RIley était assise sur le rebord de la fenêtre de sa chambre. Le soleil se couchait à l'horizon. Elle ne comptait même plus les heures. Depuis combien de temps était-elle dans cette position. Une heure ?! Peut-être deux... Un carnet posé contre ses genoux relevés, laissant son crayon à papier tracer de fines lignes pour immortaliser ce qu'elle pouvait voir. Tout avait l'air tellement beau. Combien de fois avait-elle rêvé de partir... De s'en aller... Et de surtout plus revenir. Un rêve de liberté qu'elle nourrissait depuis... Toujours a vrai dire. La jeune femme n'était jamais sortit d'ici, ou de cette ville. C'était un enfer. Et pourtant, tout le monde aimerait avoir sa vie. C'est vrai. Combien de filles avaient toujours rêvé de vivre dans un château comme une princesse. Enfin dans ce cas là c'était plutôt une grande villa couverte de baies vitrées... Rien qu'une illusion. Cet endroit était une prison. Mais Riley savait très bien que si elle pouvait échanger sa vie contre n'importe quelle autre, tout le monde se bousculerait devant sa porte. Une vraie vie pleine de paillettes et d'or... Pour cacher les cellules de prison derrière. Ce n'était que le point de vue de la jeune femme. C'était simple: elle étouffait ! Seize ans que c'était toujours la même chose. Cadette d'une famille de trois enfants, elle avait pourtant l'air d'être la seule à s'en plaindre. Enfin, façon de parler. Parce qu'il était évident qu'elle n'avait jamais rien dit à ses parents. Et la seule fois où elle avait évoqué l'idée de partir en voyage, sa mère avait changé de sujet et n'en avait jamais reparlé. La jolie blonde avait quand même une vie sociale, un petit cercle d'amis. Mais sinon, elle ne connaissait que les banquets, les beaux vêtements et les politesses.
« Riley, dépêche-toi ! ». La jeune femme sursauta tellement fort qu'elle avait faillit tomber du rebord sur lequel elle était assise. C'était son grand frère qui venait de frapper à sa porte. Ou plutôt tambouriner. Miss Anderson jeta un œil à sa montre avant de se lever d'un bond. Il était déjà près de dix-neuf heures. Combien de temps était-elle restée devant cette fenêtre ?! Elle balança son cahier et son crayon sur son lit avant de lancer en se dirigeant déjà vers sa salle de bain privé.
« J'arrive, deux minutes ! ». Pourtant la demoiselle était loin d'être prête. Tant pis, ce ne serait pas la première fois. Elle retira en vitesse ce qu'elle avait sur le dos, enfilant la robe bustier noir et dorée que sa mère avait acheté spécialement pour l'occasion et attacha ses cheveux en un chignon qu'elle tira le mieux possible avec un peu de laque pour le faire tenir.
« RILEY ! ». L'intéressée poussa un soupir exaspéré en se maquillant en même temps.
« J'ARRIVE ! ». Elle mit ses escarpins avant de jeter un œil dans le miroir. Bon elle ne pourrait pas faire mieux en si peu de temps. Elle sortit de sa chambre. Son frère était également habiller en smoking pour l'occasion. En effet, Une grande fête avait lieu à la maison ce soir là. Et évidement RIley devait faire honneur à la famille, étant la seule fille avec deux grands frères. Elle détestait cette vie ! Sa mère parut s'inquiéter de l'absence de deux de ses deux enfants dans la salle principale puisqu'elle montait les escaliers. Elle posa un regard satisfait sur son garçon... Qui changea immédiatement lorsqu'elle le posa sur sa fille.
« Riley Noella Anderson, c'est quoi cette mèche qui dépasse ?! ». La jolie blonde arrangea ses cheveux comme elle le put avec ses dix doigts.
« Désolé... ». Elle n'en pensait cependant pas un mot. Sa mère redescendit alors sans oublier de lâcher un petit
« Ne me fais pas honte ! ».
