'avait tellement paru facile sur le coup, mais la réalité était tout autre. Ce n'était pas des mots banals, ils représentaient beaucoup pour moi comme pour elle. Ils voulaient tout dire, montraient que je tenais à elle plus que je tenais à quiconque, qu'elle était la seule personne à avoir pu m'attirer ainsi, à avoir cet effet-là sur moi. Ils montraient aussi que ça en était finit de ma vie d'avant, de fuir les sentiments, de ne rien assumer de ce côté-là. Je m'engageais à ne pas la décevoir, et j'étais tellement hésitant à ce sujet que j'en avais mal. Je soupira doucement et posa mes lèvres sur son front en resserrant mes bras autour de sa fine taille.

« Je... Je t'ai... me. »

Ca en devenait presque risible vu la façon dont j'avais du mal à le dire, comme si ses mots là me brûlaient la langue. Et pourtant ils étaient tellement vrais... Je m'en voulais de ne pas pouvoir lui offrir une déclaration, car cela en était une, digne de ce nom. Elle le méritait après tout. Je me racla la gorge et soupira une dernière fois.

« Je m'en veux de ne pas réussir à le dire aussi bien que toi. Pourtant tu es celle à qui je tiens le plus, celle avec qui j'ai envie d'être. »

Ses baisers m'apportaient le calme dont j'avais besoin et que je n'arrivais pas à trouver dans ce genre de moment. J'avais peur de dire ou de faire quelque chose qui la blesserait après ce qu'elle venait de me dire, mais je fus rassuré de voir qu'elle me comprenait parfaitement. Je n'avais pas besoin de m'expliquer, je n'avais pas besoin de sortir des phrases aussi longues qu'un monologue pour qu'elle puisse comprendre que ces mots là allaient normalement à l'encontre de ma propre personne. Nous étions similaires à ce niveau-là, elle s'était refusé toute attache, moi je les fuyais depuis toujours. Et pourtant... Et pourtant on était là tout les deux, enlacés, à s'avouer nos sentiments respectifs. Les mots glissèrent enfin de ma bouche, sûrement grâce à la douceur qu'elle me donnait, bien qu'ils furent hachés, ma voix tremblant presque. J'avais réussi à lui dire que je tenais à elle, que je voulais être avec elle, et ça, d'une voix calme et neutre au ton doux sans que rien ne me bloque. Et pourtant, ces trois petits mots avaient été plus difficiles !

- Drew.. Je ne m’attends pas à avoir cette phrase qui sorte tranquillement de tes lèvres.. Ce que tu viens de me dire me comble parfaitement.. Je suis vraiment heureuse d’entendre ce genre de mots.. Je ne peux demander mieux.

Je plongea mon regard dans le sien et lui adressa un léger sourire. Avec le temps, peut-être que ces mots sortiraient d'eux-même de ma bouche. Je l'espérais, car je me voyais mal passer du temps avec elle et me contenter de ces phrases qui lui montraient ce que je ressentais pour elle, sans pour autant le lui dire explicitement. Je passa ma main sous son menton, caressant sa joue à l'aide de mon pouce avant de la remonter jusqu'à ses cheveux qui me chatouillaient la paume.

« Je suis bien avec toi »

Shanaé avait le don de m'apaiser totalement ou, au contraire, de m'énerver comme jamais je ne l'avais été, comme ce soir-là au bar où elle travaillait à ce moment-là. Ce n'était pas elle aproprement parler qui, parfois, me mettait hors de moi, mais plutôt les sentiments que j'avais pour elle. Ils y étaient pour beaucoup, et je songea que je devrais vraiment travailler là-dessus à l'avenir, je ne voulais pas m'emporter dès qu'un quelconque homme posait ses yeux sur elle, je n'aurais pas finit sinon. Puis, à force, elle m'en voudrait vraiment. Je ne voulais pas tout gâcher à cause de jalousie, sentiment que je n'avais jamais non plus ressenti auparavant. Alors c'était vrai, la jalousie est une preuve d'amour comme on entend partout ? Je n'en savais rien, mais ce qui était sûr, c'était que j'allais vraiment devoir changer ce genre de chose. Ce qui m'avait également énervé, c'était qu'elle me prenne pour un de ces salauds. Parce que je savais que je l'étais, sauf avec elle. Ce jour-là je m'étais déçu moi-même. A présent, elle ne travaillait plus à ce bar de malheur, j'en étais soulagé d'un certain côté vu comment elle devait s'habiller pour travailler tard le soir, mais d'un autre, elle devait en trouver un nouveau et tout cela serait compliqué. J'allais chercher de mon côté voir si je ne trouvais rien de mieux que ce qu'elle faisait avant, ou du moins plus "respectueux".

