UNIVERSITY OF CALIFORNIA
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 ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes.

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MessageSujet: ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes.   ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes. EmptySam 25 Fév - 3:20

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♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes.

Le vendredi était un jour idéal pour notre jeune artiste, car en fin d’une journée typiquement scolaire il pouvait s’adonner à son passe temps favoris , idéal pour se défouler après une semaine chargée, un bon petit jogging ! C’est donc après les cours et dans une tenue de bon petit sportif de couleur grise et blanche, que Max décidait de faire son petit tour en empruntant comme à son habitude Sunset Boulevard. Prévoyant, il avait pensé à couvrir le haut de son crâne avec un bonnet blanc qui laissait quelques mèches de cheveux rebiquer le long de son visage. Son rituel habituel pouvait donc commencer, quelques petits étirements, ses écouteurs fourrés dans ses oreilles, la musique installée… Il était fin près pour son petit marathon. Sans s’en rendre compte véritablement, ses pas et sa vitesse changeaient en fonction de la musique qu’il écoutait. D’un rythme très calme, il se mettait à faire des foulées plus grandes et plus rapide, son regard se plissant légèrement à cause du vent froid. Peu à peu le vent glaçant lui mordait la peau de la même façon que des petites fourmis rouges. Les zones exposées au froid prenaient alors une couleur rosée. Il ne faisait pas si froid que ça, mais avec la vitesse, le vent et l’effort notre jeune étudiant prenait des couleurs. Il ne pensait plus à grand-chose à présent, ses yeux fixaient un point invisible devant lui, sa concentration se portait sur sa respiration et ses gestes automatiques pour ne pas dire robotiques.

Lentement, la musique changea laissant place à une mélodie jouée au piano et Max ralentit aussitôt, le regard soudainement perdu. Peu à peu cette course un peu folle se faisait plus lente jusqu’à ce que ses pas ne soient plus qu’une marche lente. Sa respiration se serrait, son cœur se comprimait, ses yeux le piquaient, la fraicheur du vent y était pour quelque chose ou venait il de se perdre dans ses pensées soudainement réveillées par cette mélodie ? Ses yeux clairs semblaient s’embrumer lorsqu’une bourrasque lui provoqua un frison le long de sa colonne vertébrale se propageant jusqu’au bout de ses doigts. C’était comme un coup de jus qu’il venait de se prendre. Comme un étrange sentiment de tristesse, une mélancolie sombre qui prenait le jeune artiste. Il aurait très bien pu changer de chanson, passer à la suivante et rassemblait le peu de lucidité qui lui restait pour avancer et se battre de nouveau contre cette saison encore un peu fraiche, comme il l’avait fait avant avec le même air de défi, mais cette fois ci une chose semblait changer et bouleverser tout son programme, une silhouette qui lui était que trop peu familière. Lorsqu’il réalisait enfin que ce n’était pas une illusion qui accompagnait la musique qui se propageait dans ses oreilles, il mit sa capuche grise, baissait la tête et reprit sa course en faisant des petites foulées dans l’ombre. Son esprit semblait alors troublé. Une vague de questions s’abattait sur les parois de sa pensée. Que faisait-elle là ? Pourquoi fallait-il qu’ils se croisent ? Est-ce bien elle en tout cas ? Le temps avait pourtant coulé sous les ponts depuis la dernière fois qu’ils s’étaient réellement parlés. Max s’en souvenait encore parfaitement bien, une soirée semblable à celle-ci et à toutes les autres. Une soirée où il était remplit d’espoir, de courage … Une soirée où la tempête s’était acharnée sur lui et où les rires autrefois semblables aux gazouillis d’oiseaux devinrent aussi froids, cassants et violents que les vagues d’une mer déchainée.

Le crépuscule montrait le bout de son nez au loin colorant le ciel de couleurs pastelles. Le jeune homme autrefois dur comme un roque se sentait fondre et sentait le sol se dérober sous ses pas. Il n’avait plus froid. Une chaleur douce semblait l’envelopper et ce sentiment soudainement remonté lui faisait peur. Il pensait l’avoir enfoui tout au fond de lui, l’avoir jeté au fond des eaux les plus profondes et pourtant en douceur il revenait à la surface. Prit d’une timidité dont il n’avait pas l’habitude, il n’avait qu’une envie se mettre à l’abri des yeux perçants et du parfum enivrant de cette femme qui fut autrefois une véritable muse pour lui. Non pas qu’il avait peur d’elle en temps que personne, mais plutôt peur d’elle dans le sens où il savait qu’elle aurait le dessus sur lui, car il n’avait pas l’envie de lui imposer sa force et sa présence. Il aurait pu pourtant, Max était après tout bien connu pour ses critiques pointues et tranchantes, ainsi que pour son franc parler brisant et coupant comme le verre, mais étrangement face à elle, il n’avait pas envie de se faire si brute et révolté. Continuant son jogging, il se rapprochait de plus en plus d’elle, son cœur se serrant de plus en plus, battant si fort qu’il l’entendait au niveau de ses tempes. Si elle voyait son visage, se rappellerait elle de lui ? Comment ? De quelle manière ? Comme l'idiot culoté ou comme le garçon qui s’était brulé les ailes ? Plus il se rapprochait, plus il était prit de frisons, le parfum enivrant de la belle venant fouetter son visage déjà brulé par le froid et la peur.

