J'en pouvais plus, c'était clair. J'avais genre 13 piges, pas un poil et des parents trop omniprésents, une foule de gamines assoiffées de sang accroc à la voix du petit chien dans le film et moi, bah j'en avais marre. Au bout du rouleau. Complètement sec, dégoûté par la célébrité et sa frivolité. Et dire que je n'étais que la VOIX de ce chien ... imaginez-vous un peu le bordel. Si j'avais été acteur ? Je crois que mes boucles m'en seraient tombées. Mais ça me rendait vachement triste quand même ; surtout quand j'ai vu la tête fouineuse du mec qui allait me remplacer. «
Tu en est sûr mon chéri ? » elle, elle me parlait de mon contrat comme si j'étais son robot à fric. En fait, elle avait peur de tomber dans la déchéance. Je sais pas quoi, de toute façon j'allais perdre le boulot sous peu vu que ma voix commençait déjà à grincer avec la mutation des cordes vocales, vous savez ? Une signature et hop. Ma vie basculait du tout au tout. Je passais de "la voix enfant la plus connue et aimée" à "Juju". Le petit garçon qui faisait la voix du chien dans ce fameux dessin animé. Oh je sais, j'en ai déçu des filles, mais je voulais être un adolescent moi aussi. Et ce chien me bouffait toute mon énergie, j'en pouvais plus. «
Certain. » les traits bleus de ma signature apparaissaient et voilà, je n'étais plus ce stupide chien. Moi, je rêvais d'autres choses que des interviews regardées par des parents en quête d'une occupation pour leur enfants de bas-âge. Des choses plus grandes, plus énormes. J'aimais faire des trucs extrêmes mais je n'avais pour ainsi dire ... pas de vie sociale. Pauvre petit Londonien que j'étais, je fus lâché dans l'arène du collège anglais et ses uniformes et ses lois étranges. Dur, ce n'était vraiment pas suffisant pour qualifier le changement ; mais à force, je m'y suis fait. Et d'ailleurs, rares étaient les personnes qui me reconnaissaient. (il faut dire, ce stupide dessin animés s'adressait à un public ... des plus jeune.) Je dois vous avouer qu'un instant ça m'a manqué. Mais finalement tout le monde s'amusait de mes mimiques et ma voix aux multiples facettes. Je ne m'en sortais pas si mal.
«
Arrête de bouffer tu vas devenir grosse ! » dit le surnommé Juju à son amie chérie. On voit que c'est l'amour fou, pas vrai ? «
J't'emmerde Curly. Prends plutôt un paquet et rejoins-moi ! Le mec va bouffer un scorpion. » elle ne quittait pas l'écran des yeux et le narguait même en lâchant un rot spectaculaire auquel Julian ne pu s'empêcher de répondre. «
Perdu, chou. » ajouta-t-elle en lui faisant un clin d'oeil. C'est alors que dans un bruit claquant, la porte s'ouvrit et laissa entrer notre cher Nono d'amour. «
PUTAIN LA CONFISEUSE ELLE EST TROP BOOOONNNE ! » Julian lui jeta un regard désespéré
pour éviter que leur amie ne soit la seule à ne plus savoir que faire. Après cette feinte amusante, il attrapa son pote par le col et l'approcha. «