J'étais bien avec elle, c'était sûrement les moments où je me sentais le mieux. Je n'avais pas envie que cela se termine, et pourtant, la matinée allait commencer, avec toutes les corvées qu'elle y apporterait ainsi que son lot de problèmes avec la venue de cette femme. Le visage de Shanaé était radieux, bien que je ne le voyais qu'à moitié, j'espérais qu'il le reste. Cette femme ne pourrait pas prétendre qu'elle était encore "inapte" à s'occuper de sa fille, ce n'était pas possible. Je soupira doucement avant de reprendre mes caresses sur son bras.

« Alors dis moi, que devons nous faire en premier ? »

A peine la question fut posée qu'elle se leva d'un bond hors du lit, me surprenant au passage. J'attrapa le drap grâce à ma main laissé en suspend dans le vide où il y avait la joue de Shanaé auparavant. Je me redressa légèrement mais resta néanmoins assis sur le lit. Je passa une main sur mon visage, me tenant l'arrête du nez alors que je fermais les yeux fortement une fois la lumière allumée.

- Eh merde ! Elle est là dans une demi-heure ! Y’à rien de prêt !

Une demi-heure ? Oula... Ca allait être difficile de tout faire avant son arrivée, je le sentais. On s'était tellement perdu dans le temps, dans nos moments doux, qu'à présent nous étions très... Pressés. Je la regarda se dépêcher, prendre des sous-vêtements et attraper deux robes au passage.


- Je ne sais même pas quoi mettre pour paraitre une mère qui n’a pas l’air mauvaise..

« Soit toi-même. »

Je la voyais stresser sur sa tenue, s'angoissant à ce qu'elle allait mettre pour la venue de cette femme. Je me leva du lit, le drap autour de la taille avant de m'étirer pleinement, le faisant tomber au sol en un bruissement léger.

- Et moi, je mets quoi maintenant ? Je.. je sais pas, c’est ridicule ça ! Je m’angoisse pour une tenue alors que je dois ranger toute la maison, prévoir des petits gâteaux pour cette conne de femme qui m’a retiré ma fille, ranger la chambre de Rose, nous doucher, me coiffer, me maquiller.. Je.. Je n’y arriverais pas..

J'attrapais mes affaires qui trainaient au sol ainsi que ceux de Shanaé avant de les poser dans un endroit plus approprié que le sol lui-même, c'était déjà plus "ordonné", même si ce mot m'était souvent inconnu ! Je me dirigea vers mon sac posé dans un coin avant d'en sortir des vêtements ainsi que sous-vêtements, et de me tourner vers la porte que je traversa. Shanaé était parti rapidement vers la salle de bain, ne me laissant pas le temps de répliquer à ce qu'elle venait de dire. Bien que je ne voyais pas trop quoi lui dire pour la rassurer. Je longea le couloir avant d'attérir dans la salle de bain. Elle se douchait déjà, se brossant les dents en même temps. Je sourias et posa mes affaires dans un coin.

« Tu y arriveras, je vais t'aider. »

J'attrapa mon caleçon posé dans les multiples affaires que je venais de poser puis l'enfila. J'allais la laisser se doucher et commencer les tâches moi-même, cela nous ferait gagner du temps. Et je me voyais mal faire quelque chose en étant complètement nu... Je lui lança rapidement une phrase avant de sortir de la salle de bain.

« Profite bien de ta douche ! »

Je pris la direction de la cuisine que je connaissais pour y avoir déjà dîner avec elle. Un bref sourire apparu sur mes lèvres en pensant à ce soir-là avant de chercher un peu dans tout les placards les ingrédients utiles pour confectionner des petits gâteaux. Quand j'étais chez ma mère, je faisais souvent la cuisine, j'aimais bien à vrai dire. Mais depuis que j'étais parti, je n'en avais plus réellement fais, je m'adonnais à d'autres activités un peu plus... Farfelues. Mais il y avait quelque chose que ma mère aimait plus que tout que je fasse en dessert, des sortes des cupcakes dont j'avais perfectionné la recette. J'avais envie d'aider la jeune femme, et si elle voulait se préparer ainsi que ranger sa maison, elle n'aurait pas le temps de faire la cuisine. Alors je m'y attela, préparant la recette comme si je l'avais faite hier. J'espérais vraiment qu'ils allaient être bons, je cachais toujours ce genre de chose aux gens. Il est vrai qu'entendre un Phi Theta dire qu'il aime faire la cuisine est chose improbable. Une fois fait je les enfourna au four et rangea ce que j'avais pu mettre en désordre dans la cuisine, nettoyant même. Je n'étais pas organisé et donc, j'en mettais souvent partout. La preuve, j'avais même de la farine sur les joues et le torse... Je n'en tins pas compte, allant de toute manière prendre ma douche dans peu de temps. Mon reflet dans la vitre du four me fit penser que c'était bien la première fois que je cuisinais en étant caleçon... Un sourire s'étira sur mes lèvres. J'aurais pu essayer d'aller sur la lune pour elle si elle me l'aurait demandé.

