Je la sentis se rapprocher de moi, et fit bien plus attention à ses gestes plutôt qu'au film, que je continuais quand même de fixer sans réellement le voir. De toute manière, il avait l'air vraiment nul ce film. Et le jeu des acteurs m'aurait fait râler si j'étais dans une salle de cinéma. Elle ria légèrement et je souris en l'entendant, aimant définitivement son rire. Puis une femme hurla dans la télévision, j'en fus surpris mais je le fus d'avantage en entendant Shanaé hurler également, visiblement surprise et apeurée. Je leva les sourcils en la regardant, me retenant de rire.

- Je te préviens, hors de question de rire de ça !

Je me pinça les lèvres histoire de contenir le rire qui serait sorti de mes lèvres, puis hocha la tête en ton attention. J'avais eu cependant vraiment envie de rire, c'était amusant de la voir comme ça. Elle se colla d'avantage à moi, ce que je trouvais attendrissant. Elle s'était rapproché petit à petit, mais je l'avais bien senti, ne me concentrant que peu sur le film qui passait. Je la sentais complètement terrorisé, et la laissa se caler contre moi à son bon vouloir. Puis, il faut dire que cela ne me dérangeait pas du tout, bien au contraire. C'était tout ce que je voulais, mais je n'en montrais rien. Même si ma position était bien calculée pour qu'elle soit confortablement installée contre moi si elle le voulait bien.

- Et que suis-je censée regarder maintenant ?

Je baissa les yeux vers elle, son visage près du mien. Ses yeux étaient sur moi, tout comme les miens étaient sur son visage que je trouvais parfait, surtout à ce moment-là. Je la regarda un instant sans rien faire, sans rien dire. Je ressentis un léger frisson à la question, sentant également ses doigts effleurer ma main posé sur sa joue. Je sentis une légère pression. Shanaé se collait d'avantage à ma main à la recherche d'un contact plus franc, ce qui se fit. Sa peau était douce, délicate. Je n'avais même plus envie d'enlever ma main de son visage.

« Ce que tu veux... »

Je l'avais murmuré, presque soufflé, mélangeant sans le vouloir mon souffle au sien. Je baissa le regard vers ses lèvres, qui semblaient douces elles aussi. Je fis une caresse sur sa joue, bougeant ma main du haut vers le bas, puis vice versa pour ne pas à avoir à l'enlever de là où elle était. J'entoura sa joue de ma main puis baissa mon visage vers le sien, plongeant de nouveau mon regard dans celui de Shanaé. Je n'hésitais plus cette fois-ci, j'étais sûr de le vouloir. Alors j'avança jusqu'à ses lèvres, posant enfin les miennes sur celles de la brune. Je ferma les yeux, profitant de ce contact doux et tendre, qui me fit rater un battement de cœur. Son rythme devint légèrement irrégulier et un frisson parcouru mon échine. Je n'avais plus envie de quitter ses lèvres à présent.

Je n'avais pas peur qu'elle me repousse, elle-même m'avait clairement dit qu'elle voulait savoir ce que ça lui ferait, qu'elle voulait essayer. Si ça la mettait mal à l'aise, je ne sais pas ce que je ferais. Mais je n'eus pas le temps de me poser la question étant donné qu'elle ne me repoussa pas, bien au contraire, répondant doucement à mon baiser. Sa main sur mon épaule en était une deuxième preuve, qui me poussa à continuer ce baiser que j'aimais tant.

- Je crois que j’ai trouvé ce que j’allais regarder..

Je fis un sourire amusé, dévoilant légèrement mes dents, ravi que ça ne l'effraie pas comme j'en aurais pu en avoir peur. J'aimais bien à vrai dire, ce sentiment de coeur qui s'affole, battant plus que d'habitude, les frissons le long du dos, le léger stress mais surtout, la joie que je pouvais ressentir. Tout ça m'était nouveau et tout ce dont je pouvais avoir peur, c'était de trop y prendre goût. Elle fit glisser sa main derrière ma nuque, je me rapprocha alors un peu plus d'elle, gardant ma main sur sa joue où je pouvais sentir ses propres frissons se répandre sur ma paume en un délicieux cheminement. Je bougeais mon pouce histoire de lui caresser la joue, puis caressa par la suite ses cheveux qui me chatouillaient le poignet alors que nos lèvres se rencontraient de nouveau. Le baiser dura un moment, aussi bien que j'eus l'impression que j'allais mourir d'asphyxie. Mais pour rien au monde je n'aurais pu l'arrêter. Il se prolongea légèrement, puis je me détacha très légèrement d'elle histoire de pouvoir reprendre nos souffles, avant de poser mes lèvres plus franchement sur les siennes, osant même le prolonger moi-même, faisant danser ma langue avec la sienne dans un balais que nous aurions pu effectuer nous-même. Nous ne faisions même plus attention au film, je ne captais même plus les cris qui pouvaient en sortir, comme coupé du monde. Mais j'étais bien comme ça. Et je voulais le rester.

Ma main parti se perdre dans sa chevelure, et j'avança mon deuxième bras histoire de la prendre plus contre moi. J'effleura son bras de ma main, la remonta, et la posa sur sa joue pour donner plus d'intensité au baiser. Il me semblait bien que jamais que je n'avais ressenti ça alors que j'embrassais quelqu'un. Déjà, quand je le faisais auparavant, c'était vraiment moins sensuel, moins tendre. C'était juste parce que je savais que j'allais coucher avec la fille en question. Je ne faisais même pas attention si elle aimait le baiser ou non, après tout je m'en foutais constamment, même si paraît-il j'étais plutôt doué dans ce domaine dont je ne faisais pas réellement attention. Mais là, c'était vraiment tout autre. C'était intime, nous partagions quelque chose sans de sous-entendu propres, et je ne voulais que son bien, je ne pensais plus à moi.

« Je préfère largement te regarder toi, plutôt que le film. »

Je l'avais murmuré rapidement alors que nos lèvres étaient à peine séparées, l'ayant soufflé contre ses lèvres. Je ne voulais pas m'éloigner d'elle, mais en profita pour la regarder une dernière fois avant de fermer les yeux de nouveau.