T'as choppé son num ? Pitié me dis pas que c'est encore une vieille de 30 piges ! » héhé parce que oui Nono était con il bavait devant les vieilles. Normal en même temps mais ... elles étaient chelou les vieilles. «
Et moi j'suis bonne ? » alors là, les deux garçons s'échangèrent un regard complètement choqué. Du genre "Mais on va faire quoi de ce machin ?" et ils partirent dans un fou rire ardent. Incontrôlable. Tellement fort qu'ils ne pouvaient plus parler. C'est la respiration saccadée par son hilarité que Juju glissa «
Mais putain t'es pas une fille toi ... t'es notre pote qui bouffe comme quatre et qui nous fait bouffer le sol ! » «
Pff t'es trop con Curly. » waow. Ça avait l'air sérieux cette fois, comme si elle avait été vexée. Les deux garçons échangèrent un regard et se jetèrent sur la jeune fille en braillant. «
MAIS ON T'AAAAIIIMMMMEEEUUUH COMME TU EEEES. » mais c'était vrai quoi, cette fille ... c'était ... bah c'était pas trop une fille ... même si elle avait les atouts féminins bah ... entre les rots, les paquets de chips à l'ail et le pot Nutella fini à la main ; y'avait de quoi se poser de sacrées questions, pas vrai ? Mais y'avait que Juju et Nono qui pouvaient comprendre. C'était leur pote, elle était géniale et fuck les autres. Tandis que Juju piquait quelques chips dans le paquet largement entamé, Nono hurla soudainement «
LES MECS VENEZ VOIIIIR ÇAAA ! enfin que Juju ! » malgré le conseil avisé, la "fille" se leva pour allez pencher sa tête par la fenêtre. «
WTF c'est elle la confiseuse ? Putain elle est vachement bonne t'avais raison ! » Sidney fit demi-tour en soupirant ; ils sont tellement impossibles à rattraper ces boulets.
“
CONVERSATION MSN #69juju_: Tufékoi ? |
missloltg_: Je te parle, lol. |
juju_: il attend quoi pour se connecter l'autre castré du cerveau ? |
nono_ est en ligne. |
juju_: putain, Dieu existe ! |
nono_: wesh les trizos, on va au parc aquatique demain ou comment ça se passe là ? |
missloltg_: attendez c'est qui fredon ? |
juju_: sais pas pk ? |
fredon vient d'être ajouté à la conversation. |
missloltg_: t'es quoi ? |
fredon_: salut |
juju_: nan mais t'es qui pourquoi t'ajoute Sidney comme ça ? |
nono_: putain le boulet |
fredon_: psk elle est bonne. |
juju_: hein ? répète un peu ! |
nono_: vazi tu nous donnes ton adresse on vient de D-FONCER dans la minute espèce de ramassis de bouc baveux ! |
missloltg_: je peux me débrouiller toute seule j'vais lui refaire le portrait à ce gros tas de testostérone sous perf ! |
juju_: vazi bute-le Sisi ! |
fredon_: lol vous êtes cons on peut pas taper à travers l'écran. |
fredon_ a quitté la conversation. |
nono_: putain Sid arrête d'accepter des mecs chelous comme çaa on peut jamais les chopper IRL c'est naze |
missloltg_: maman passera vous chercher demain ça coule ? |
nono_: yep parfait. |
juju_: ça coule tranquille, je vais bouffer à demain mes amours.