- Mh.. Ça sent bon ici ! Je ne te savais pas cuisinier !

Je souriais tout en essayant de ne pas me brûler tout en déposant les gâteaux encore brûlants. Je sentis des bras autour de moi ainsi que des lèvres dans mon cou. Je tourna le regard vers elle. Elle était habillée d'une robe et des talons qui la grandissait bien qu'elle soit déjà assez grande, allongeant ses jambes fines. Elle était vraiment magnifique. Je faillis me brûler, perdu dans ma "contemplation" et retourna brusquement le regard vers le plat chaud que je venais de toucher sans faire exprès. Je secoua la main en une légère grimace.

- Merci d’avoir fait ça, ça m’avance au moins.

« J't'en prie. Ca faisait un moment que je n'avais pas cuisiné en fait, mais quand j'étais encore chez ma mère, je le faisais souvent ! »

Je déposa ce que j'avais dans les mains et passa une main dans mes cheveux dont quelques mèches tombant sur mon front.

- La salle de bain est libre, tu peux y aller si tu veux.

« Ok j'y vais »

Je sorti de la cuisine après lui avoir adressé un sourire puis me dirigea vers la salle de bain. J'enleva rapidement mon caleçon, le jetant près de mes affaires déjà présentes dans la pièce. Je me regarda quelques secondes dans le miroir avant de rentrer dans la douche. J'avais réellement de la farine visiblement. Je souris et rentra rapidement dans la douche. L'eau coula sur mes muscles encore un peu endoloris dû à la nuit peu reposante que je venais de passer. Je ferma les yeux en les décontractant, repensant à tout ça. Je soupira puis commença à me doucher. Un bruit retentit dans la maison, me faisant froncer les sourcils, tournant mon regard vers la porte de la salle de bain bien que fermée. A l'entente des bruits et voix étouffées, j'en conclus rapidement que la femme était déjà là.

« Et merde »

Je me dépêcha donc de terminer ma douche avant de sortir en trombe, attrapant maladroitement une serviette posée sur le lavabo. Je la passa rapidement dans mes cheveux puis sur mon corps qui ruisselait de partout avant de la poser à l'endroit initial et de m'habiller en quatrième vitesse, manquant de tomber en enfilant mon pantalon. Je passa une main dans mes cheveux, ils étaient encore humides... Tant pis. J'essaya de les dompter tant bien que mal, des mèches tombant néanmoins sauvagement. Je n'avais pas vraiment l'air d'un parfait homme, posé et classe. Je portais un t-shirt gris associé à un pantalon noir, et mes cheveux noirs encore humides me donnait une allure plus 'sexy' que 'chic'. Je soupira en levant les yeux au ciel mais sorti néanmoins de la salle de bain. Je me dirigea vers les deux femmes qui semblaient discuter avant que l'inconnue ne tourne ses yeux vers moi. Elle était surprise et je pouvais parfaitement le voir. Je lui adressa un sourire avant de tendre ma main en avant.

« Bonjour, je m'appelle Andrew Keenan, enchanté. »

La femme en question me tendit la main, serrant la mienne en hésitant légèrement. J'avais plus l'air d'un Dom Juan de passage que le petit-ami posé que je voulais paraitre. Mais je devais faire avec, c'était mon image, et malheureusement je n'avais pas pu la gommer pour ce jour-là...

La femme en face de moi me rappelait une de mes professeurs quand j'étais petit. L'air sévère, stricte, des vêtements ternes, un chignon sans cheveux qui vole... Son allure froide ne me bloqua cependant pas, bien au contraire.

- Mon fiancé.

J'adressa un sourire à la femme en face de nous. Bien qu'elle ne le démontrait pas réellement, je sentais qu'elle était surprise face à cette annonce qui n'en était pas réellement une.

- Rose est certainement fatiguée. Son lit est en haut. Le temps de parler avec vous, autant la laisser se reposer. Si vous me permettez..

« En effet tu as raison chérie, je pense que ce serait plus sage. »

J'adressais un regard entendu à cette femme aux lèvres pincées, baissant mon regard vers Rose qui ne cessait de vouloir sa mère. Je sentais Shanaé tendue et j'en voulais vraiment à cette femme qui, après lui avoir enlevé sa fille, l'emmenait chez elle sans qu'elle est la garantie de la récupérer ce jour-là. La femme leva le menton, regardant Shanaé de la tête au pied, trouvant sûrement un quelconque défaut alors qu'il n'y en avait pas à mes yeux. Elle se racla légèrement la gorge d'une manière désagréable et finit par tendre Rose à la jeune brune qui s'empressa de la prendre enfin dans ses bras.

