WEEK END ! Le petit mot composé sonnait, cognait dans la tête bordélique de Billie. Le sourire plus radieux que jamais, elle courrait dans les couloirs, sautait sur le dos de Dakota et lui déposa un énorme bécot sur la joue droit. Gloussantes, les deux jeunes filles se roulèrent dans l'herbe avant de se séparer. Dakota avait rendez-vous avec la bibliothécaire. Chose que Billie n'a jamais comprise, comment est-ce qu'on peut avoir l'envie ou même pire, la joie d'aller EMPRUNTER des livres ?! Emprunter = Rendre = Responsabilités = Gros Bordel. Ça sonnait comme ça dans son crâne pois-chichien. Elle croisa les bras, assise en tailleur dans l'herbe et regarda son double s'éloigner avec hâte. Le vent rend la crinière électrique, empêche l'allumage d'un éventuelle cigarette. Elle grogne un peu et fait une coquille de sa main autour d'une clope pour l'allumer dans l'urgence ; le vent ne manque pas de lui compliquer la tâche. Bordel. Au bout de la cinquième fois, le bâton bicolore commence ENFIN à se consummer entre ses lèvres. Le flanc posé dans l'herbe fraîchement mouillées par les fabuleux arrosoirs automatiques, elle lève la tête pour recracher la fumée. Lorsqu'elle lève sont visage mutin pour la 3ème fois, une espèce de brune qui à l'air conne comme la Lune la fixe avec un grand sourire, de ses yeux verts d'eau. Billie lui lance un regard interrogateur.

« Bonjour Billie c'est ça ? »

La blonde acquiesce d'un mouvement de tête avant de tirer de nouveau sur sa cigarette.

« Je viens te demander si ça te brancherai de venir avec moi et la fille que tu vois sous l'arbre pour une soirée à l'Angel's Santa Monica. »

Les yeux de Billie brillèrent à la vue de la jeune fille qui se tenait sous l'arbre, il semblait qu'elle soit une amie à elle. Elle ne la connassait pas plus que ça mais assez pour accepter de venir se délecter d'une soirée avec quelques garçons en sa compagnie. Elle se leva d'un bond, écrasa le mégot et posa sa main sur l'épaule de la brune.

« Pas de problème. JE me charge d'inviter les garçons. Va rapporter ce petit rapport à ta nouvelle amie. »

Elle trottina dans l'autre sens, portable en main pour prévenir les premiers garçons qu'elle trouverait dans son répertoire. Son choix fut rapide : Maxwell, le gentil Maxwell et deux flans qui semblaient être en tête de son répertoire, on ne sait pour quelle raison. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'ils étaient dans l'université. Elle referma le clapet de son stupide portable bon marché et pinça les lèvres avant de faire volte face pour courir chez elle. Taxi, escaliers, portes et hop ! Elle file sous la douche. Doucement, elle laisse couler l'eau chaude, la chaleur coule le long de son visage, roule sur sa nuque et suit sa colonne vertébrale, s'insère au creux de sa chair, par les pores, sous l'épiderme, et pulse en crescendo sur ses joues, ses cuisses, ses fesses, ses épaules frappées par le flot. Elle marmonnait les paroles indiscernables d'une chanson qu'elle connaissait. Le bruit des vibrations de son portable la firent sortir de sa douche en hâte. Elle éteint tout, essuie sa nuque et frotte ses cheveux avec la serviette écarlate. Sur la pointe de ses pieds encore mouillés elle traverse le salon pour lire la confirmation de Maxwell et des trois autres inconnus pas si inconnus que ça ... - mattez-moi cette phrase. Elle jeta grossièrement le portable sur le fauteuil presque miteux et fit un tube autour de corps avec la serviette. En jetant la serviette, elle sautilla en poussant de petits cris stupide. Elle alluma le poste radio et sauta sur le lit épais en imitant une de ses stupides rocks tars en possession de guitare. Puis, se sentant observée, elle jeta un coup d'oeil vers la fenêtre qu'elle avait stupidement oublié de fermer. Non pas gênée par le regard interloqué de la personne qui l'observait, elle lui fit un signe de la main et ferma d'un coup sec les rideaux carmins avant de se jeter sur le lit défait par ses sauts endiablés.