C’était trop tard, le mal était fait, elle l’avait brisé. Se rappelant alors de la douleur, de l’amertume mélangé à ce parfum si doux, il inspirait alors une grande bouffée d’air, bloquait son souffle, réunit tout son courage et accéléra soudainement. Plein de courage, rapide comme un éclair, il se sentait fort et plein de vie, prêt à reprendre sa course sans se retourner et lui montrait qu’il vivait très bien sans elle. Lui montrait que sans elle, il pouvait toujours avancer, qu’elle ne lui faisait plus aucun effet. Et pourtant… Il lui en voulait tellement. Mais, n’avait il pas réagit trop vite cette fois ci ? Il venait à peine d’accélérer, était à la même hauteur qu’elle, près à la doubler lorsque son regard encore trop troublé se posa sur son visage doux baignant dans un dernier rayon de soleil. Fatalement, le fait de regarder autre chose que sa direction ne pouvait que lui couter chère. Il du se couper dans sa course et dans son élan quand un élément imprévu entrait dans son champ. Ne pouvant éviter l’obstacle autrement il s’arrêtait alors juste avant de faire un pas de trop sur le carrefour. Il ne fut apparemment pas le seul à ne pas voir la voiture venir et son seul réflexe fut d’attraper la jeune femme par le bras et de la tirer brusquement en arrière. Il n’avait pas réfléchit. Maintenant que l’événement était passé de quelques secondes, son cœur battant encore au rythme des tambours de guerre, il se rendait compte qu’il venait d’agripper son bras, qu’il lâcha aussitôt. Que faire maintenant ? Attendre ? Reprendre sa course avant qu’elle ne le regarde ? Et si ce n’était pas elle ? Pourtant elle lui ressemblait … Il avait probablement rêvé, mais il ne tenait pas plus que ça à le savoir véritablement. Sa bouche fermait et sa mâchoires serrée, il baissait la tête pour qu’elle ne puisse pas voir la totalité de son visage et pourtant du coin de l’œil, d’un air inquiet et curieux, il essayait de voir si c’était elle. Pendant ce temps les dernières notes de « Someone Like You » se terminaient et la respiration de Max essayait de reprendre un cycle normal.

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MessageSujet: Re: ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes.   ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes. EmptySam 25 Fév - 6:20

    Jenylinn regardait au loin devant elle, cette étendue d'eau qui semblait tout recouvrir sous elle. Les vagues étaient paisibles, et l'eau s'aventurait peu sur le sable où Jeny se tenait. Le soleil était encore présent et descendait tout doucement, tandis que les lumières commençaient à s'allumer çà et là, une à une, comme si un nouvel aspect de la ville faisait place avec l'obscurité croissante. La jeune femme soupira lentement, le regard toujours perdu à l'horizon. Elle se trouvait seule face à ce paysage magnifique qui commençait à se dessiner devant elle. Pour une fois, elle avait éteint son portable, et n'avait prévenu personne de l'endroit où elle se trouvait. Elle avait ressentit le besoin, l'envie, de se retrouver enfin seule, là, ici même. Sunset Boulevard. Bon sang, tout ce que ce lieu pouvait signifier pour elle. Tous les souvenirs qui pouvaient remonter rien que par le fait de se tenir là, immobile, comme elle le faisait depuis maintenant une heure.

    Ce lieu lui était tellement cher seulement quelques années auparavant. Et aujourd'hui, elle avait presque faillit l'oublier. Une sensation bizarre lui tordait le ventre, quand elle essayait de se projeter seulement quelques temps en arrière. Qu'est-ce qu'elle était devenue, depuis ce temps-là ? Une pimbêche armée de ses longues griffes et de ses mots déchirants comme le verre ? Et qu'est-ce qu'elle avait perdue à vouloir trop jouer avec le feu ? Quelque chose avait merdé, ça c'était sûr. Jenylinn baissa les yeux et regarda le mouvement lent de l'eau, qui dessinait des courbes diverses sur le sable. Elle resserra l'écharpe autour de son cou, et fit quelques pas en longeant la mer encore endormit. Son regard se posa sur les boutiques d'en face, où les gens, heureux, accompagnés, en sortaient. Un grand sourire niais étaient imprimés sur presque tous les visages, comme si la vie n'était pas un monstre. Putain, mais qu'est-ce qu'ils y comprenaient eux, à la vie hein ? Et puis qu'est-ce qu'elle y comprenait, elle, Jenylinn. Que dalle. Les choses arrivaient aussi vite qu'elles s'estompaient.

    Une petite brise venait de se lever, faisant onduler les vagues un peu plus forts. Sa chevelure bouclée volait elle aussi, mais elle n’y prit pas attention. Le soleil, quant à lui, commençait à sombrer lentement vers le large, entraînant avec lui une suite de couleurs magnifiques que Jenylinn avait perdu depuis bien longtemps le goût de voir. Elle s'arrêta, tout en fermant les yeux bien forts. Mais qu'est-ce qu'elle faisait là ? A se morfondre seule sur elle même ? Oui, elle avait fait des erreurs, mais après tout, tout le monde en fait non ? Le mal qu'elle avait fait aux autres pour se sentir exister, il valait mieux le laisser de côté, l'oublier un peu. Elle n’y pouvait de toute manière plus rien. Maintenant, chacun de ces instants ne pourraient être rattrapés, même avec toute l'envie du monde. Elle était devenue ce qu'elle avait toujours rêvé de devenir après tout, et il ne fallait pas relâcher tous ses efforts maintenant. Elle esquissa un sourire en direction de l'horizon. Jenylinn se détourna alors de tout ça. Le temps des regrets étaient passés. Elle ne pouvait rien y faire, à part profiter de ce qu'elle disposait maintenant.