« Bien bien, mais faites vite. »

Je retins une grimace à sa phrase qui montrait bien là qu'elle ne voulait pas voir Shanaé s'éterniser un peu trop avec sa fille. Shanaé parti alors vers la chambre de Rose, nous laissant tout les deux là, à la porte du salon. J'adressa un léger sourire accueillant à cette femme qui pourtant, ne m'inspirait pas du tout ce sentiment. D'un geste de la main, je l'invita à rentrer d'avantage dans la pièce avant de lui tendre le plateau rempli de gâteau que Shanaé avait posé là.

« Je vous en prie, servez vous. »

Mon ton n'avait plus rien de naturel bien qu'il semblait l'être. J'y animais là tout ce que je n'étais pas avec les inconnus, et surtout pas avec ce genre d'inconnu. Elle refusa mon offre, me faisant reposer le plateau avec agacement bien que j'en montrais tout autre chose. Je l'invita à s'asseoir et parti à sa suite. Je me doutais déjà de ses questions à suivre.

« Pourrais-je savoir depuis combien de temps fréquentez-vous Miss McCarty ? »

Son ton était peu agréable, sévère, me détaillant comme si j'étais un objet de décoration de mauvais goût.

« Hé bien, nous nous connaissons depuis longtemps, et nous avons commencé à nous fréquenter il y a un petit moment.

- Vous envisagez donc de... D'habiter ici ?

- En réalité je vis déjà ici. Sinon vous n'auriez pu me rencontrer, je laissais ce temps précieux à Shanaé pour qu'elle s'occupe de sa fille. Elle s'en occupe si bien... »

Je lui lança un sourire entendu, la voyant faire un vague signe de tête comme pour approuver sans réellement le faire, redressant les épaules.

« Oui enfin, si elle s'en occupait si bien, je ne serais évidemment pas ici aujourd'hui.

- Justement, pourriez-vous m'expliquer votre présence dans cette maison ?

- Miss McCarty est seule pour éduquer sa fille, et elle pleure bien trop souvent pour le bien-être de son enfant.

- Alors vous devez être ravi d'apprendre que je suis à présent là pour l'aider à cela, n'est-ce pas ? »

Son regard se posa de nouveau sur moi, comme si elle pouvait comprendre mes talents quant à l'éducation d'enfant en un seul coup d'œil. Je lui adressa un léger sourire, la voyant se repositionner correctement. Décidément, elle était vraiment coincée cette femme. J'entendis les pas de Shanaé dans le couloir et en profita pour me lever.

« Je ne vous ai pas proposé de boisson, voulez-vous un café, un thé ?

- Un café ferait l'affaire, merci.

- Je vous apporte ça. »

Shanaé rentra à ce moment là dans la pièce. Je me retourna et parti en direction de la cuisine, lui adressant un sourire rassurant. Je les laissais ainsi discuter quelques peu.

- Chéri, tu pourrais en prendre un second s’il te plait ?

« Mais bien sûr »

Je souris, mes pas raisonnant doucement le temps d'arriver à la cuisine. Je prépara tranquillement les demandes de ces femmes tout en m'en confectionnant un, en ayant bien besoin, surtout que j'étais un peu fatigué après avoir peu dormi et avoir fais l'amour avec Shanaé dès le réveil... J'attendis le temps que tout cela se prépare et soit chaud, écoutant la discussion qu'elles avaient.

- Dans quoi travail Monsieur Keenan ? A-t-il de bons revenus ?

- C’est un étudiant en psychologie. Avec ses études, il pourra beaucoup se consacrer à Rose lorsque je partirais travailler, comme ses horaires sont parfois souples et faciles à aménager. Et avec la théorie de ses cours, il pourra s’adapter aux réactions qu’elle a.

Je tiqua à l'entente de la question de cette femme, mais la réponse de Shanaé était parfaite. Elle ne pouvait pas faire mieux, elle voyait ainsi que j'avais du temps, de la patience, mais également de l'expérience dans ce genre de domaine vu que je l'étudiais. Elle n'aurait même pas pu répliquer. Le ton de Shanaé était calme et posé, mais je savais parfaitement qu'elle était en état de stress et qu'il fallait à tout prix récupérer Rose et convaincre cette femme.

- Et d’où vont venir vos revenus alors ? Je vous rappelle que vous n’avez plus de travail.

- Et moi je peux parfaitement vous rappeler que vous avez vu tous les chiffres sur mon compte. Vous savez ce que je compte en faire. Je vais me remettre à la photographie, me mettre à ma passion qui ne sera pas que déception. Vous savez parfaitement qui est mon père, vous vous êtes chargé de moi lorsque j’étais petite et regardez à quel point il est devenu un homme riche. Je compte suivre ses pas et ne pas me laisser me décourager.