C'est alors que, la question qui trotte dans la tête de TOUTES les filles, la question banale et typiquement clichée des préparatifs d'une soirée ; Qu'est ce qu'elle peut bien se mettre ce soir ? Son regard se figea sur le plafond amande. Elle s'extirpa machinalement du lit et ouvrit les portes de son placard miteux aux allures princières. Son regard parcourut tout le contenu pour rester sur sa petite porte aux merveilles. Là où elle rangeait ses stupides robes hors de prix. L'occasion semblait valable. Elle fouilla rapidement dans le petit placard avant de dénicher une robe à peu près sombre avec un semblant de tutu. Elle fit une grimace dédaigneuse et entreprit de passer la robe, chose qu'elle fit avec beaucoup de facilité mais peu de grâce. En gros, comme ça, si elle n'avait pas un corps de gamine adaptable elle ressemblerait sans doute à un sac à patate mal fermé. Elle soupire d'aise. Elle éternue soudain, avec un petit bruit ridicule de pachyderme sangloteur, de trompette bouchée, et rigole bas, stupide, amusée par sa puérilité et son reflet dans le miroir. C'est qu'elle ressemble à une fille, des fois. Une vraie ! Elle regarde l'horloge de grand-mère fixée à l'aide d'une maigre clou sur le plafond. Et se demanda alors combien de temps elle était restée sous la douche. Ou peut-être session de dancing-bedroom avait-elle bouffé son temps de façon remarquable ? Rapidement, elle rentre ses pieds difficilement dans ses bottes, tire dessus d'une main pour ajuster tout en saisissant le mascara. Elle colle son visage au miroir, colore les cils, prends un crayon noir, souligne, repasse et teinte ses paupières avec une couleur parfait pour ses yeux clairs. Satisfaite, elle pose une dernière touche de rouge carmin sur ses lèvres avant de farfouiller un peu ses cheveux rapidement brossés. Pochette en main, elle marche rapidement vers la sortie, attrape le premier taxi en vue et rejoint les deux autres filles qu'elle ne porte pas vraiment dans son coeur mais, du moment qu'on peut s'amuser, tout est bon !

Une fois arrivée, son regard se porta trèès vite sur les deux cruches qui l'accompagnaient - oui, ce n'est pas ELLE qui accompagne, Évidemment. Elle regarda les deux filles habillés de façon un peu trop ridicule à son goût. Elle évita toute remarque, bien que sa langue semblait être piquée par des aiguilles et des lutins semblaient lui siffler aux oreilles de dire, hurler que ces deux filles étaient connes à en mourir. Elle se contenta d'un regard joyeux, un sourire enfantin avant de leur emboîter le pas dans les lieux. Directement, Billie lança une oeillade amicale à Maxwell et fila se glisser entre lui et le bonhomme à côté qui lui lançait des regards interrogateurs.

« Dis tu veux pas te bouger tu prends tout l'espace. » elle fulmina à l'intention du garçon avant d'aplatir sa tignasse envahissante et d'embrasser la joue râpeuse de Max en gloussant. Elle ressemblait à une gamine, une gamine qui prenait son pied en mettant une jolie robe pour une soirée qu'elle jugeait digne. On aurait tout aussi bien pu comparer la situation actuelle à un Tea-party avec des nounours. Elle attrapa la boisson que Max portait à sa bouche rapidement, le coupant dans son élan et en bu la moitié de son contenu. Elle souriant en penchant un peu sa tête avant de lui rendre.

« Merci t'es un amour, je creevais de soif. Et pourquoi elles nous regardent les filles là-bas ? À moins qu'elles louchent comme les cruches qu'elles sont, je dirai qu'elles regardent Max. On bouge ? Ou je les fais bouger, mais ça ce n''est qu'optionnel. »

Elle balança ses pieds dans le vide et fixa tour à tour les invités en pinçant les lèvres.