    Jenylinn marchait d'un pas lent sur le trottoir maintenant, laissant s'enfuir toutes ces rêveries inutiles dans le flot de ses pensées. Elle marchait droit devant elle, le regard lointain, sans faire attention aux décors qui se mouvaient autour d'elle. La tête ailleurs, elle ne prêta pas non plus attention au joggeur qui venait tout juste de la dépasser par la droite. Jeny ne fit même pas attention à cette voiture qui roulait un peu trop vite et qui ne semblait pas non plus la remarquer. In extremis, c'est ce joggeur mystérieux qui l'attira vers lui, c'est-à-dire en arrière, afin de lui éviter le pire. Une bourrasque de vent provoquée par la vitesse de la voiture vint heurter Jenylinn, mais fort heureusement, il y eu plus de peur que de mal. Son cœur battait maintenant à cent à l'heure, et la pression de l'inconnu se desserra de son bras. Jenylinn, pleine de reconnaissance, se retourna donc vers ce joggeur vêtu de gris et de blanc, le dévisageant de ses yeux clairs, un petit sourire à peine dessiné sur ses lèvres.

    « Je…Max…Maxwell ?! »

    Le nom s'était échappé de ses lèvres, comme ça, sans même avoir eu le besoin de réfléchir pour remettre la main dessus. Comme si cela remontait tout juste à hier qu’elle l’avait prononcée pour la dernière fois. Son visage était pourtant légèrement dans la pénombre, mais elle reconnaissait sa silhouette, son petit regard perdu, son odeur. Cela remontait à si longtemps, mais c'était bien le jour où elle se rappelait de toutes ces années antérieures avec une grande précision. Ses souvenirs à son sujet restaient un peu flous là tout de suite. Cependant, le pourquoi du fait qu'elle avait perdu tout contact avec lui depuis maintenant si longtemps revenait tout juste d’effleurer ses pensées. Putain, et elle, tout ce qu'elle avait réussi à faire, c'était bégayer son prénom bêtement ? Jeny tenta tant bien que mal de calmer son cœur et son souffle, qui restaient tout deux très rapide. Elle reprit une bouffée de confiance en soi et regarda de nouveau Maxwell droit dans les yeux, pour ne pas laisser paraître une once de faiblesse. Mais qu'est-ce qu'il faisait là ? En le dévisageant, Jeny pu voir qu'il n'avait pas tant changé que ça après tout ce temps sans le voir. Enfin, ses traits s'étaient affinés et il en était même devenu plus beau, mais quelle surprise de le croiser ici, et dans de telles circonstances. Et Jenylinn restait là, abasourdit, sur le bord du trottoir, essayant tant bien que mal d'articuler un mot gentil à son égard.

    « M…Merci. »
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MessageSujet: Re: ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes.   ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes. EmptySam 25 Fév - 7:36

Dommage pour lui, elle ne l’avait pas oublié. Les bras le long de son corps tendu il ne savait plus quoi faire maintenant, fuir était stupide maintenant qu’elle avait comprit qui il était. Il décidait donc de jouer les beaux comédiens et jouer sur le temps pour s’échapper en beauté. Un instant après qu’elle lui est adressée un « Merci » qu’elle avait du mal à faire sortir, il ôta sa capuche et pouvais affronter le regard de la diabolique muse à travers son rôle d’acteur. Le regard clair de la jeune femme semblait si pur qu’il manqua de tomber de nouveau dans son jeu et pour éviter de faire trop remonter les souvenirs douloureux il fixait alors les sourcils de la jeune fille comme on lui avait apprit au théâtre pour éviter d’avoir le traque. Tout en s’humidifiant les lèvres, il cherchait quoi lui dire maintenant. Jouer les gars un peu salauds qui ne se rappellent pas ? Oui. Mais que dire ? Il s’éclaircit la voix et sur un ton simple et calme lui dit alors :

- De rien mademoiselle… ? J’ai pas le souvenir qu’on se soit déjà croisé.

Bon comédien, on y croirait tellement. Après tout ce n’était pas la première fois qu’il utilisait cette technique pour zapper quelqu’un. Boosté à bloc par l’amertume et la douleur qu’elle lui avait un jour causée, il était à ce moment là impossible qu’il soit aimable avec elle. Cependant ses yeux ne pouvaient résister longtemps à la tentation de se poser de nouveau sur ce visage gracieux qu’il avait jadis tant aimé regarder. Il regrettait rapidement quand son regard brumeux se posait sur les lèvres pulpeuses et brillantes qu’il avait voulu gouter, aux cheveux harmonieux et souples qu’il avait voulu caresser ainsi que ses yeux clairs dans lesquels il avait voulu plus d’une fois se noyer. Ce temps était loin maintenant, trop loin pour replonger. Se sentant submergé de nouveau par ce regard doux et attendrissant qui le faisait tant craquer, il inspirait profondément et en fronçant les sourcils il déportait son regard de nouveau endurcit sur la route. Elle était belle. Elle l’avait toujours été. Et c’était peut être justement la première faiblesse qui pouvait autant toucher l’artiste, amoureux du beau. D’un côté entre les petites folles en délires et les princesses casse-noisettes, il était rassuré de la voir chez les princesses, plutôt qu’une bière à la main. Il avait déjà bien assez de soucis avec ses amies sur ce sujet, alors si elle aussi s’y mettait il aurait été plus que dégouté du genre féminin. Pourquoi ? Parce qu’il n’arrivait pas à les comprendre ou bien parce qu’il n’arrivait pas à se faire comprendre clairement avec elles. Elles voulaient toujours avoir le dernier mot. Elles voulaient toujours gagner. Et lui, bel idiot, finissait généralement par les laisser gagner. D’un signe de la tête vers l’avant il désignait la route.

- Je crois qu’on peut passer maintenant.