Ah l'argent... Je m'en doutais qu'elle allait en venir à ce détail quelque peu pointilleux. Des revenus je n'en avais pratiquement aucun, hormis les versements de mon père qui me permettait tout juste de vivre comme je le faisais, et ma mère n'en avait pas assez pour m'en passer. Quand bien même cela aurait été le cas je n'aurais pas été d'accord. Le ton de Shanaé tremblait de détermination, j'y entendais toute sa rage de s'en sortir et c'est ça qui me fit sourire avant de prendre les tasses en main et de revenir au salon. Je leur donna poliment leur tasses respectives et m'installa près de Shanaé, lui adressant un sourire, ce qui ne passa pas inaperçu.

« Mais alors, si tout va bien pour vous, pouvez-vous m'expliquer pourquoi vous pleuriez ? »

Elle semblait être ravie d'avoir soulevé le point qu'il fallait. Je posa ma tasse après en avoir bu une gorgée, passant un bras autour de Shanaé sans la laisser répliquer, prenant la parole avant elle.

« Cela ne vous est jamais arrivé d'avoir un moment comme ça ? Vous savez, je suis là à présent et je ferais tout pour qu'aucune autre larme ne soit versé ici. Les seules que je n'ai pu retenir venant de Shanaé furent celles du départ de sa fille qu'elle aime plus que tout au monde. Je l'aime moi aussi, tout comme j'aime Shanaé, et nous serons là pour rendre son enfance aussi heureuse que possible, ce qui ne peut être envisageable qu'auprès de sa mère, vous le savez tout aussi bien que moi.. »

Mon ton avait été doux, calme et posé alors que mon regard était posé dans celui de la femme assise face à moi qui me regardait également. J'avais été sincère et ne remarqua pas immédiatement que je venais de dire le plus naturellement du monde que j'aimais la jeune femme.

Je ne perdis aucunement le sourire que j'affichais, entendu et rassurant ainsi que mon regard vis à vis de la femme qui nous regardait, ne sachant que dire. Pourtant, je venais de prendre conscience de mes paroles. Il avait fallut que je joue presque la comédie pour qu'une parole aussi vraie que celle-ci sorte le plus naturellement du monde, comme si je le lui avais dis moult fois, comme si c'était une vérité qui ne pouvait plus être ignorée, comme si... Comme si je n'avais pas eu de difficulté à le dire plus tôt dans la matinée. Et qui plus est, je l'avais dis à une inconnue, bien que Shanaé soit à côté de moi, ou contre moi plus précisément, sa caresse sur ma cuisse me faisant comprendre qu'elle avait bien comprit mes paroles.

- D’autres questions Madame ?

Elle semblait hésiter, comme réfléchissant à une autre question, mais nous l'avions bien cerné. Toutes les questions auxquelles nous avions parfaitement répondu lui avait bien fait comprendre là que nous étions sûr de nous et de ce que nous faisions. Elle n'en avait plus réellement en stock. Elle remonta ses bras posées poliment devant elle pour tirée légèrement sur sa veste, la remettant la plus droite possible. Je suivis son geste du regard qui montrait parfaitement la gêne qu'elle avait à cet instant là. Elle refit son petit raclement de gorge désagréable avant de lever de nouveau les yeux vers nous.

« Hé bien, non..., son regard se posa particulièrement sur Shanaé, penchant légèrement la tête.,A ce que je vois, vous vous êtes repris, et je vous sens plus... Apte à vous occuper de votre fille. Mais, attention, je dois vous prévenir que je vous rendrais quelques visites pour m'assurer de ce choix. »

Je me pencha un peu en avant, détaillant les traits du visage de la femme qui restait néanmoins figés.

«Êtes vous en train de nous dire que vous nous rendez Rose ?
- Parfaitement Monsieur Keenan, mais je vous rappel que ce n'est que temporaire le temps de m'assurer de votre situation. Si au cours d'une seule de mes visites je m'aperçois que tout ne va pas comme vous le dites si bien, elle sera de nouveau confier à nous. Nous ne voulons pas la laisser dans un environnement inapproprié vous comprenez. »

Environnement inapproprié... Je lui en aurais fais voir, moi, des environnements dits inappropriés. Qu'est-ce qu'ils faisaient pour ces pauvres gosses de famille nombreuse, pratiquement négligé, vivant dans un appartement misérable ? Rien. Ils ne bougeaient pas le petit doigt. Alors que là, une petite fille dans une grande maison calme avec une mère aimante, ils la surveillaient de près. Je n'arriverais jamais à comprendre. Je souris néanmoins, ravi d'apprendre que Rose resterait ici. La femme se leva après avoir terminé sa tasse bu au fil de la conversation, posant son regard sévère sur Shanaé.

