Les vagues s’écrasent sur le sable, un rire d’enfant résonne au loin. Athena se mordille les lèvres et s’avance jusqu’à ce que l’eau vienne lui caresser doucement les pieds. Elle adore la plage, encore plus au moment où il y a peu de monde. En hiver, il n’y a jamais beaucoup de monde, et c’est précisément ce qu’adore Athena. Avoir la plage pour elle toute seule quasiment. Un sourire se dessine sur ses lèvres tandis qu’elle contemple l’horizon. Comme une enfant, elle lève le pied et l’abat violemment dans l’eau, créant tout un éclat d’éclaboussure autour d’elle. Son jean, remonté jusqu’à ses genoux, se mouille légèrement mais elle s’en fiche. Athena tourne sur elle-même, ses cheveux brillant grâce au soleil froid de Décembre. L’eau est gelée, mais cela ne la gêne pas. Elle profite de cet instant de paix.

Elle n’a pas cours aujourd’hui, c’est pourquoi elle est ici. Sortant de l’eau, elle retourne à l’endroit où elle a posé son sac, le prend et le met sur son épaule. Tranquillement, elle se met à marcher, chaussures à la main, les pieds dans l’eau. Elle fredonne doucement une chanson, « Honey honey » d’Abba. D’un pas sautillant, elle s’amuse à observer les alentours. Quelques enfants courent sur le sable, un couple se promène un peu plus loin mais dans l’ensemble, la plage est déserte. Athena lève les yeux vers le ciel. Quelques nuages sont présents, mais le soleil brille bien pour un mois de Décembre, bien qu’il ne fasse pas spécialement chaud… Assez pour sortir seulement couvert d’un jean et d’un pull, mais pas moins. A force de regarder en l’air, Athena ne s’aperçoit pas qu’il y a quelqu’un devant elle, et elle percute cette personne de plein fouet. Sous le choc, elle lâche ses chaussures qui tomber dans l’eau. Athena marmonne quelques paroles, ramasse ses chaussures.

- Excusez-moi, je ne regardais pas où j’allais et…

Elle lève les yeux vers la personne qu’elle a percuté et manque de s’étouffer.

- Melody… !

Sa cousine se tient devant elle. Cela fait un moment qu’Athena ne l’a pas vu, et ce n’est peut-être pas plus mal, vu qu’elles passent leur temps à se disputer. Avant, elles étaient proches pourtant, mais depuis qu’Athena a déconné avec la drogue et toutes ces conneries, Melody lui en veut et le lui reproche encore. Elle pense qu’Athena se drogue encore, et ça tue la jeune Callahan. Elle a mal de voir qu’elle a perdu la confiance de Melody, et elle aimerait bien retrouver leur ancienne complicité mais ce n’est pas gagné. Elle soupire et replace une de ses mèches de cheveux derrière son oreille.

- Comment tu vas ? Tu n’as pas cours aujourd’hui ?

Elle essaye d’engager la conversation, espérant que ça ne parte pas en dispute. Elle est un peu mal à l’aise, ne sait pas trop quoi lui dire.

- Ca fait un moment que je ne t’ai pas vu… Comment vont tes parents ?

Melody en avait marre de tourner en rond chez elle, elle l'avait fait tout son ménage et ne savait plus quoi faire pour s'occuper, et elle ne voulait pas se prendre la tête à réviser ses cours, elle ferait ça un autre jour. Elle alla sur son balcon pour réfléchir à ce qu'elle pouvait bien faire pour ne pas s’ennuyer quand soudain, elle vit dans la rue une personne qui courrait, elle décida d'en faire de même, ça ne pourrait faire que du bien à son corps, bien qu'elle n'en ait pas forcément besoin, ayant déjà une silhouette élancée sans rien faire. Melody était le genre de fille à manger n'importe quoi et ne pas prendre un gramme, elle était comme ça depuis son enfance, ses parents l'avaient même emmener chez un médecin, tellement ils s'inquiétaient, mais le médecin ne leur avait donner pour seule réponse que cela venait de l'hyperactivité de la jeune fille, tout ce qu'elle mangeait, partait ensuite du fait qu'elle bougeait sans cesse et que c'était normale, qu'elle allait bien.
Elle partit donc dans sa chambre pour se changer et s'habiller en jogging, une fois fait elle partit dans les rues de Los Angeles.