Lentement il avait glissé les mains dans ses poches, ne sachant plus très bien s’il devait reprendre son jogging où s’il devait continuer un bout de chemin avec elle. Un peu perplexe il se mordait l’intérieur de la joue, un peu nerveux de la savoir juste à côté de lui depuis l’incident. D’un pas cependant assuré il avançait sur la route pour rejoindre l’autre bout du trottoir. Il avait bien envie d’aller faire un tour près de la mer, mais avec elle ce n’était pas possible. Ceci aurait été impossible pour lui. La chose aurait été trop artificielle, trop cliché et non approprié. Mais dans le fond, si elle lui demandait avec sa douce voix, cette voix fine et cristalline digne des plus séduisantes sirènes, pourrait-il lui tourner le dos ? Il voulait s’en convaincre. Il ne devait pas flancher. Il se l’interdisait et pourtant sa tension était si grande. La mine renfrognait légèrement, le front légèrement grave il continuait d’avancer en se rappelant tous les détails douloureux qu’elle lui avait fait subir pour ne pas craquer une nouvelle fois. C’était son mode d’autodéfense. Il voulait qu’elle soit loin de lui, elle ne l’approche pas, qu’elle disparaisse encore une fois. Mais ceci s’était se mentir à soit même, car s’il en avait véritablement l’envie, il l’aurait laissé se faire écraser comme une crêpe. Elle lui avait fait perdre une grande confiance en lui dans le domaine féminin. Lui qui n’avait pas vraiment était attaché à ce sujet, le jour où il le fut, elle l’avait mit en miette. Après ça, il n’avait pas voulu renouveler l’expérience.

Il lui prêtait une attention minimum, la snobant presque totalement, montrant qu’il n’était pas disposé à lui faire la conversation plus que ça et pourtant au fond, il était curieux de savoir ce qu’elle était devenue entre temps. On dit des femmes qu’elles sont compliquées, mais les hommes pouvaient apparemment l’être tout autant. Ne sachant pas vraiment où il avait mal. Ne sachant pas s’il voulait continuer de lui parler et d’en savoir un peu plus sûr elle au risque d’une éventuelle rechute ou s’il préférait continuer d’ignorait sa présence et retourner à sa vie simple et sans réels soucis. L’histoire voudrait qu’il écoute son petit cœur qui essayait de se débattre de sa prison de glace. L’histoire aurait voulu probablement qu’il lui pardonne et qu’il soit piqué par une flèche de cupidon. Mais la raison était autre… Maxwell n’avait plus que de la haine pour cette fille en talons hauts et au style de fille parfaite. Les piques lui piquaient la bouche comme un chien qui aurait attrapé un hérisson. Cependant, pouvait-il être si brutal tout d’un coup avec elle ? Elle n’avait encore rien fait, il ne pouvait pas l’agresser comme ça dans la rue, surtout après avoir empêché qu’elle se fasse percuter et après avoir remué autant de souvenirs. Il décidait donc d’adopter la philosophie du stoïcisme et restait froid et neutre devant cette présence qui lui brulait les yeux. Songeur, il tournait sa tête vers la jeune femme se demandant ce qu’elle allait faire maintenant qu’il avait opté pour une réaction glaciale envers elle.
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MessageSujet: Re: ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes.   ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes. EmptySam 25 Fév - 8:39

    - De rien mademoiselle... ? J'ai pas le souvenir qu'on se soit déjà croisé.

    Cette réponse heurta Jenylinn de plein fouet, et faillit même décrocher au passage son sourire qui lui semblait auparavant inébranlable. Pourtant, elle n'avait pas fait d'erreur, elle en était maintenant sûre... Le ton de sa voix, cette résonance grave mais à la fois douce. C'était bien ce Maxwell, de son époque. Mais pourquoi lui avait-il dit ça ? L'avait-il simplement oublié ? Avait-il besoin qu'elle le secoue pour lui faire retrouver la mémoire, pour lui faire entendre raison ? Bon. Il avait pourtant l'air bien décidé de jouer sur ce jeu-là, puisque dès qu'elle surprenait ses yeux sur son visage, son regard s'enfuyait ailleurs, comme si elle ne méritait pas tant que ça son attention. De plus, il gardait un visage neutre, inexpressif. Acteur remarquable. Cependant, Jenylinn gardait la tête haute, et ne laissa pas flancher son sourire. Le soleil était maintenant totalement couché et l'ambiance fêtarde de la ville commençait déjà à se faire entendre à travers les bars les plus proches. Cependant, Jeny n'avait jamais été spécialement attirée par cet univers. Oui, c'est vrai, il lui arrivait parfois de boire, pour oublier, mais pourtant, elle n'en faisait pas une habitude. Le duo était maintenant seulement éclairé des réverbères, mais Jeny voyait encore chaque recoin du visage du garçon, chaque recoin qu'elle n'avait pas oublié.

    - Je crois qu'on peut passer maintenant.

    Cette remarque la tira de ses rêveries et elle recommença à faire attention aux formes qui l'entouraient. Elle ne parvenait pas à capter le regard du jeune homme. Déjà l'oublie, puis la fuite, c'était le combo qu'il lui faisait là. Il en arrivait même à toucher son égo. Vexée, elle redoubla d'efforts pour user de ses plus beaux sourires et de ses plus belles manières. S'il voulait jouer à ça, ils allaient jouer. Voyant le carrefour maintenant bien dégagé, Jenylinn marcha donc un peu à ses côtés. Ils n'avaient l'air d'aller nulle part en particulier, mais bon, c'était une bonne chose, il ne s'était pas encore enfuis. C'est en cet instant que la jeune femme se demanda s'il l'avait réellement oublié ou s'il faisait mine. Devait-elle lui rappeler son identité ?... Cela semblait un peu stupide... Elle n'avait peut-être pas du compter autant que ça pour lui visiblement. Était-il déjà un beau parleur à l'époque ? Peu lui importait. Elle continuait donc de scruter son sauveur, comme en attente d'une réaction, d'un petit quelque chose qui pourrait le trahir. Ses yeux, perdus au loin, son nez fin, sa bouche serrée qui ne semblait plus vouloir s'ouvrir. Pourtant, celui-ci semblait garder une marche sûre et un regard glacial et perdu à l'horizon.