Je sentais des tracés humides sillonnant ma peau, passant de ma paume jusqu'à mon poignet, descendant lentement. Ses yeux brillaient tellement que je me doutais bien que ce que je sentais là, c'était des larmes. Mais ses sourires et ses rires, doux et si agréables à entendre, ne me fit pas m'inquiéter. Elle semblait bien, qu'importe le reste. Quand nos lèvres n'étaient pas collées l'une contre l'autre, je ne la quittais pas des yeux, ne voulant en aucun cas rater un seul de ses sourires, sourire que j'avais tant voulu voir auparavant. Et depuis que j'étais venu chez elle, j'en avais vu, plusieurs même. Des légers, des timides, puis des tendres, et enfin, des plus francs, venant du cœur. L'évolution en avait été surprenante et j'en étais que ravi, je pouvais enfin voir son visage illuminée d'une joie qu'elle n'essayait pas de cacher, il n'y avait plus tristesse, nostalgie et et froideur. Je caressa sa joue, comme pour me souvenir à tout jamais de son sourire et de nos moments que nous passions ensemble. Son rire me parvint à l'oreille, me faisant sourire, tandis que je ne cessais mes caresses dans ses cheveux, jouant parfois avec certaines de ses mèches brunes qui venaient s'entremêler doucement à mes doigts.

- Je n’ai pas envie de regarder cette télé, c’est pas aussi intéressant que ça.. Que toi.

Je continua à sourire, la regardant dans les yeux. A ce moment-là, ils étaient si pleins de vies que j'avais l'impression d'être dans un de mes rêves qui ne me feraient que prendre conscience de la réalité en une énorme claque. Si ça en était un, alors je voulais rester ! Au moins autant que possible. Mais c'était pourtant bien réel, son contact contre moi l'était plus que tout, je ne ressentais que cela. Je ne vis même pas son geste pour attraper la télécommande qui était resté posé non loin de nous quand elle avait changé de chaine il y a peu. Il n'y eu cependant plus aucune lumière dans la pièce, ni où que ce soit dans la maison. Il n'y avait que les lampadaires au-dehors qui éclairait faiblement la pièce, me laissant apercevoir les traits de son visage, le pétillement de ses yeux et le sourire de ses lèvres qui ne la quittait plus. Je respira plus fortement durant quelques secondes, puis caressa son bras avant de l'attirer vers moi de nouveau. Je sentis un nouveau frisson me parcourir tandis que j'étais légèrement fébrile. Je devais me contrôler, la laisser aller à son rythme. Et ça, je n'en avais pas l'habitude non plus. Mais je me l'étais dis tellement de fois en seulement quelques minutes que je parvins à ne faire rien d'autre que de lui caresser le bras, remontant ma main contre son visage, puis la redescendit, passant par son cou. Son visage était encore tout près du mien et son souffle sur mes lèvres ne cessait de me donner envie de l'embrasser, encore et encore.

« Tu vois que tu peux sourire »

Je l'avais murmuré de nouveau, en un souffle très léger. Je lui souris, montant mes doigts, les portant à ses lèvres pour les caresser tendrement alors qu'un sourire y était toujours présent.

« Et je l'aime tellement ton sourire... »

Joignant le geste à la parole, je posa de nouveau mes lèvres sur les siennes en un bisou léger et quelque peu furtif, mais tendre et sincère. Je ne voulais pas que ce sourire quitte ses lèvres. Elle souriait enfin, elle riait comme jamais je n'aurais pu l'imaginer. Mes battements de coeur se contrôlait un peu mieux, mais leur rythme était toujours chaotique, et je le sentais bien. La pénombre de la pièce me rendait un peu nerveux, j'avais peur de faire un faux pas, à nouveau. -Allez Andrew, pense à quelque chose de pas trop réjouissant sinon elle va vite se rendre compte de ton état, là... Ou alors, tu vas faire une connerie, comme d'habitude.-

Même si nos lèvres n'étaient pas scellées, mes yeux se fermaient par moment, profitant du moment autant que possible. L'obscurité de la pièce ne le rendait que plus intense, et les lèvres de la brune dérivant sur ma mâchoire me fit lâcher un soupir d'aise et de bien-être, tandis que je continuais à caresser son bras et ses cheveux de mes mains. Je les rouvris, et pu voir un nouveau sourire orner son visage. Oui, vraiment, j'aimais son sourire plus que n'importe lequel. Je sentis ses joues chauffer tandis qu'une légère teinte de rouge pouvait s'apercevoir dans l'axe de l'éclairage du lampadaire le plus proche, traversant les fenêtres pour ne nous donner que les traits du visage de l'autre. De toute manière, je n'avais aucune envie de regarder autre chose. Le silence régnait, seul nos souffles respectifs se faisaient entendre, se mélangeant parfois pour n'en former qu'un seul. Puis un bruissement de vêtement rejoignit le tout tandis que je sentais sa main descendre sur mon torse. Je ne fis rien de plus, la laissant faire, même si mon souffle était devenu un peu irrégulier. Elle avait baissé les yeux, les joues rouges. Peut-être qu'elle aussi avait eu la même pensée que moi... Tout s'y prêtait, mais nous n'en étions pas là. Elle n'en était pas là, et je ne voulais pas la brusquer. Son autre main remonta mon bras, je gardais les yeux rivé sur elle bien qu'elle semblait l'avoir baissé, réfléchissant. Elle retira subitement ses mains, les posant sur le canapé devant elle. Je senti plus que je ne le vis, mais son contact me manquait déjà. J'arrêta alors ma caresse sur son bras, laissant tout de même ma main en contact avec sa peau douce.

- Oh je.. Désoler. Je me suis laissée emporter et.. Je ne devrais pas.

L'instant durant lequel chacun se posait des questions sur quoi faire ou ne pas faire n'avait pas duré réellement longtemps, mais il avait été suffisant pour que je vois le doute dans ses gestes, dans son regard incertain. Elle n'était pas prête. Après tout, après tant de temps à se refuser ne serait-ce qu'un seul geste tendre, cette soirée là était déjà hors de ses habitudes. J'avais pu découvrir son sourire, son rire, son visage illuminé, calme et doux. J'avais pu la tenir contre moi tandis qu'elle dormait, et j'avais pu l'embrasser. C'était déjà beaucoup. Jamais je n'aurais imaginé ça en rentrant chez elle il y a un moment maintenant. Ça avait mal commencé qui plus est. La plupart du temps, quand nous nous rencontrions auparavant, c'était tout l'inverse. Au départ, c'était simple, parfois banal dans nos paroles, puis tout tournait mal, et elle s'éloignait de moi. Je préférais nettement ce qu'il se passait à présent, même si elle semblait gênée de s'être laissé emporté. Je lui souris, reprenant de douces caresses sur son bras.