Comme Melody vivait dans le centre-ville, à Downtown, et qu'il n'était pas vraiment pratique de courir parmi tous ces gens qui déambulaient, en plus toutes les voitures, elle décida de se diriger vers la plage, là où elle serait plus tranquille. Et elle avait bien raison car une fois sur celle-ci, elle put voir qu'elle était quasi déserte, il n'y avait seulement quelques enfants qui essayaient de faire voler un cerf-volant, et un couple qui se promenait main dans la main. Elle augmenta le volume de son ipod et commença à courir, elle pouvait sentir le vent sur son visage et sur ses bras nu. Il ne faisait ni trop froid, ni trop chaud, l'air était doux et cela était plaisant pour un mois de décembre. Melody s'approchait de plus en plus de l'eau, l'eau mouillait légèrement ses baskets mais elle s'en foutait, elle n'était pas à une paire de baskets près. Elle courrait au rythme de la musique quand soudain plus de musique, surprise, la jeune fille, le pris de sa poche et regardais ce qu'il n'allait pas. Son Ipod avait simplement plus de batterie, elle avait oublier de le charger avant de partir. Melody était tellement concentrée sur son baladeur, qu'elle ne regardait pas où elle allait, et rentra dans une personne, ce qui fit tomber l'Ipod qu'elle tenait dans les mains, elle le ramassa et allais parler quand une voix féminine la devança.

- Excusez-moi, je ne regardais pas où j’allais et… . Melody… ! dit cette voix.

Une voix qu'elle aurait pu reconnaître entre mille, c'était la voix de sa cousine, Athena, avec laquelle , elle était en froid depuis plusieurs années. Les deux filles étaient très proches étant petites, ayant grandi ensemble et ayant quasiment le même âge, les rendaient inséparables, mais Athena succomba et entra dans le monde de la drogue, malgré les avertissements de Melody, elle continua. Melody perdit donc toute confiance en sa cousine, elle ne pouvait pas tourner la page aussi facilement, elle avait eu trop mal de voir sa cousine se détruire comme elle le faisait.

- Comment tu vas ? Tu n’as pas cours aujourd’hui ?

Sa cousine essayait d'engager la conversation, Melody ne savait pas quoi lui répondre, dès qu'elle se trouvait en présence d'Athena, la jeune fille devenait méfiante, elle avait peur d'être à nouveau déçu.

- Ca fait un moment que je ne t’ai pas vu… Comment vont tes parents ? avait demandé Athena.

Elle voulait laisser une chance à sa cousine, ses moments sde complicité qu'elles avaient dans leur enfance manquaient cruellement à Melody. Elle avait donc décidé de lui répondre

- Ils vont bien, merci et toi tu es toujours en froid avec les tiens ? avait répondu Melody en espérant que sa cousine ne prenne pas mal sa question qui était tout à fait innocente.

Athena voit bien que sa cousine est tout de même méfiante, distante. Ce lui serre le cœur. Elle ne comprend pas pourquoi Melody ne lui fait pas confiance… Certes, elle a grandement déconné par le passé, mais aujourd’hui, c’est fini tout ça ! Athena espère qu’un jour, sa cousine finira par le voir. Elle se mordille la lèvre, un peu mal à l’aise, un peu tendue. Elle ne sait jamais comment réagir face à Melody, qui lui renvoit en pleine face toutes ses erreurs passées… Athena a perdu beaucoup de choses en tombant dans la drogue, et sa complicité avec sa cousine en fait partie. « Ils vont bien, merci et toi tu es toujours en froid avec les tiens ? » Athena hausse les épaules, passe une main dans ses cheveux, sourit légèrement.

- Non. Tu sais, quand j’ai décidé d’aller en centre de désintox’ il y a cinq ans, ça a beaucoup amélioré les choses… Aujourd’hui c’est redevenu normal. Il aura fallu un peu de temps, cinq années quoi, mais ils ont fini me pardonner pour tout ce que je leur ai fait subir.

La jeune femme a un petit sourire de nouveau. Elle parle de son passé, de la drogue, du centre de désintox’ comme si cela n’avait aucune importance, comme si ce n’était rien. Même le fait qu’elle ait failli mourir poignardée à cause d’un drogué ne semble pas la gêner… Elle en parle souvent comme si elle parlait du temps qu’il fait. Elle sait bien que cela choque beaucoup de monde, mais qu’est-ce qu’elle y peut, elle ? Elle est comme ça. A quoi bon enterrer le passé et ne jamais en parler ? Ca n’amène rien de bon selon Athena ! Alors elle préfère en parler souvent, plaisanter sur ça, et tant pis si ça ne plaît pas aux gens. Après tout, il s’agit de sa vie, de son passé. Elle a encore le droit d’en parler.

- Bon ils ont toujours un peu de mal quand je parle de tout ça, mais tant pis.

La jeune femme hausse les épaules. Elle tourne la tête et regarde la mer quelques secondes, avant de reposer les yeux sur sa cousine, en se mordillant les lèvres.

- Sinon… Tu vas bien, toi ?