    « Jenylinn. »

    La brunette lâcha alors son prénom, tout en regardant en travers de ses yeux s'il pouvait y avoir une petite étincelle, un quelconque signe. Tout au plus, si cela était réellement un vrai malentendu, il pourrait prendre ça comme une simple présentation, rien de plus normal. Jenylinn n'avait pas donné d'intonation précise à ses mots. A lui de voir s'il comptait jouer jusqu'au bout. Elle lui adressa l'un de ses plus beaux sourires, tout en remettant ses cheveux en place. Le beau jeune homme ne semblait pourtant pas y prendre jeu, et restait froid et distant. C'est vrai, elle comprenait après tout. De toute façon, ne valait-il pas mieux qu'il l'oublie dans tous les cas...? Oui, c'est vrai, à l'époque Jenylinn n'avait pas eu besoin de lui, elle n'y avait même pas prêté plus attention que cela, et cela s'était alors terminé en adieu déchirant. Cependant, cela était resté une flatterie pour Jeny, d'intéresser la gente masculine... Mais Jenylinn ne pouvait renier ses tords. A l'époque, elle manquait vraiment de finesse. En fait, à part à son physique, elle ne faisait pas vraiment attention à son "côté coeur", prenant cela comme une simple distraction qui aurait pu l'empêcher d'atteindre les plus hauts sommets. Prenant son courage à deux mains, Jenylinn fit donc des pas plus rapides, jusqu'à se retrouver face au beau jeune homme, avant de lui proposer sa requête.

    « Eh bien... Maxwell, si cela est bien ton prénom, que dirais-tu d'aller boire un petit café ? Je te le dois bien. »

    Elle avait pris soin de le tutoyer, pour ne pas laisser ce fossé glacial perdurer entre eux. De plus, vu son teint joliment rosé, il avait bien besoin d'une boisson chaude pour refaire le plein. Sans même lui laisser le temps de répondre, elle se rapprocha doucement de lui, avant de lui prendre lentement le bras afin de le guider vers le bar le plus proche, remplit de visages grassouillets et heureux. L'ambiance semblait conviviale, même si Jenylinn n'y avait jamais mis les pieds. Une bonne odeur parvint jusqu'à ses narines, même si elle ne parvenait pas vraiment à savoir ce que cela pouvait-être. Elle se rapprocha alors du bar, vérifiant par des petits regards volés si Maxwell la suivait bien. Elle ne comptait pas le perdre en route, pas encore une fois. A l'intérieur, le bar était chaud et bien décoré. Les personnes alentour ne faisaient même pas attention à eux, trop concentrés à boire ou à discuter, laissant parfois éclater quelques éclats de rires. Voilà qui coupait légèrement court à cette atmosphère glaciale que le jeune homme avait instauré.

    « Deux cafés, s'il vous plaît. »
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MessageSujet: Re: ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes.   ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes. EmptySam 25 Fév - 9:54

Lorsqu’il entendit sa douce voix porter son prénom, la voyant si souriante, si droite et fière, Maxwell ne pu qu’avoir un pincement au cœur et un regard encore plus froid et vide. Il se demandait alors si elle était si fière que ça de porter son prénom comme une croqueuse d’homme couverte d’or et de bijoux. Le dos légèrement courbé en avant pour fendre un peu plus l’air, il avait plus l’air d’un roseau qui se pliait sous le poids et la force du vent. Le malheur et la mélancolie l’écrasant de tout leur poids. Il se maudissait alors d’avoir mit le nez dehors. D’avoir comme à son habitude voulu faire un petit tour dans ses lieux qui lui plaisaient tellement. C’était apparemment son destin de la croisé de nouveau, mais il pouvait encore choisir s’il voulait oui ou non poursuivre cette rencontre qui pour lui, lui semblait presque malsaine. Au fond de lui il ne cessait de se répéter « Je sais. Je sais qui tu es… » Mais il n’y croyait pas ou plus, pensant à un rêve qu’il ne tarderait pas à quitter. Le regard de nouveau perdu, il essayait de se concentrer sur autre chose que le parfait qui émanait du cou de cygne de la demoiselle ainsi que de ses vêtements. A cette pensée, il fronçait les sourcils, ce n’était vraiment pas le moment de penser à ses courbes et ni même à autres choses venant d’elle. Assez rancunier, il portait alors son attention sur les passants et ceci ne fit que plus l’énerver puis qu’apparemment les petits couples semblent naître et courir sur le boulevard. Diable ! Cupidon aurait il un problème avec ses flèches ? La Saint Valentin est passé depuis un moment déjà, il était à la bourre l’hideux angelot joufflu !

Irrité par cet aspect trop festif de la populace qui ne l’aurait pas énervé en temps normal, il joignait ses mains froides au niveau de sa bouche, soufflant un air chaud pour se réchauffer un peu et ne pas rester les bras ballant. Il avait à peine prit cette décision que la jeune femme commençait à le doubler et prendre de l’avance sur lui. Avait-elle décidé que le temps de la visite de courtoisie était terminé ? Et bien non. L’avance qu’elle avait prise n’était en faite que pour mieux se placer devant Maxwell qui fut d’ailleurs bien surprit de son geste. Stoppé dans son élan, il s’arrêtait donc et se redressa de toute son imposante hauteur, regardant d’un air supérieur la demoiselle qui avait le culot de se mettre devant lui. Alors qu’elle commençait à parler, lui proposant d’aller boire un café, Maxwell s’était décidé à éteindre sa musique et à laisser ses écouteurs tomber au niveau de son torse. Boire un café, là ? Maintenant ? Pourquoi ? Il n’était pas très enthousiaste à cette idée et soupçonnait la belle de lui jouer un nouveau mauvais tour. Enfin ses lèvres fines et presque figées et scellées par le froid se mirent à remuer de nouveau, desserrant ainsi sa mâchoire prononcée. Il n’avait pas confiance en elle et trouver l’affaire un peu trop louche à son goût pour être véritable. Cependant devant sa frimousse délicate, sa voix n’arrivait pas à se faire encore ferme devant ce petit bout de femme bien décidait à l’entrainer avec elle, de gré ou de force.