« Non, ne t'en fais pas. Tu fais ce dont tu as envie. »

Mon ton se voulait rassurant, bien que je ne savais pas réellement quoi lui dire pour lui montrer que je voulais aller à son rythme, faire ce qu'elle veut. Mon sourire ne se perdit pas, jusqu'à ce que je passe mes doigts sur sa joue en déposant de nouveau un baiser sur ses lèvres, presque de peur qu'elle ne veuille plus désormais. Je la garda contre moi, dans ce canapé, me demandant comment allait finir tout ça. Si elle voulait dormir, peut-être devrais-je partir. A moins qu'elle ne s'endorme de nouveau dans mes bras, ce que je souhaitais, au fond.

Je lui souris, penchant légèrement la tête sur le côté tout en détaillant ses réactions. Elle s'approcha de moi, collant ses lèvres sur les miennes, prenant elle-même l'initiative de le faire. Sa main vint se poser sur ma joue en un contact plus chaud et tendre tandis que je sentais ses doigts caresser mes cheveux. Je répondis au baiser, mouvant mes lèvres contre les siennes, cherchant un contact plus appuyé.

- Ce dont j’ai envie.. Être dans tes bras.. Comme tout à l’heure, quand j’étais à moitié allongée sur toi.

Son murmure se perdit dans mon souffle tandis que je happais de nouveau le sien entre mes lèvres pour un nouveau baiser furtif. Nous avions envie de la même chose, dormir avec l'autre, uniquement ça. Son contact, sa présence, histoire de s'apaiser et de ne penser à rien d'autre. Ma main se remit à explorer son bras puis descendit vers la sienne lorsqu'elle me l'attrapa pour se relever du canapé. Je la suivis, me levant à sa suite, gardant ma main dans la sienne. La moitié de mon corps était côté à elle, nos bras s'effleurant tandis que je pouvais sentir le parfum de son shampooing me chatouiller le nez.

- Dis-moi si.. Si ce n’est pas bon pour toi. Mais.. Il est tard alors bon, tu ne devrais pas rentrer si tu as de la route..

Je fis un demi-sourire amusé en me rendant compte qu'elle n'avait pas du tout envie que je parte. Mais, moi non plus, et peu importe quel jour on serait le lendemain, je ne savais même plus quel jour nous étions, quelle heure il pouvait être et depuis combien de temps j'étais chez elle. Je n'étais pas fatigué, mais j'avais envie de m'allonger avec la brune contre moi, sentir son souffle s'apaiser et ne rien faire d'autre que de la regarder dormir. La route. J'aurais pu rentrer à cette heure-là, je le faisais souvent d'ailleurs quand je sortais de soirée ou juste quand je voulais aller en ville tard le soir. Pourtant, ce fut le contraire de ce que je lui répondis.

« Tu as raison, il est un peu trop tard pour que je puisse rentrer chez moi. »

Elle se retourna et je la laissa m'entrainer à travers la maison qui n'avait aucune source de lumière. Puis elle nous fit rentrer dans une chambre, grande, spacieuse, et chaleureuse. Je pris quelques secondes pour regarder autour de moi, scrutant la chambre, la découvrant juste. Je souris et regarda le lit, là où on dormirait ensemble pour la première fois. Et j'espérais que ce ne soit pas la dernière. J'avança un peu devant elle, levant mes yeux pour continuer à observer la décoration et ce qu'il pouvait bien se trouver la pièce. Je le fis quelques secondes, brèves, avant de me tourner vers Shanaé, sa main encore dans la mienne.

« Je ne sais pas si tu as remarqué, mais moi je n'ai pas de pyjama. »

J'avais d'ailleurs des vêtements qui allaient être peu confortables si je devais dormir toute la nuit vêtu ainsi. Je n'avais pas de pyjama de toute manière, je dormais toujours en caleçon. Mais là j'imaginais bien qu'elle ne voudrait pas que je sois à moitié nu dans son lit. C'était une mauvaise idée.

« Et comme je me vois mal enfiler un des tiens, je vais me contenter d'être en t-shirt et caleçon. Enfin, si ça ne te dérange pas. »

C'était déjà mieux que tout habillé, ou au contraire à moitié nu. Et je n'avais emmené aucune affaire avec moi, je n'avais que mon portable, mon paquet de cigarette et mon porte feuille. Il faut dire que je ne me doutais absolument pas que je resterais ici cette nuit.

- J’espérais entendre ça..

Oui j'imaginais bien. Je la voyais me trainer à travers la maison sans même prendre la peine de s'arrêter tout en me tenant la main. Si j'avais voulu partir, ça aurait été difficile. Surtout si c'était une belle femme qui vous trainait dans sa chambre... Je souris à ma pensée et la regarda rire. Elle enleva son plaid, la lumière baignait la chambre dans une douce luminosité, faisant ressortir le côté calme et apaisant de celle-ci.

- Je ne dormirais pas en ayant un pantalon de pyjama, je deviens agressive sinon.. Ne t’en fais pas, dors à l’aise et.. Je m’en fiche pour ça. Du moment que tu as ton caleçon, ça me va. Sans, c’est pas possible.

Je lui adressa un sourire complice à la dernière réplique. J'avais envie de lui dire "Dommage, je comptais sur toi pour me l'enlever" mais je m'en abstenais. Mon sourire se perdit quand je la vis porter ses mains à son pantalon, peu gênée que je sois face à elle tandis qu'elle se mettait en boxer. Le pantalon glissa sur ses jambes ainsi dévoilées, fines. La peau semblait douce, j'avais envie d'y glisser mes mains... Je déglutit et détourna légèrement le regard tandis qu'elle s'approchait du lit. Je ne pu néanmoins retenir mon regard, glissant sur sa silhouette fine et ses formes qui me rappelaient le moment sur le canapé. Non. Nous allions dormir, point final. Il fallait que je m'y fasse, sinon je perdrais sûrement la chance qu'elle me donnait. Je haussa les épaules discrètement, comme à mon attention, me disant que si elle n'était pas gênée, je n'allais pas non plus courir dans le couloir pour me déshabiller. Alors j'enleva mes chaussures, puis fit glisser mon pantalon, rejoignant celles-ci au sol. Dors à l'aise... D'accord. Je me voyais mal dormir avec un t-shirt, sinon il me gênait. C'est pourquoi je l'attrapa et l'enleva rapidement, le jetant au sol également.