« Oui maman... ». Son frère lui lança un regard désolé et compatissant en lui tendant le bras. C'était celui qui la comprenait le mieux, en dehors de sa meilleure amie, et sûrement la personne de qui la demoiselle était le plus proche. Riley passa son bras par dessous le sien avec un petit sourire triste et les deux jeunes gens commencèrent à descendre les escaliers.
« Je t'ai déjà dis que je détestais cette vie ?! ».
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Riley était allongée dans son lit, sur le dos, les mains derrière la tête entrain d'observer le plafond. Il ne devait pas être loin des cinq heures du matin. Son sac était donc prêt depuis plusieurs heures â côté de la porte de sa chambre. La jeune femme s'apprêtait à prendre la plus grande décision de sa vie. Partir ou rester ?! Voilà ce qui lui trottait dans la tête depuis que minuit avait sonné. Elle avait officiellement dix-huit ans. Autrement dit, l'âge de partir de chez elle. De prendre son indépendance et de ne plus avoir de compte à rendre à personne. Voilà le jour qu'elle attendait depuis si longtemps... Alors pourquoi hésitait-elle ?! Pourquoi n'était-elle pas déjà loin entrain de s'envoler a l'autre bout des Etats-Unis. Elle n'en savait trop rien. Ses parents ne lui manqueraient sûrement pas... Mes ses frères et ses amis. Etait-elle prête à partir et à tout laisser derrière elle ?! Parce que si elle s'en allait, il était certain qu'elle ne préviendrait personne. Vu l'heure, tout le monde dormait, sa n'allait pas être difficile de s'échapper. Elle avait mit dans son sac juste assez d'argent pour un billet d'avion et quelques vêtements. Elle n'en avait que faire de la vie de princesse. Elle voulait vivre simplement sans toutes ses paillettes et cet argent. Elle avait donc prit juste assez pour recommencer une nouvelle vie. Et pourtant, ça faisait cinq heures que tout se brouillait dans sa tête. Elle pouvait prendre le temps de réfléchir. Elle aurait la même occasion toutes les nuits, mais si elle partait, ce serait aujourd'hui. Elle se l'était promit. Elle avait déjà tout prévu. Elle savait où elle allait aller. Là où personne ne la connaissait. Là où elle pourrait tout reprendre a zéro et vivre sa vie. La liberté. Elle n'avait plus qu'à se décider. Et puis elle attendait quoi dans cette position d'ailleurs ?! Un message du Bon Dieu ou alors que la réponse a sa question s'inscrive sur le plafond blanc de sa chambre qu'elle distinguait a peine dans l'obscurité... Mais bien évidemment, aucun signe n'allait la mettre sur la voie...
Et puis zut ! RIley se leva mettant son sac à dos sur l'épaule. Si elle restait, elle allait le regretter. Elle le savait. Mais avant, elle avait quelque chose à faire. Elle s'était dit qu'elle ne dirait au revoir à personne... Mais elle ne pouvait pas partir sans lui dire au revoir. La jolie blonde se dirigea sur la pointe des pieds vers la chambre de son frère. Celui qui la comprendrait et qui avait toujours été la pour elle. Elle entra dans la pièce en faisant attention a bien renfermer la porte derrière elle.
« Pssss ». Elle le bouscula légèrement pour le réveiller, mais ce ne fut qu'au moment ou Riley lui donna une petite gifle qu'il ouvrit les yeux.
« Riley... Qu'est-ce que tu fais là ? ». Sa voix était endormie. Mais il comprit vite que c'était important pour se redresser. Il savait que sa sœur ne serait pas venue le réveiller en pleine nuit si ce n'était pas le cas.
« Dis... Tu te souviens de ce jour. Je devais avoir à peine cinq ans et je t'avais dit qu'un jour, je m'en irais... Je m'en vais ! ». Le jeune homme eut l'air d'avoir du mal à comprendre, cependant lorsqu'il posa les yeux sur le sac à dos, il était totalement réveillé.