***
«
Putain toutes ces meufs canons ! » ils pouffaient comme des gamins pendant que Sidney commandait la nourriture. Bah non pas qu'ils ne le faisaient pas quand elle était là hein, mais ça faisait moins boulet. «
Celle-là tu lui donnes combien ? » Julian se frotte le menton un instant, plisse les yeux et observe tel un prédateur repérant sa proie. «
Ses cheveux sont trop ... blonds on dirait du blanc ! 15. » le boulet. Nolhàn l'observe intensément ... «
Mec, t'as de la merde dans les y... » «
OH PUTAIN MATTE CELLE-LÀ NONO MATTE-MOI ÇA ! » il hurle presque -imaginez un peu si elle l'entendait. «
20 ! VINGT SUR VINGT ! » il crie en secouant son pote dans tous les sens. Il peut pas la quitter du regard en fait, alors il sourit et il hoche la tête. Jusqu'au moment où elle se retourne et lui jette un sourire radieux ; il lève les pouces et fait un clin d'oeil. «
Putain t'es relouuu. » Nono lui donne une tape derrière l'oreille et lui colle un bisou sur la joue. «
J'trouve que Sid est plus belle qu'elle. » Juju attrape Nolhàn par le cou et lui frotte la tête avec le poing «
Mais Sid c'est ... » «
Sid c'est quoi ? Sandwich au poulet les gars, j'savais pas quoi prendre comme boisson du coup bah ... coca ! Vous savez ce que ça veut dire ? » les trois compères échangèrent un regard complice avant de crier à l'unissons malgré les regards interloqués. «
CONCOURS DE ROOOOOTS ! »
«
LES STATES QUOI ! » Juju tenait les billets dans sa main, 18 ans et les trois amis avaient déjà leur petit projet ; ils emménageaient tous trois aux USA ! Et plus précisément, en Californie. L'excitation était à son comble et déjà, une tante les attendait là-bas. «
Le mieux, c'est qu'on va avoir notre PROPRE loft les mecs ! » Sidney arracha les billets de la main de Julian et les huma. «
Putain c'est trop le rêêve ! On se tire de cette ville de pluie. » oh oui; c'était vraiment orgasmique. Plus de soeurs, plus de parents à deux sous en train de vous saouler -ouais à longue distance c'est plus dur de faire chier son fils- et SURTOUT ; LA CALIFORNIE quoi ! Les américaines c'est des bonnasses dans la tête de Juju, faut pas lui en vouloir hein, c'est un ado sous testostérone comme tous les autres. Mais les pauvres, ils se rendaient pas compte à quel point ça allait être dur de garder leur amitié si précieuse à leurs yeux. Les complicités dont tout le monde rêve, la confiance qu'ils s'offrent et puis surtout, cette protection maladive qui les rendent possessifs inconsciemment. Ne sont-ils pas adorables nos trois petits humains ?
***
«
PUTAIN JUJU TA VALIIISE. » hurlait Sidney tout en courant après celle-ci. Bah mince il était tellement occupé à donner des notes aux vacancières avec Nono que ... haha ... bah il l'avait ratée. «
Euh celle là je lui mettrai ... Olala désolé Sid merci de l'avoir rattrapée ! » dit-il en lui affligeant un câlin étouffant. Premier jour aux USA, première catastrophe. Et il était tout excité le petit Julian, il s'était même trompé de porte pour la sortie, c'est pour vous dire.
«
C'est qui lui ? » Julian lance sur un ton presque irrité lorsqu'il rejoint Sidney accompagné de Nolhàn. Bah oui, elle qui est si bizarre elle mange avec ce footballeur au regard étrange. Il est baraqué, c'est pas son genre de mec, si ? Il est pas jaloux ! Nan rien de tout ça mais ... bon d'accord peut-être un peu mais Sidney, c'est SON ami à lui et à Nolhàn. C'est tout ! Le garçon se leva et disparut aussitôt puis Sidney leur lança un regard cynique en croquant dans sa feuille de salade. «
Un mec qui me paie pour des cours de soutient. C'est fou ce que le niveau est bas ici. » bien. Il préfère encore ça. Nolhàn lui pince la jambe et demande à Sidney. «
Et vous faites quoi pendant vos "cours de soutient" ? » Pouah, c'est à ce moment là que la jeune fille lui donne une grande tape sur la main avant de lui balancer sa feuille au visage. «
T'es trop con, t'as vu sa tête ? Déjà qu'elle est vide mais en plus les armoires à glaces dépourvues de cervelles, non merci quoi. » tant d'amour, Julian aurait bien aimé qu'elle rajoute "Je préfère garder mes deux tapettes adorée" quoique vite fait ça l'aurait blessé un peu. Et y'avait pas mal de gens qui les traitaient de tapettes les deux cocos.
Enfin. Entre les fêtes et tout. Y'a rien de plus cool que les USA. Outre le fait qu'il a cette impression d'avoir un accès illimité à toutes les drogues, cette université restait correcte ...