« Désolé, mais un t-shirt me gêne pour dormir. Je l'avais dis pour ne pas te gêner. Mais comme tu m'as dis de dormir à l'aise... »

Je me rapprocha enfin du lit et souleva la couverture légèrement, suffisamment pour me glisser à l'intérieur. La chaleur de celle-ci me fit soupirer doucement. Je m'asseya également, et me rapprocha le plus possible de la brune, avant de déposer un baiser sur sa tempe. Je pensais constamment à des choses peu "réjouissantes", étant donné que j'étais en caleçon et que la situation, elle et moi dans un lit ne me laissait pas complètement indifférent il fallait l'avouer. Surtout quand je l'avais vu faire glisser son pantalon de pyjama... Et je n'aurais pas voulu qu'elle voit que ça.. m'excitait, quoi ! Heureusement je savais quand même me contrôler, et une petite pensée sur quelque chose de tout autre avait suffit. J'espérais tout de même que cette nuit, l'ayant contre moi, elle n'allait pas bouger pour l'être d'avantage, ou que sais-je. Je dormais peu, alors j'allais souvent être réveillé, surtout ce soir-là, je le sentais.

- Je.. Non, pas de problème. Tu fais comme d’habitude, ne t’en fais pas. Je suis très compréhensive.

Je m'installa confortablement sur le lit, bien plus moelleux que celui que j'avais chez les Phi Theta, même s'il était déjà plutôt pas mal. Je me cala contre l'oreiller, histoire de rester un peu assis. Je regarda la jeune brune, qui me souriait à son tour, caressant ma joue tandis qu'elle embrassait la commissure de mes lèvres. Je ferma les yeux, profitant de ce doux contact. Je ne les ré ouvris qu'une fois sa main descendant sur mon torse, mon souffle se bloquant durant une ou deux secondes, surpris de ce geste. Je senti un frisson, tandis que je ne bougeais pas. Elle retira rapidement sa main, ce qui ne m'étonna pas réellement.

- Encore désoler. Je ne dois pas, je suis stupide.

Je la laissa se retourner quelque peu, puis passa une main dans son dos, le caressant doucement du revers de la main, passant mes doigts sur le haut qu'elle portait. Je la porta ensuite à ses cheveux, écarta quelques mèches, et posa ma main sur sa joue en une nouvelle caresse, voulant qu'elle me regarde. Une fois ses yeux sur moi, je lui souria. Elle semblait gênée quand elle se laissait aller, je l'avais déjà remarqué avant. Je comprenais pourquoi, mais mon regard se fit rassurant, histoire qu'elle comprenne que tout ça n'était pas grave. Et surtout, que je n'allais pas imaginer suite à cela qu'elle voulait coucher avec moi dès ce premier soir. Moi, bien sûr, j'en avais envie. Mais je ne ferais rien. Comme je n'arrêtais pas de me le répéter depuis ce moment d'abandon sur le canapé. Je me pencha vers elle et vint cueillir ses lèvres avec les miennes.

« Non ce n'est pas grave, je t'ai déjà dis que tu pouvais faire ce que tu voulais. Je ne vais pas m'imaginer des choses pour autant, ne t'en fais pas. »

Mes lèvres étaient toujours près des siennes, à seulement quelques millimètres. Tout en disant cela je caressais sa joue. Je me détacha d'elle et m'allongea enfin dans le lit en un soupir d'aise. Même l'oreiller était confortable, cela faisait du bien. Elle devait avoir de l'argent pour posséder une maison pareille... Qu'importe. J'étendis mon bras vers elle et l'attira doucement à moi, passant mon bras dans son dos pour la tenir collé à mon torse. De mon autre bras, j'avança ma main pour caresser le bras de Shanaé, puis plongea dans son regard.

« J'espère que ma présence te permettra de bien dormir »

Je l'avais murmuré, comme si je ne voulais pas cassé la délicatesse de nos gestes et de nos intentions. Ce qui était sûr, c'était que sa présence à elle me permettait de me sentir bien, et j'espérais même ne pas trop dormir pour en profiter le plus possible, conscient de son corps contre le mien. Juste la regarder dormir, paisible. C'était comme si mes problèmes s'étaient envolés, comme si je n'avais même plus conscience de ce qu'il s'était passé avant ou même de toutes mes pensées peu réjouissantes que je pouvais avoir. Plus rien n'existait. Et je savais que, malheureusement, cela n'allait pas durer indéfiniment. Mais je ne voulais penser à rien d'autre qu'à cette soirée que nous venions de passer ensemble. Je ne voulais pas penser à ce qui se passerait ensuite, que ce soit dans ma propre vie que pour la relation entre elle et moi. Tout ce que je pouvais dire à présent, c'était que maintenant que j'avais goûté à ses lèvres, je ne pourrais pas m'empêcher de les vouloir à nouveau contre les miennes.

Sa tête était contre moi, ses cheveux me chatouillant parfois le menton. L'odeur de son shampooing parvenait à mes narines en une douce touche fruité, tandis que ma main continuait à lui caresser le dos en un geste qui se voulait rassurant et apaisant. Ses mains se posèrent de nouveau sur mon torse dénudé, les passant de bas en haut, me donnant ainsi des frissons.

- Oui, je sais mais.. C’est compliqué..