Spoiler:

C'est con, ça porte des chemises ridicules et ça OSE jouer les dragueurs du dimanche - avec la docilité d'un chien amputé -, c'est un Maxwell. Parfois elle lui en mettrait bien une mais, il est trop con pour comprendre. Et puis éprouver de la jalousie ? Si c'était le cas, elle se serait pas gênée pour aller faire fuir la petite troupe d'adolescentes attardées. Ouais, c'est comme pour Bianca qui lui vole tout ce qu'elle possède sans demander reste Y COMPRIS Hermès : Elle, elle la coupe en rondelle, la piétine et espère que rien ni personne ne voudra récupérer ses ... restes ? De toute façon, il rentrera seul. Billie, elle à pas l'air comme ça mais, l'efficacité ça la connaît dans ce genre de situation, en l'occurence, la jalousie n'est pas envisageable alors, elle préfère encore laisse tomber. Son regard pétillant se balade lentement, tantôt sur les jeux de lumières, tantôt sur les garçons qui quittaient la table avec une fille, puis une autre : et ELLE ? Arborant une petite moue boudeuse, presque déçue, elle écoutait d'une oreille la petite histoire ridiculement triste de sa camarade : P-A-T-H-É-T-I-Q-U-E. Elle voulait l'interrompre. Lui dire d'une voix assurée qu'elle se foutait royalement de sa pauvre existence de coeur brisée ... Elle n'avait qu'à pas s'amouracher de tous ces types sans cervelles. Faire comme elle et envoyer paître les romantiques avec grâce tout en leur laissant une chance de se rattraper avec un sourire ou un peu de vodka bien tonique ...
Son doigt faisait des aller-retours entre les olives, vertes ou noires, qu'un serveur avait posé sur la table auparavant et sa bouche. Son regard restait vide puis, complètement prise au dépourvue, elle constata que la pleureuse professionnelle avait commencé son oeuvre atroce, pleine de larmes, de trucs et machins tristes ! Quelle horreur, Billie a horreur des pleurnicheuses. Si Maxwell ne l'avait pas poussée, elle et ses cheveux dorénavant réduits en espèce de brousaille bouclée, à quitter cette foutue table ... Elle aurait sûrement explosé de rire devant la pitoyable condition de la pauvre jeune femme, tout en lui avouant que c'était vraiment inintéressant et qu'elle ferait mieux de quitter ce monde, elle et ses larmes de crocodile. Alors, elle se laisse guider rapidement et discrètement par Max. Qui, une fois qu'ils étaient tous deux arrivés en haut, s'est mis à rire comme un gamin qui n'avait pas rit depuis qu'il a trouvé moyen économique de se déguiser avec une couche-culotte sur la tête ; Max est euphorique. Un peu comme Billie. Sauf qu'elle, c'est permanent etcarrément ancré en elle.

- J’ai bien cru que jamais elle n’arrêterait de parler ! Une course de moto ça te dit ? Je suis sûr que je te bats avec une main dans le dos !

Une personne normale aurait été plein de compassion et vraiment pleine de remords d'avoir laissé cette pauvre gamine sur son triste sort ... Mais Billie, elle se fiche de tout et Maxwell semble se désintéresser de tout, constamment. Ils sont pas normaux quoi ! Maxwell, actuellement, il est en pleine crise d'immaturité aguë, ce qui n'échappe pas à Billie et qui ne manque pas de la contaminer au plus haut degrès. La voilà qui glousse et rit à la fois, le diaphragme torturé. Elle ôte les talons hauts qui la gêne plus qu'autre chose, remonte sa robe qu'elle cale dans sa culotte de gamine et saute sur le cheval d'à côté. Elle a soudain HÂTE de battre Maxwell, le tuer sur place et le clouer à son poney électrique. Elle se tourne vers lui, les sourcils froncés, le regard brillant. Les cheveux en broussaille bouclés se dressent dans tous les sens autour du visage illuminé, et Billie piaille avec élégance :

- Je vais te massacrer Shadow ! elle tourne la tête et sourit radieusement avant de continuer. On pourra manger un morceau après ? J'ai faim.

Cette phrase aux intonnations différentes, trahissant le trou dans son estomac aussi grand que son envie de mettre Maxwell au tapis, pulvériser le score, obtenir le max de bonus, pulvériser le score sûrement détenu par un asiatique accroc à sa création mondialement appréciée. Hum. Elle repire profondément.
Elle pourrait porter un casque de moto et des vêtements en cuir qu'elle se prendrait pour Angelina Jolie en pleine cascade de choc dans un film d'agent secret à la James Bond version féminine.