« Je vous rappel que je passerais régulièrement avant d'être totalement sûre.

- Et nous vous accueilleront à chacune de vos visites, vous pourrez ainsi en juger par vous-même. »

Je me leva à sa suite, lui adressant un sourire et un hochement de tête, affirmant mes paroles alors que je n'avais vraiment pas envie de la revoir ici fouiner dans la vie de Shanaé et scruter tout en détail pour trouver une quelconque faille.

- Euh.. D’ailleurs. Elle dors de huit heures du soir, jusqu’à huit heures du matin. L’après-midi, elle fait une sieste d’une heure jusqu’à deux voir trois heures. Donc se serait parfait de passer lorsqu’elle est réveillée afin de ne pas perturber son sommeil.

Une fois tous relevés, j'accompagna Shanaé jusqu'à la porte en restant légèrement en retrait. La femme parti enfin après nous avoir serré la main, visiblement peu satisfaite. Mais peu importe, nous avions réussi et Rose pouvait enfin retourner avec sa mère.

- Au revoir, et à très bientôt Madame.

Une fois la porte claqué, je vis la jeune femme plus que ravie, débordant de joie. C'était la première fois que je la voyais comme ça et je ne pu m'empêcher de sourire franchement avant de l'accueillir dans mes bras lorsqu'elle se jeta dans ceux-là.

- Elle reste Drew ! Elle reste ! Merci, merci merci !

Je riais légèrement tout en la serrant contre moi et déposa un baiser dans ses cheveux.

« J't'en prie. Je suis heureux de te voir comme ça »

L'étreinte se fit moins intense, me permettant de me reculer assez pour plonger mon regard dans le sien. Je porta une main jusqu'à sa joue, écartant ses cheveux. Je me pencha assez pour déposer ses lèvres sur les miennes, l'embrassant tendrement. Maintenant que je la savais heureuse, je voulais tout faire pour qu'elle le reste, bien que je savais qu'il y aurait un jour ou l'autre où tout n'irait pas si bien ... Je caressais ses lèvres des miennes, approfondissant le baiser doucement. Une fois le baiser terminé, je me détacha légèrement d'elle après avoir déposé une caresse sur sa joue. Je me retourna et me dirigea de nouveau vers le salon.

« Elle n'était pas commode cette femme, elle a l'air tellement ... Coincée »

Je me mis légèrement à rire avant d'attraper l'un des gâteaux toujours posés sur la table et le porta à mes lèvres. Ce n'était pas si mauvais, enfin en tout cas c'est ce dont j'avais l'impression. Je me rapprocha de nouveau de Shanaé.

« Tiens goûte, dis moi si j'ai perdu la main ou si je dois t'emmener immédiatement à l'hôpital »

Je lui adressa un sourire tout en tendant le gâteau face à moi, le posant doucement sur les lèvres douces de la jeune femme qui en profita pour mordre dedans. Je voulais son avis, après tout cela faisait à peu près deux ans que je n'avais plus rien cuisiné. Je m'étais servi de sa cuisine qui plus est, sans lui demander son avis bien que je savais que cela allait l'aider, et qu'il me fallait par la suite me montrer à l'aise comme si j'étais chez moi. Je me sentais bien ici, je n'avais pas été mal à l'aise une seule seconde durant l'entretien, bien au contraire. Joué au 'parfait petit fiancé' avait été amusant et ... Agréable. C'était comme si j'avais goûté à la vie de famille, et je devais avouer que sur le coup, j'avais apprécié. Une fois que Shanaé ai pu avoir le loisir de goûter à ce dessert qui, je l'espérais, ne serait pas ignoble, je l'éloigna de sa bouche pour y déposer mes lèvres, recueillant une miette au creux des siennes.

« Alors... ? »

Ma bouche était encore très près de la sienne et mon souffle s'échouait ainsi sur ses lèvres. Mon ton était doux et bas, et ma main de libre effleurait son bras.

- On s’en fiche, tant qu’on a Rose. Elle a beau être coincée, lesbienne, serial killer, tant que ma fille est là, j’en ai rien à faire.

Je continua à sourire légèrement. Cet épisode nous avait rapproché et je ne voulais plus m'arrêter désormais. J'étais bien avec elle et les moments que je passais en sa compagnie étaient tout simplement merveilleux. Pour rien au monde je n'aurais voulu que cela se passe autrement. Je me connaissais, je savais que j'allais peut-être angoissé un peu lorsque je serais sorti de chez elle, me retrouvant de nouveau seul devant la vie que je menais avant tout ça. J'aurais tellement peur de faire quelque chose qui ne fallait pas que je me voyais bien resté enfermer dans ma chambre de temps en temps. Je n'avais pas l'habitude de tout ça, je ne savais même pas ce qu'il "fallait faire" ou au contraire, ne pas faire. Tout me venait naturellement, elle m'inspirait la tendresse que je me refusais à avoir.