Sa tête glissant dans mon cou me fit resserrer mes bras autour d'elle, et ses fines jambes dénudées vinrent s'entremêler aux miennes. Je la laissa faire avec plaisir tandis que je ne faisais que continuer mes caresses sur sa peau. « C'est compliqué.. » Je ne voulais pas qu'elle pense à autre chose qu'à ce moment-là, que nous nous permettions. Nous offrions à l'autre une tendresse qui aurait pu nous être inconnu. Elle s'y refusait et je ne m'y étais jamais prêté non plus. Mais c'était tout ce que nous voulions à cet instant précis. La présence de l'autre, sentir son odeur et son contact chaud contre nous. Ses mains redessinaient mon torse, les muscles qu'elle y rencontrait, me donnant de nouveaux frissons à chaque passage de ses doigts. Ce ne fut plus ses cheveux que je sentis dans mon cou, mais ses lèvres chaudes et humides qui glissait sur celui-ci. Je ferma les yeux et me mordit la lèvre inférieure, glissant ma propre main sous le haut de la brune, sans pour autant la remonter. Je ne rentra en contact qu'avec la peau de son dos ainsi que celle de son ventre et la laissa poser sur sa taille, préférant sentir sa peau contre la paume de ma main plutôt qu'un tissu. J'avais une folle envie de les remonter, et de lui retirer complètement ce bout de tissu. Ses lèvres ne s'attardèrent pas complètement dans mon cou, remontant sur ma mâchoire. Je soupira tant ce genre de chose pouvait m'être agréable.

- Je n’en doute pas du tout Drew.. Je dormirais vraiment bien à tes côtés, je me sens vraiment bien.

Je rouvris les yeux et les posa sur son visage aux traits qui me fascinaient tant et que j'avais plaisir à contempler dès que mon regard la rencontrait. Je souriais à sa phrase. Moi aussi je me sentais vraiment bien, là, maintenant, avec elle contre moi. Je n'aurais voulu changer cela pour rien au monde. Je remonta ma main et la posa dans ses cheveux en un geste tendre avant de m'abaisser légèrement et de l'embrasser. Qu'est-ce que j'aimais le fait de pouvoir faire ça. Mon pouce passa en-dessous de son menton, remontant son visage pour que nos lèvres soient encore plus scellées qu'elle ne l'était. Je prolongea le baiser et en profita de nouveau pour jouer avec la langue de la brune, associant nos souffles et nos soupirs ensemble. Je décolla mes lèvres et étira un nouveau sourire sur celles-ci.

« Moi aussi je me sens bien avec toi. »

Je continua de légères caresses circulaires sur la peau de sa taille, laissant vagabonder ma main sur le bas de son dos et la rapprocha à moi. Je me tourna légèrement, me mettant encore plus à mon aise, histoire que nos positions soient les plus confortables possibles. Ses mains continuaient à caresser mon torse et je sentais que je n'allais pas résister longtemps si elle continuait ainsi, associant ses caresses à des baisers doux et chauds au creux de mon cou. Sentant une de ses mains monter et descendre de nouveau mon torse nu, je lui attrapa la main et la remonta le plus haut possible. Je remarqua que mon souffle était saccadé.

« Excuse moi. Mais si tu continues je crois que je vais avoir vraiment du mal à me retenir... »

Je la désirais tellement... Ses caresses ainsi que ses baisers m'avaient complètement fait perdre mes raisonnements, et j'aurais vraiment été à deux doigts de passer mes mains sur son corps, retirant peut-être même les tissus qui m'auraient gênés. Rien qu'en imaginant la scène je sentais bien que j'aurais pu le faire vraiment. Mais il ne fallait pas... Je n'avais jamais eu à contenir mes désirs, et c'était vraiment difficile. Surtout si c'était la femme que je désirais le plus. Je repris un souffle plus léger et plongea dans son regard, lui souriant en un sourire d'excuse, ma main tenant toujours la sienne sur le haut de mon torse.

Spoiler:

Je reprenais mon souffle, mon cœur battant fortement dans ma poitrine. J'avais mon regard sur elle, la voyant de marbre à ce que je venais de lui dire. L'aurait-elle mal prit ? Je me pinça les lèvres, ouvrit la bouche pour répliquer que cela ne changeait rien, ou que sais-je. Je ne sais même plus ce que j'avais voulu dire. Mon souffle se perdit dans la bouche de la brune qui m'avait brusquement attiré à elle, m'embrassant pleinement. Elle repoussa mon bras, attrapant mon visage pour m'attirer dans un baiser fougueux, passionné, bien plus intense que tout les autres que l'on avait eu. J'avais été surpris, c'était le cas de le dire. Je fermais les yeux en sentant la langue de la brune jouant avec la mienne, et passa une main sur son visage puis derrière sa nuque pour plus d'appui dans notre baiser. Baiser qui ne faisait qu'attiser la flamme qui consumait mon corps. Nous basculèrent en arrière, moi sur elle. Je pris alors appui sur un de mes bras, collé au corps de la brune. Je ne pensais plus à rien, et mes pensées pour calmer mon excitation étaient bien loin.

- Je te préviens.. Ne pense pas que je suis une fille facile.. Même si je donne l’impression de l’être là.

Nos lèvres se séparèrent un instant, instant qu'elle prit pour me prévenir de cela. Nos souffles se mélangeaient et, rapidement, nos lèvres se retrouvèrent, parfois brusquement et violemment, les rendant rouges. J'en avais eu envie depuis tellement longtemps. Ses mains sur mon corps me rendait dingue, et je ne pouvais plus cacher mon réel état lorsqu'elle noua ses jambes autour de moi. Mon souffle était saccadé et je n'arrivais pas à le contrôler. Je respirais par accoue et mon cœur tambourinait dans ma poitrine. Je sentais des frissons me parcourir quand ses mains descendaient. Elle m'attira à elle dans une étreinte plus douce et moins bestiale. Nous reprîmes notre souffle, et je la regarda dans les yeux. Elle me caressa la joue, me faisant sourire.

« Jamais je ne te prendrais pour une fille facile »

C'était un murmure, ou plutôt un souffle, tout aussi saccadé que les autres. Je lui caressa également la joue, écartant les mèches de ses cheveux qui étaient sur celle-ci. Je passa mes doigts sur le creux de sa joue, sur son menton, puis sur ses lèvres légèrement meurtris. Je les caressa en un pardon silencieux, mes lèvres et mes dents les ayant rendu rouges et gonflées. Elle en était que plus belle, et son regard ne cachait pas ce qu'elle voulait. Nous avions envie de la même chose, c'était tellement évident. Je n'arrivais plus à résister, je ne pouvais plus me retenir de toucher son corps. Alors je descendis mes mains sur sa taille, la caressa doucement puis les remonta sous le haut de la brune, tandis que mes lèvres revinrent sur les siennes plus doucement, lentement, cette fois-ci. Je caressa ses côtes, les parcouru de mes paumes de main à présent chaudes. J'attrapa sa lèvre inférieure entre les miennes, puis engouffra ma langue dans sa bouche lentement, bien plus que tout à l'heure. Je remonta mes mains de nouveau, effleurant sa poitrine avant de poser plus franchement mes mains sur elle. J'étais fébrile et mes frémissements montrait parfaitement que j'essayais d'y aller doucement. Son haut se remonta au passage de mes mains, nos peaux se rencontrant que d'avantage. Je descendis mes lèvres dans son cou, y posant de longs baisers sensuels. Une de mes mains redescendit le long de ses côtes, de sa taille, arriva à son ventre, puis remonta contre une de ces jambes qui étaient enroulé autour de moi. Je caressa sa cuisse puis le long de sa jambe, remontant ensuite ma main sur ses hanches. Je n'avais plus d'idées claires, si ce n'est elle, sous moi.