- Je … J’ai pas vraiment soif tu sais…

Malgré ses mots et la prise d’initiative de la brunette, Maxwell se laissait alors trainer un peu à la manière d’un drapeau vers l’un des bars. Une boule d’angoisse le prenait à la gorge et ses yeux zonaient sans cesse l’établissement dans lequel ils étaient entrés. Lorsqu’elle commandait alors deux cafés, il s’en pressait de donner plus de détail sur la manière dont il le souhaitait, c'est-à-dire noir et bien corsé. Quitte à boire un café avec elle, autant qu’il soit assez fort pour lui permettre de garder les idées claires. Avant que certains regards ne se posent sur eux, il avait prit soin de défaire se rapprochement qu’elle avait fait quelques secondes plutôt. Non pas que ce geste lui déplaisait, bien au contraire, mais il préférait garder de la distance pour éviter d’être de nouveau en proie à ses propres faiblesses. Il se sentait un peu ridicule de par sa tenue typiquement sportive à côté d’elle joliment vêtue. D’un geste de la main, il pointait alors du pouce une table dans le fond de la salle, un peu isolée pour s’entendre parler. D’un côté il n’aimait pas son propre choix, s’était comme l’incité à faire la conversation, de l’autre il n’avait pas non plus envie de ressortir d’ici avec des maux de tête impressionnants dès un début de week end. Sans lui dire un mot de plus, ni même sans lui adresser un nouveau regard, il l’allait s’installer confortablement sur l’une des banquettes moelleuses qui étaient collées au mur. D’un regard un peu agacé il détaillait les gens et l’ambiance joyeuse et festive qu’on pouvait facilement trouver lorsque la fin de semaine arrivait. Il enlevait d'un geste las son petit bonnet blanc et passant une main dans ses cheveux, puis sur ses lèvres et enfin sur son menton un peu piquant, il se rendait compte que ce n’était pas un rêve et qu’il ne savait vraiment pas quoi faire dans une telle situation.

- Jenylinn tu m’as dit, c’est ça ? Tu es une amie de mon frère ? De Bianca peut être ?

Une seule chose était sûre, il ne la laisserait pas lui faire encore du mal. Continuant son jeu d’acteur, il essayait donc de lui prouvait qu’il n’avait plus aucun souvenir d’elle. C’était bête, voir même méchant, mais il avait bien envie de lui rendre un peu la monnaie de sa pièce. Le frère de Max était plus âgé, plus populaire que lui et bien plus homme à femmes. Un véritable beau parleur qui savait parfaitement bien s’y prendre avec elles, alors que pour Max, c’était l’anarchie la plus total dans ce domaine. Bianca lui était venue en tête à cause du look et de la tenue raffinée de la mignonnette. De plus, il savait parfaitement bien que les deux ne pouvaient pas se voir en peinture, ou du moins, Bianca voulait être plus importante et imposante que Jenylinn. Maxwell avait d’ailleurs rejoint la cause de Barbie depuis longtemps, ou plutôt depuis qu’il avait su qu’elle avait Jeny dans son collimateur et voyait rouge lorsque celle-ci était glissée dans une conversation. Autrement dit, il prenait la gentille Jeny pour un coup d’un soir de son frère ou une suivante de Bianca, dans les deux cas ce n’était pas très flatteur et même assez vexant. Pourquoi tant de haine ? Il avait juste une trouille bleue de se rapprocher d’elle et faisait de son mieux pour l’éloigner de nouveau de lui, de peur que ce temps imprévu passé avec elle ne le traumatise encore plus sentimentalement. Pourquoi lorsqu’il commençait enfin à s’intéresser à d’autres filles, elle réapparaissait plus douce, plus belle et plus gentille qu’avant ? Ceci sonnait bien trop faux aux oreilles du célibataire endurcit qu’il était devenu à cause ou bien grâce à elle. Alors qu’il attendait une réponse, les cafés arrivèrent à leur table.
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MessageSujet: Re: ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes.   ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes. EmptySam 25 Fév - 23:36

    Visiblement, Maxwell s'entêtait à déployer toute son énergie à remettre une couche de froideur et de distance entre eux, malgré les efforts prononcées de la jeune femme. Peut-être qu'il fallait tenter une approche plus dure ? Ou bien plus subtile ? Dans tous les cas, le beau jeune homme ne semblait pas comprendre qu'elle avait pu changer un tantinet soit peu. Qu'elle avait pris connaissance des faits, et que parfois, elle y repensait, à son passé. Et qu'elle regrettait à peu près tout à vrai dire. Mais pourtant Maxwell la recevait avec toute la rancœur du monde. Putain mais pourquoi continuait-il à jouer la carte de l'inconnu ? Qu'il jouait parfaitement bien d'ailleurs, même si quelques regards parasites montraient son gène. Jenylinn dévisagea alors sa silhouette, en se demandant ce qu'il devait penser d'elle là tout de suite. Ce qu'il éprouvait par le fait d'être là, avec un amour passé depuis bien longtemps. S'il avait plutôt envie de s'enfuir en courant, ou encore qu'elle s'en aille au lieu de s'entêter de rester avec lui...?