- Ils sont vraiment parfait ! Tu vas devoir m’en refaire très souvent et d’ailleurs..

Je lui adressa un petit sourire, satisfait de voir qu'elle aimait bien et que je n'avais finalement pas perdu la main. Même lors des dernières années chez ma mère, je ne faisais plus réellement la cuisine, simplement de temps à autre quand elle n'avait plus le temps. Je m'adonnais déjà à des activités moins banales. Ca m'avait pris lorsque je devais avoir environ une dizaine d'année, ma mère partait travailler et quand elle ne travaillait pas et qu'elle ne faisait pas le ménage chez nous, elle partait chercher d'autres petits boulots à côté pour que l'on puisse avoir des moyens assez corrects pour ne pas vivre dans la misère.

Je laissa Shanaé m'entrainer dans la cuisine, fronçant les sourcils. Je posa le gâteau que je tenais encore en main, il restait très peu d'ailleurs, me demandant ce qu'elle pouvait bien vouloir que je fasse de nouveau ici. Je la regarda m'enlever mon t-shirt, passablement surpris. Je n'arrivais pas vraiment à deviner ses intentions, même si le sourire entendu que je lui adressais montrait bien là que je m'en doutais un peu s'il avait besoin d'enlever mon haut. Elle posa ses lèvres sur les miennes, et j'en profita pour approfondir doucement le baiser en passant mes mains sur sa taille. Je sentis quelque chose de très léger tomber sur mon corps, me faisant fronçer les sourcils de nouveau. Je la regarda s'éloigner de moi, se mordre la lèvre inférieure avec un air terriblement irrésistible...

- Oh oh..

Je porta ma main à mes cheveux, les secouant légèrement pour aperçevoir une légère poudre blanche tomber devant mes yeux pour s'échouer sur mes épaules et mon torse, qui semblait déjà avoir reçu de la farine suite au passage de sa main. Je la regarda d'un air faussement sévère bien que son comportement ne m'attirait qu'un peu plus vers elle. C'était ce genre de moment, de comportement qu'elle avait, qui ne me laissait aucun doute, même parti de chez elle, je ne pourrais pas penser à quelqu'un d'autre, je ne pourrais tout simplement pas la laisser filer sans moi. Je l'aimais, c'était tellement évident. Je m'approcha d'elle, un sourire amusé sur les lèvres avec une étincelle de malice dans les yeux.

« Dis donc toi... Viens par là tu vas voir »

Je lui attrapa doucement les bras et l'attira à moi, l'immobilisant facilement histoire d'attraper également de la farine posée non loin de nous. Je n'avais même pas fais attention au fait qu'elle avait ressorti le paquet. J'en pris une poignée et m'amusa à l'étaler sur elle, bien que ce ne soit pas si facile que ça vu comment elle gigotait. Une fois fait je la relacha, contemplant mon oeuvre. Elle en avait reçu sur les joues, les épaules, les bras, et sa robe avaient quelques paillettes blanches à présent. Je lui adressa un sourire satisfait.

« Bien on est à armes égales »

Je m'amusais de la voir ainsi, me prendre en photo pour immortaliser ce moment. Je riais légèrement alors que je la voyais rire et s'amuser pleinement, ses yeux brillaient et rien en elle ne montrait autre chose que de l'amusement. C'est aussi ça qui me faisait sourire.

- N’oublie pas de sourire, ce serait dommage de rater cette photo, tu es vraiment beau comme ça, je t’assure !

Je leva les yeux au ciel, toujours un sourire dessiné sur mes lèvres. Je mis mes mains sur mes hanches, faussement agacé de son comportement, avant de l'attraper et de la coller à moi, essayant de faire en sortes qu'elle gigote moins. Peine perdu. Je réussis néanmoins à la couvrir de farine, un peu moins que moi, qui s'éparpillait sur le haut de son corps, son visage, ses épaules, ses bras, et sa robe.

- Oui mais moi, je ne suis pas canon avec de la farine, toi si. Regarde..

Je la regarda s'approcher de nouveau une fois que je l'avais lâché, un sourire malicieux sur ses lèvres. Je fronça les sourcils tout en suivant ses gestes et... Reçu de la farine en plein sur le visage. Je me recula en fermant les yeux tout en riant, entendant ses pas s'éloigner. J'étais amusé de la situation, jamais je n'aurais cru faire une bataille de farine un jour. Je passa ma main sur mon visage, faisant tomber de la farine au sol ainsi que sur mon torse qui était déjà plein de farine.

- Désoler ! T’es canon comme ça !