Je fermais les yeux en venant caresser un peu plus sensuellement tes lèvres tes miennes, tandis je mes mains remontaient sur tout le haut de ton torse. Toutes nos caresses nous faisaient du bien et surtout lorsque je sentais tes mains chaudes sur mon tissu qui couvrait le haut de mon corps.

« Jamais je ne te prendrais pour une fille facile » Mon cœur battait à cent à l’heure tandis que nos mouvements et nos caresses devenaient plus douces que fougueuses, nos baisers suivant ensuite. Bien évidemment, je voulais tout de même détailler tout ton corps, le connaitre et l’apprendre avant de tout commencer. C’était très important pour moi une première fois lorsque j’aimais la personne. Ceci allait peut-être te paraitre nul ou gnangnan mais j’étais ainsi.. Je voulais prendre mon temps et nous avions toute la nuit rien que pour nous. Pour nous découvrir et voir comment l’autre réagissait à certaines choses et non à d’autre. J’avais besoin de ça, c’était mental. Un sourire se dessinait sur mes lèvres à l’entente de ta phrase, tandis que je sentais ta main parcourir le bas de mon visage tranquillement puis tes mains se posaient sur le bas de mon ventre afin de tranquillement remonter mon tee-shirt. Je me laissais faire en m’étendant sur le lit, les prunelles fixées au plafond puisque tes douces et chaudes lèvres se glissaient dans mon cou. D’ailleurs, chacun de tes baisers me faisaient frissonner et pousser un soupir de bien-être. Je tournais légèrement la tête sur le côté afin de te laisser faire, tandis que mon corps se cambrait très légèrement face à tes lèvres. Je soupirais de bien-être en sentant de nouveau tes mains sur mon corps mais maintenant sur ma peau. Je n’étais plus qu’en soutien-gorge, et en boxer. Mes sous-vêtements étaient en dentelle noire, ce qui m’allait vraiment bien puisque cela me donnait un « mauvais côté ». Je sentais tes mains caresser ma peau, le haut de mon corps pour ensuite derrière sur mes cuisses. Là.. Je changeais de tête et pensais alors. Je me raclais la gorge, prise de panique en quelques sortes mais je ne disais rien, restant simplement à te laisser caresser mon corps. Qu’est-ce qui me prenait ? Moi qui en mourrais d’envie de passer un tel moment comme celui-ci avec toi.. Je fermais les yeux, passant ma main dans mes cheveux et l’autre dans les tiens comme pour me détendre et penser à autre chose, essayer de me remettre dedans. Je régissais tranquillement mes jambes aux tiennes en te faisant tranquillement remonter et embrasser mes lèvres. Mais je n’y étais toujours pas, ce qui me fit me bloquer à certains moments. Je me redressais légèrement durant quelques secondes, t’attirant à moi puis je logeais ma tête dans ton cou, venant à murmurer un petit « Serre-moi contre toi.. ». Mes mains glissaient dans ton dos, le caressant tranquillement alors que l’embrassais ton cou de mes douces et chaudes lèvres. Je me sentais mal, repensant à Karl, pensant que je le trompais. Oui, j’avais l’impression de le tromper et les larmes se mirant à monter tout doucement. Je tentais de les cacher en inspirant profondément et en embrassant de nouveau ton cou.[/i]


- Ne t’arrête plus Drew..


Je ne savais pas si tu avais compris ce qu’il se passait et je ne voulais pas que tu comprennes. Je venais tranquillement poser mes mains sur le bord de ton boxer, comme attendant un signal de ta part pour savoir si je pouvais te l’enlever [/list][/list][/justify]

Je la sentis se redresser, moins ouverte aux caresses de mes mains expertes. Sa tête se trouva dans mon cou et je me demanda si elle était vraiment prête à ce qu'on franchisse cette étape qui n'était pas anodine, pas pour elle, pas pour "nous".

« Serre-moi contre toi.. »

Ses mains passaient dans mon dos, et je fis de même, me redressant légèrement pour la serrer contre moi, mes mains n'étant plus ailleurs que sur son dos, le caressant tendrement. Je fronça les sourcils tout en continuant mes caresses se voulant apaisantes, je sentais bien qu'il y avait quelque chose qui clochait à ce moment là.

- Ne t’arrête plus Drew..

Ses mains descendirent jusqu'à mon boxer, mais je me recula légèrement d'elle. Je sentais un malaise entre nous, et je ne voulais pas que notre première fois se passe ainsi, nous nous sentirions mal tout les deux et rien ne se passerait bien si je ne savais pas ce qu'elle avait. Je prit son menton entre mes doigts et le leva doucement pour apercevoir ses yeux remplis de larmes. Je les contempla un instant puis lui caressa la joue, soucieux.

« Tu es sûr que c'est une bonne idée ? »

Je sentais ses mains encore sur mon caleçon, et des frissons continuaient à parcourir mon échine. Mais je ne pensais plus réellement à ce que l'on voulait faire, là maintenant. Je pensais à elle, aux larmes que j'avais pu apercevoir. S'en voulait-elle de se laisser aller comme ça, le premier soir ? A quoi pensait-elle à ce moment-là ? Je me mordis la lèvre inférieure et déposa un léger baiser sur ses lèvres. Je ne voulais pas entreprendre quelque chose qui risquait de la bloquer encore plus par la suite. Même si malgré mes gestes doux et plus affectueux que tout à l'heure, ne se voulant pas entreprenant, elle pouvait facilement deviner que je n'étais pas moins excité qu'il y a quelques secondes. Le contact de sa peau et ses mains chaudes bien trop bas ne me faisait pas redescendre de cette envie irrésistible que j'avais.