    Jenylinn le suivi donc de près quand il indiqua une table tout au fond et s'y éloigna à pas rapides. La belle en profita pour jeter un dernier coup d'œil dehors, par la porte, où les couples et autres commençaient à se presser de rentrer quelque part pour profiter des premiers instants de leur week-end et d’un peu de chaleur. Et elle, elle était là. Elle ne réalisait même pas encore. Putain si elle avait su qu'elle allait se retrouver avec Maxwell seulement quelques heures après la fin de ses cours... elle aurait sans doute pensé à réviser son approche ! Parce que jusqu'à présent, à part faire refermer sa coquille défensive, elle n'était pas vraiment arrivée à grand-chose. Jeny baissa alors les yeux tout en s'asseyant face à lui, se tenant toujours droit comme un piquet. Ici, la table, un peu à l'écart, permettait de pouvoir discuter et de s'entendre. Était-ce un choix purement réfléchit par Maxwell ? Voulait-il vraiment qu'ils discutent ? Mais alors pourquoi continuait-il à se braquer comme ça ? Jenylinn continua alors d'observer d'un œil amusé les yeux de son auditeur qui se posaient un peu partout dans la salle. Et là, à quoi il pensait ?

    - Jenylinn tu m'as dit, c'est ça ? Tu es une amie de mon frère ? De Bianca peut être ?

    Bon, ça y est, il avait gagné, son sourire était décidément tombé sans que Jenylinn tente un effort pour le rattraper. Le fait qu'il ai prononcé son prénom à nouveau, après si longtemps, la fit parcourir d'un frisson. Deuxièmement, il la traita indirectement en faisait un rapprochement à son frère. Ah oui, qu'il en avait une bonne réputation lui, à copuler avec à peu près tout ce qui bougeait et était facile à avoir. Jenylinn s’estimait tout de même trop bien pour ce genre de personne. Troisièmement, entendre le nom de Bianca lui fit cligner des yeux plusieurs fois, ne s’y attendant absolument pas. Son prénom tombait comme un cheveu sur la soupe alors que Jenylinn l’avait totalement sortit de son esprit pour le moment. De plus, il connaissait quand même Bianca ! Que le monde était petit... Pour son plus grand malheur. La relation entre les deux filles était purement hypocrite, et si Max commençait à se ranger du côté de la blonde au cœur de pierre, cela n'allait pas faciliter la tâche de Jenylinn. Encore perturbée par la phrase du jeune homme, elle préféra ne pas y répondre au tac-o-tac et détourna les yeux, respirant doucement pour essayer de se calmer et de se remettre les pensées aux clairs.

    Elle empoigna alors son café brûlant qu'une vieille femme venait de déposer sur la table en bois avec un grand sourire et un petit clin d'œil. Jeny ne pris même pas la peine de lui sourire en guise de remerciement, et regarda maintenant avec intérêt son café, ne souhaitant plus croiser le regard du jeune homme pour le moment. Faisant glisser ses doigts le long de la porcelaine, elle se demandait à quoi pouvait mener cette vieille discussion. Elle en était sûre au fond d'elle, qu'il se rappelait bien d’elle. L'utilisation de ces deux prénoms pour la recadrer dans le temps voulait, pour elle, tout dire. Les yeux humides, elle regarda alors dehors, à travers cette fenêtre poussiéreuse, tout en buvant une fine gorgée de ce liquide noir et amère. Cela lui redonnerait sans doute un petit coup de speed. Dehors, elle était parfaitement inclinée pour pouvoir apercevoir au loin le doux remous de la mer. Elle au moins, n'avait pas changée, et cela la fit se calmer un peu. Toujours dans son même espace, la mer, presque immobile, à effectuer les mêmes mouvements, presque robotiquement. Putain mais qu'est-ce que Jeny faisait là avec ce type buté ? Il allait un peu trop loin. Elle se racla la gorge doucement.

    « Écoute... Max. Je ne suis pas venue en tant qu'ennemie, alors laisse tomber un peu tous tes piques tranchants. Je comprends que tu puisses m'en vouloir, avoir de la rancœur pour moi, me haïr. Mais j'ai changé au cours de toutes ces dernières années. Ne va pas croire que je suis une vieille sorcière au cœur de pierre. Mon cœur bat toujours, c'est sympa de t'en soucier. »

    Jenylinn avait parlé sans vraiment réfléchir aux mots qu’elle assemblait ensemble, et, surprise, reposa rapidement son regard sur sa tasse de café, comme si celle-ci était maintenant devenue étonnement passionnante à observer. Ce qui n'était pas tellement le cas, bien entendu. Ses dernières phrases étaient adressées à Bianca, qui, elle le savait bien, continuait bien son art de la manipulation avec à peu près tout le monde. Jeny, elle, avait fait l'effort d'ouvrir un peu les yeux sans passer son temps à se concentrer sur son nombril. C'est vrai, elle avait tout autant que lui un cœur qui battait à l'intérieur, des sentiments, et elle ne comptait plus s'en défaire. Oui, elle les avait laissés en arrière pendant de longues années, mais elle n'était pas un monstre. Enfin, elle n’était « plus » un monstre en tout cas... Jenylinn se tassa sur sa banquette, et retira son écharpe qu’elle posa auprès d’elle. La chaleur ici était étouffante suite au nombre croissant de personne qui s'y trouvait.