Je riais toujours et plongea rapidement ma main dans le sac de farine, ne prêtant pas attention à celle-ci qui tombait un peu partout autour de moi. Mon bras fut très vite recouvert de blanc mais je n'en pris pas compte non plus et me mit à courir à sa poursuite, la farine que j'avais par endroit s'envolant légèrement.

« Attends voir toi, je n'ai pas dis mon dernier mot ! »

Je la rattrapa rapidement, faisant de longues enjambées pour la rattraper. Je me jeta en avant, l'attrapant au passage, nous faisant tomber au sol tout les deux. J'étais sur elle et en profita pour tenir d'une main ses bras pour ne pas qu'elle essaye de se défendre et, après un immense sourire à son attention, je pris mon temps pour étaler la farine que j'avais encore dans la main, lui en mettant dans le cou, sur le menton, sur le bout du nez pour finir par écraser le reste sur son visage comme elle me l'avait fait précédemment. Je me mis à rire puis me pencha en avant brusquement pour coller nos lèvres enfarinées ensemble, l'embrassant fougueusement. Je lâcha doucement ses bras et posa rapidement mes mains sur taille que je caressais au fil de mes mouvements de langue. Elle était plus attirante que jamais quand elle se comportait comme ça...

Je riais comme un gamin, m'amusais comme un gamin, et pensais comme un gamin à ce moment-là. Seule la bataille de farine était présente dans mon esprit. Je n'avais pas réellement eu ce genre de moment, je me donnais toujours un aspect plus mature que mon âge bien que quand j'étais jeune, les conneries s'accumulaient. Mais là, je devais avouer que je n'arrivais plus à me passer de son rire et de son sourire, ainsi que du mien. Elle se retrouva rapidement sous moi presque à ma merci.

- NAAAAAN ! DREWW NAAAAA…

Je riais aux éclats, un sourire aux lèvres tout en sachant que malgré ce qu'elle pouvait dire à cet instant-là, elle se la recevrait cette farine... Son visage rempli de farine me faisait rire, mais bientôt, ce moment enfantin laissa place à un tout autre moment. Mes lèvres plaquées sur les siennes en un geste un peu brusque, je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir envie d'elle après tout ça. Mes mains s'amusaient sur son corps, seul les bruissements de sa robe se faisait entendre dans le couloir, ainsi que le bruit de nos lèvres s'entrechoquant pour se rencontrer toujours plus fougueusement. Ses jambes s'enroulèrent autour de mon bassin, me permettant de coller mon corps au sien qui était allongé sur le sol. Ses mains partirent rapidement s'amuser sur mon torse rempli de farine, me faisant sourire légèrement dans notre baiser passionné.

- Le sol est gelé, c’est pas top.. La baignoire te tente ou pas ?

Entre deux baisers, j'écoutai sa question, la laissant néanmoins glisser sa langue dans mon cou de manière sensuelle, lui permettant ainsi d'entendre un souffle léger de bien-être faire vibrer mes cordes vocales. C'est vrai qu'elle devait avoir froid par terre... Qui plus est, nous avions bien besoin de nous débarrasser de cette farine. C'était malin, nous qui venions de prendre une douche pour être les plus présentables possibles, nous nous retrouvions au sol, moi torse nu, recouverts de farine. Je souriais puis me redressa rapidement, l'aidant à se redresser à son tour.

« C'est toi qui me tente »

Je l'attrapa dans mes bras et la souleva comme j'avais pu le faire la veille, à différence que cette fois-ci je colla son corps au mien, laissant ses jambes s'enrouler de nouveau autour de moi ainsi que ses bras pour plus d'appui. Je me dirigea vers la salle de bain tout en l'embrassant de nouveau, manquant parfois de me prendre un mur contre mes bras enroulés autour de sa fine taille. Nous arrivâmes dans la salle de bain non sans mal, je ferma ainsi la porte à l'aide de mon pied, la poussant jusqu'à ce qu'elle se claque toute seule. Je me retourna et la plaqua doucement contre le mur, reprenant notre baiser qui était tout aussi fougueux que les précédents.
Mes mains glissèrent sous sa robe, caressant sa peau douce avant d'attraper le vêtement et de la défaire, la laissant tomber au sol à nos pieds. Je fis glisser mes lèvres jusqu'au creux de son cou, mes mains parcourant son corps de nouveau. Bien que nous avions couché ensemble ce matin-même, j'avais toujours autant envie d'elle, ça m'aurait presque étonné si je n'étais pas sûr de mes sentiments pour elle. Je me détacha d'elle pour reprendre mon souffle qui était plus irrégulier et fort qu'il y a quelques minutes, en profitant pour remonter ma main sur sa joue encore blanche de farine.

« Tu sais que tu es irrésistible avec de la farine sur le visage »