« Qu'y-a-t-il Shanaé ? »

La question me brûlait les lèvres, et elle sorti d'elle-même. Je voulais savoir pourquoi elle se sentait comme ça. Je me doutais que je ne pourrais rien y faire, mais je voulais essayer. Je voulais lui faire oublier les soucis qui venaient de lui revenir en flèche. Ou peut-être étais-ce moi le problème.

- Oui, ça va aller. Il faut juste que je prenne le temps d’y arriver.. Désoler.

Je pris une respiration, profonde, puis senti de nouveau ses mains sur mon corps. Mais elles étaient peu assurées, bien trop hésitantes. Je senti une de ces larmes couler le long de sa joue, et c'est à ce moment-là que je compris que nous ne ferions rien ce soir. J'avais eu un faible espoir, sûrement naïf quand je voyais à quel point la soirée était parfaite, tout ne pouvait pas changer du jour au lendemain. Il lui fallait du temps, comme elle avait dit. Brusquement, son changement de comportement se fit ressentir d'avantage. Elle me repoussa, reprenant son haut, les sourcils froncés. Je fus surpris et ne pu amorcer aucun geste et ne prononça aucune parole, encore sous le choc de ce brusque retournement de situation. Elle se leva, me dominant avec un regard dur et froid, celui que je n'aurais jamais voulu retrouver, pas ce soir-là.

- Je suis naïve Andrew. Tu le sais. Tu ne m’auras pas ce soir, je crois que tu as compris.

Je cligna plusieurs fois des yeux, me demandant si j'avais bien entendu. Alors c'était vraiment ce qu'elle pensait de moi. Oh bien sûr je n'étais pas surpris qu'elle le pense, juste surpris de ce changement de comportement, le jour et la nuit pour ainsi dire. Tout le monde pensait ça de moi, et ils disaient vrais, c'était bien ça le problème. Je ne pouvais pas lui prouver que je n'étais pas un mec qui ne pensait qu'à coucher avec la fille pour partir ensuite, parce que tout jouait en ma défaveur de ce côté-ci. Je n'avais jamais voulu d'une relation durable. Bien sûr j'avais déjà essayé. Mais pas plus de quelques semaines, et encore. Je m'en étais vite lassé, et j'avais été peu fidèle. Je n'aimais pas rester avec une seule personne et lui promettre de ne pas aller voir ailleurs. Je n'étais pas comme ça. Ce n'était pas pour moi. Je la regarda se diriger vers la porte, et ne fit rien pour la retenir. Je me laissa retomber complètement sur le lit une fois qu'elle eu franchi la porte. J'entendais ses pas dans le couloir, ça m'était insupportable. Elle s'éloignait, encore et toujours. Je crois que le pire c'était les espoirs que je me faisais dès qu'elle était douce et qu'elle s'ouvrait à moi. Ils ne faisaient que me remettre au point de départ. J'étendis mes bras sur mon visage en soupirant fortement. Je ne comprenais plus rien. Après quelques minutes, je me leva, et m'étira. Je passa une main dans mes cheveux, les aplatissant légèrement pour cacher le moment que l'on venait d'avoir. Je ne savais même pas quoi faire, quoi dire.

Je sortis de la chambre et essaya de me repérer tant bien que mal. Il faut dire que nous étions dans le noir quand elle m'avait entrainé à travers la maison, et c'était difficile de reconnaître quoique ce soit. Surtout que la luminosité était encore faible. Je vis une faible lueur et m'y dirigea, me doutant que c'était là où devait se trouver la brune. Je souffla avant de reconnaître la porte de la salle de bain, et de l'ouvrir doucement. Je vis la brune de profil, la lumière éclairait le sillon d'une larme qui avait précédemment coulé. Je m'avança vers elle, je ne voulais même plus répliquer, ni me défendre. C'était à elle de se forger une opinion à mon sujet. Qu'elle soit bonne, ou mauvaise. Je n'attendis même pas une réaction de sa part, la prenant dans mes bras doucement sans la coller à moi, lui laissant un espace que je jugeais vital vu son état.

« Je peux dormir dans le canapé si tu préfères. »

Je ne croisa pas son regard, je ne voulais pas le croiser. Il était sûrement froid, fermé, et rempli de larmes. Tout ce qui pouvait paraître serait sûrement de la colère, ou bien de la tristesse ? Je ne voulais pas me battre. Surtout pas après les moments que nous avions passé tout les deux. Mais je savais très bien qu'elle ne serait plus comme elle était il y a quelques instants, pas ce soir. Le chaud et le froid me lassait, je ne savais plus sur quel pied danser pour ainsi dire. Un coup elle m'attirait pleinement à elle, un coup elle me repoussait. Je n'aurais jamais imaginé que son mal être en était jusque là. Peut-être que notre moment un peu trop intime lui avait fait peur, qu'elle en avait souffert, que des souvenirs étaient revenus... Je ne voulais même pas savoir, de peur de connaître la réponse. Alors je me contenta de lui dire que je pouvais bien dormir dans le canapé. Je me voyais mal rentrer chez moi, et je ne voulais pas la laisser seule ainsi. Mais si elle voulait me mettre dehors, je serais sûrement obligé de plier.

Je la serra un peu plus contre moi, sentant ses bras m'entourer à leur tour. J'étais rassuré qu'elle ne me repousse pas, parce qu'après tout, quand elle changeait d'humeur comme elle venait de le faire, ce n'était jamais bon signe. Dormir sur le canapé était mieux que rien. Je ne savais même pas l'heure qu'il était, mais il semblait être tard, et je n'avais pas envie de rentrer chez moi à cette heure-là. Pas après une soirée aussi plaisante que nous venions de passer. Ça aurait été un grand seau d'eau froide en pleine figure. Mes mains caressèrent son dos doucement, ne passant pas sous son haut cette fois-ci. De toute manière je ne voulais plus qu'on essaye avant qu'elle soit réellement prête, et elle ne semblait pas l'être du tout pour le moment.

- Non, s’il te plait, reste avec moi. Je.. Désoler pour ses sautes d’humeurs, c’est juste que.. Je ne suis pas prête à ça et je me suis emballée, c’est tout. Je ne dois pas me laisser aller, c’est tout.. Ne m’en veux pas..