«Ril... ».
« Nan, je m'en vais. Tu n'arrivera pas à me faire changer d'avis ». Et pourtant, c'était sûrement la seule personne pour laquelle la demoiselle resterait s’il le lui demandait. Mais il ne le ferait pas. Il savait ce que sa représentait pour elle.
« Je pars avec toi ! ».
« HORS DE QUESTION ! ». La miss avait répondu sans même réfléchir... Et avait un peu trop élevé la voix. Elle continua dans un murmure.
« Toi, tu restes ici... ». Son frère n'avait jamais aspiré à cette vie de liberté, même si il comprenait sa sœur. Il ne pouvait pas partir. Et au fond de lui, il ne le voulait sûrement pas non plus.
« Et tu t'en vas où ? ».
« Au revoir grand frère. ». Riley serra le jeune homme dans ses bras avant de prendre le large sans lui laisser le temps de répliquer. Elle eut juste le temps d'entendre alors qu'elle fermait la porte de sa chambre.
« Bon anniversaire p'tite sœur... ».
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Evidemment, comme tout le monde le sait bien, les rêves n’ont pas tendance à se réaliser, ou du moins que très rarement. En effet, bientôt deux ans après cette fameuse nuit, la jeune femme était toujours dans sa ville natale. Comment le rêve de liberté de Riley est-il tombé en miette alors qu’elle s’apprêtait à partir ? Et bien, c’est ce que l’on appelle le coup du destin. Arrivée à l’aéroport le soir de ces dix-huit ans, il y avait une grève, elle avait dut attendre des heures et des heures avant qu’un avion prenne les airs, et au moment où elle allait embarquée, un coup de fil. L’université de Los Angeles lui annonçait qu’elle était acceptée dans le cursus de photographie. Une opportunité que la jolie blonde ne pouvait pas refuser. Vu ces notes pitoyables lors de sa scolarité, ce qui faisait la honte de ses parents et surtout de sa mère, Riley ne pensait même pas être prise dans une seule fac. Donc, fini la fuite à l’autre bout des Etats-Unis et retour à la maison. Cependant, miss Anderson avait maintenant la majorité, et donc, plus obligée de vivre sous le toit parentale. La jeune femme à donc obtenue une petite partie de sa liberté et elle se dit que c’est déjà ça de gagner.
« Vous désirez ? ». Après avoir prit la commande du jeune couple sur la terrasse du café, la jeune femme partit la transmettre. Comment s’était-elle retrouvée à bosser dans un petit café en centre ville ? Rien de plus simple quand on y réfléchit un peu. Quand Riley était partit de chez elle, ses parents lui avaient coupés les vivres. La jeune femme avait donc été obligé de se trouver un petit boulot pour payer les frais d’inscription de l’école, et pouvoir se payer un petit appartement dans le coin. Autrement dit, elle était bien loin de sa vie de princesse, et pourtant la jeune femme n’avait jamais été aussi heureuse qu’aujourd’hui. Elle était en deuxième année de photographie, elle avait son studio, elle avait réussit à obtenir une stabilité financière et elle avait toujours son petit cercle d’amis autour d’elle. Bon, il est vrai que dès que ces parents le pouvaient, ils lui pourrissaient la vie au maximum, mais ce n’est pas ce qui allait démoraliser la jeune femme. Elle était heureuse, et aussi libre qu’elle le pouvait. La vie lui souriait, et sa ne faisait que commencer. Un sourire radieux sur le visage, Riley retourna en terrasse amener la commande au jeune couple.
« Et voila pour vous ». Oui, la jeune femme avait tout ce qu’elle voulait, il ne lui restait qu’une chose, l’amour. Mais ce n’était pas pressé. Pour le moment, la jeune femme vivait le moment présent et profitait de la vie. Carpe diem.