Je souris, la tête contre la sienne avec les mèches de ses cheveux qui venaient caresser les courbes de mon visage.

« Je ne t'en veux pas. Je ne ferais rien sans que tu te sentes prête. »

Elle ne me mettait pas dehors, et en prime je pouvais quand même dormir avec elle. C'était une bonne nouvelle. A la base nous étions parti pour dormir l'un contre l'autre, rien de plus. Mais ni elle ni moi n'avions pu faire abstraction de ce que l'on ressentait, de ce que l'on avait réellement envie. J'aurais du me douter qu'elle n'était pas prête, à vrai dire je m'en étais fortement douté, mais je n'avais pas pu réfréner mes désirs plus que je l'avais fais. J'aurais sûrement du la repousser gentiment et lui dire que je ne voulais rien tant qu'elle ne se sentait pas prête. Mais comment aurais-je pu ? Je me dégagea légèrement d'elle la gardant néanmoins dans mes bras, puis descendit mon visage vers le sien. Je devrais m'abstenir de quelconque geste sous-entendu, je venais bien de lui dire. Je ne ferais rien sans qu'elle soit prête. Et ça allait être difficile. Mais il y a une chose que j'avais envie de faire.

« Hormis ça... »

Je me pencha vers elle et posa mes lèvres sur les siennes, la serrant un peu plus contre moi. Mes mains dans son dos firent une légère pression pour cela, collant nos lèvres les unes contre les autres. Je me recula par la suite ,rouvrant les yeux que je ne me souvenait pas avoir fermé. Je lui souris et plongea de nouveau dans son regard.

« A moins que tu ne veuilles plus que je le fasse.. »

Je l'avais murmuré, remontant une de mes mains pour caresser sa joue, l'effleurant du long de mes doigts, écartant quelques mèches encore humides, signe qu'elle avait du se mouiller le visage. Je ne voulais pas qu'elle me réponde par l'affirmative. Mais je me demandais ce qui se passerait si, dès qu'on se voyait, nous nous embrassions. Ca risquait d'être étrange comme situation, et nous ne savions ni elle ni moi ce que devenait notre relation. Auparavant nous nous connaissions, parlions parfois, mais n'avons jamais eu une relation dites "définie". Je voulais être son ami, être là pour elle, la prendre dans mes bras. Mais en même temps, je voulais tellement l'embrasser... Et ça, ce n'était pas une relation amicale. Je ne savais même pas ce que je voulais. Vraiment pas. A part recoller mes lèvres contre les siennes. Mais je la regarda dans les yeux, la laissant répondre, en espérant que cette réponse me plairait un peu...

- Merci de ne pas être parti en me laissant seule. Je ne pense pas que je serais venue te reparler ou même te laisser m’approcher encore.

Je fis une légère grimace, passant inaperçue étant donné notre position. Je comprenais qu'elle aurait pu se sentir mal ou un peu trop gênée si j'étais parti comme ça, après ce qu'il venait de se produire entre nous. Je pense que j'aurais été dans le même cas, et j'aurais eu vraiment du mal à l'approcher, que ce soit de mon point de vue comme du sien. J'essaya un bref instant d'imaginer la situation autrement, comme si ce n'était pas Shanaé mais une autre fille. Et là j'étais quasiment sûr que je serais parti en claquant la porte, mais je n'aurais même pas essayé de revenir. Sauf que c'était elle, et que jamais l'idée de partir ne m'avait effleuré tout à l'heure. Je voulais rester et réparer ce malaise qui avait réussi à s'installer entre nous un petit moment certes peu long, mais trop à mes yeux. Quand nos lèvres se rencontrèrent je ne pu qu'apercevoir que je me sentais toujours aussi bien quand cela arrivait, même si ce n'était plus notre premier baiser. Sa main sur ma joue me fit sourire une fois détaché d'elle, et je vis dans ses yeux qu'elle non plus, n'avait visiblement pas envie d'arrêter nos baisers.

- Je veux que tu m’embrasses.. Toujours.. Que tes lèvres se posent sur les miennes, sur mon visage et dans mon cou.. Je ne serais qu’un peu plus satisfaite à chacun de tes baisers..

Je lui souriais tandis que ma main sur son visage se perdit dans ses cheveux, jouant avec quelques-unes de ses mèches. Je ne voulais pas penser à ce que nous étions en train de franchir, à ce que nous voulions construire sans se le dire vraiment. Je ne voulais pas, car j'avais peur d'avoir peur, justement. Les attaches me faisait fuir, ce n'était plus une nouveauté, mais la jeune femme ne m'attirait que d'avantage. Les relations amoureuses, je n'avais jamais connu ça, et je ne savais vraiment pas comment cela pouvait se produire quand j'étais vraiment ... amoureux. Car c'était le mot. Je pouvait toujours le chasser de mes pensées, il n'en était pas autrement. Surtout quand elle me regardait comme ça, dans mes bras, sa main sur ma joue tandis que nos lèvres étaient très proches, soufflant ces paroles apaisantes contre les miennes. Je souffla un peu plus fort, nos souffles se mélangèrent de nouveau, comme si j'étais soulagé. Et je l'étais.

Je répondis silencieusement à sa requête en franchissant les quelques millimètres restant, posant mes lèvres sur les siennes. Je passa ma main dans sa chevelure et l'approcha de mon corps. Je l'embrassa presque furtivement pendant quelques secondes, renouvelant un baiser dès que le précédent était terminé. Puis y déposa plus longuement mes lèvres avant de prolonger le baiser, sentant son souffle chaud envahir ma bouche. Il dura longtemps, jusqu'à ce que je sente que je n'avais plus de souffle, elle non plus. Je me sépara d'elle histoire que nous puissions le reprendre. Je caressa sa joue puis son cou, écartant ses cheveux, puis y baissa mon visage, mes lèvres effleurant son cou de haut en bas. J'y déposa des baisers simples puis quelques autres baisers appuyés. Si c'était ce qu'elle voulait aussi, je n'allais pas m'en priver. On n'aurait pas pu se voir sans que cela arrive de nouveau de toute manière. Je le savais en sentant un frisson de contentement quand je pouvais déposer mes lèvres sur elle. Je remonta mes lèvres vers sa joue et sa mâchoire, effleurant sa peau avec celles-ci, puis lui murmura à l'oreille :

« Que tu sois bien, c'est tout ce qui m'importe »