    La belle brune savait bien que ce n'était pas avec ce genre de phrases tremblantes et mal dites qu'elle allait pouvoir tout arranger, mais il fallait tout de même qu'il sache. Qu'il comprenne qu'elle savait à quoi il jouait, et qu'elle voulait uniquement souligner la dureté des mots du jeune homme, et que cela l’affectait. Ce n'est guerre parce qu'elle l'avait jeté plusieurs années plus tôt qu'il allait la laisser indifférente aujourd'hui. Elle n’était pas venue pour faire la guerre, mais plutôt pour hisser son petit drapeau blanc. Allait-il enfin s’en rendre compte ?! Jenylinn remonta son café jusqu'à sa bouche une nouvelle fois, et pris plusieurs gorgées d'affilées, comme pour se rassurer elle-même. Elle ne voulait plus regarder Maxwell. Elle avait déjà fait les premiers pas, et elle n'hésiterait pas à le laisser seul à cette table si cela était ce qu'il désirait vraiment au fond de lui. Après tout, elle ne voulait pas être un boulet.
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MessageSujet: Re: ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes.   ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes. EmptyDim 26 Fév - 1:35

D’un air dur et assuré, le jeune homme passait soudainement à un air gêné et désorienté lorsqu’elle lui répondit enfin. Fin observateur il avait remarqué les yeux légèrement humides de Jeny et bien qu’il soit par moment un pantin robotique, il n’aimait pas faire pleurer son monde. Certes avec sa manière de parler et d’être, la chose arrivait souvent, parfois même la colère reprenait le dessus et s’était sûrement à cause de ça d’ailleurs qu’il avait une facilité impressionnante à se faire mal voire des frères protecteurs. A son souvenir, Jeny n’avait pas eu de frère, mais plutôt une sœur. Il croyait moyennement les dires de la demoiselle. Les gens qui changeant, il n’y croyait pas vraiment buter comme il était, d’ailleurs des petits changements lui feraient pourtant le plus grand bien. De puis peu, Scarlett essayait d’ailleurs de le dégripper un peu, mais les résultats n’étaient pas très bons. Lui n’avait pas vraiment envie de changer, peut être trop attaché à ses anciennes valeurs. Jouant avec le rebord de sa tasse, il se sentait comme un gamin qu’on venait de sermonner gentiment mais fermement. Il avait l’impression que sur ce coup là, c’était plutôt lui le monstre. S’en rendant compte, voyant qu’il l’avait quand même secoué, il s’affalait un peu sur la table ses coudes le supportant et ses mains passant sur son visage encore tiré à cause du froid extérieur. Afin de faire le vide dans sa tête et de prendre un air plus naturel. Pendant une minute –il prit le temps d’attendre qu’elle s’écoule- il ne pensait plus à rien, plus à elle, plus au passé, juste le vide. Lentement il essayait de ranger la rancœur qu’il avait nourrit quelques minutes auparavant pour paraitre agréable un peu au moins.

- Désolé. Je suis fatigué, c’est la fin de semaine.

Sa réponse était plate, sans vie, sans émotion. Il n’avait plus le courage de toute façon pour lui montrer ses émotions. Maintenant que les nouvelles présentations étaient plus ou moins faites et les points installés sur les « i », ils leur faillaient un sujet pour échapper à cette atmosphère pesante qui flottait autour d’eux deux seulement. Comme un château de carte, il avait baisé sa garde, n’arrivant pas à être totalement neutre face à elle. Un rire ironique sorti de sa bouche. Quel comble pour lui qui aimait maîtriser d’une main de fer les situations, elle lui posait une colle là. Sans s’en rendre vraiment compte, il avait reprit une voix dure et moqueuse pour poursuivre la discutions. Lorsqu’il s’en rendait compte, il coupait alors sa phrase par une gorgée de café noir et radoucit ses mots.

- J’ai vraiment du mal à croire que tu as pu changer tu sais... Enfin, pendant ton absence ici, tu as du rencontrer pas mal de monde pour vouloir changer…

Tout en buvant son café, il essayait de capter le regard de Jeny, lui qui le fuyait tout à l’heure avait maintenant envie qu’elle le regarde pour voir si elle disait vrai. Il la savait manipulatrice et après son départ, Bianca avait prit la relève avec lui. Par chance il n’était pas tombé deux fois dans le même panneau et tenait une relation d’échanges et libres services avec la Barbie. Alors maintenant affronter de nouveau Jenylinn ? Cherchait-on à lui couper les pattes comme à un lièvre ? Il ne pouvait qu’être méfiant devant ce genre de filles qui étaient difficiles de cerner. Peut être qu’il cherchait trop à se compliquer la vie. Peut être était trop idiot pour pouvoir comprendre comment pouvait évoluer les gens, lui qui avait prit l’habitude de se cultiver dans les livres et non par le billet de relations humaines. C’était peut être ça qu’il devait faire à présent. Se soucier des gens qui l’entouraient pour évoluer et s’élever au lieu de rester un pantin robotisé. Un vulgaire singe savant.

- Tu viens faire quoi ici ? Le décor te manquait ?

Sa voix douce n’en restait pas moins grave, les sourcils légèrement remontés vers le haut à la manière des accents de la langue française, le regard un peu suppliant cherchant à se faire pardonner du discours vexant dont il avait fait preuve avant que les boissons chaudes n’arrivent. Il avait joint ses mains autours de sa tasse blanche où quelques gouttes de café avaient séchées sur le rebord. La chaleur de celle-ci lui brûlait gentiment les mains de la même façon qu’un chiot qui essaye de vous mordiller le bout des doigts pour jouer. Une légère douleur le prenait au cou, sa tête lui faisait un peu mal. Passerait il le week-end au lit finalement pour éviter d’être malade la semaine ? Il était encore trop tôt pour le dire, ce n’était peut être que passager. Un peu soucieux, il avait baissé son regard vers les mains fines et soignées de la jeune femme. Celles-ci n’avaient pas changées, toujours aussi petites et délicates comme celles des princesses dans les contes de fées. Et si finalement elle avait véritablement changée ? Après tout, en ce moment, la vie de Max ne ressemblait plus à rien. Un coup chaud, un coup froid. Probablement que c’était le cycle des changements. Le temps de se reprendre en main, d’arracher la page et de commencer une nouvelle histoire. Et pourquoi pas un conte pour changer un peu ? Laissant de côté tous les bons romans policiers et thrillers. Un conte de fée n’était pas obligé d’être tout rose, on y glissait juste un peu de charmes et de niaiseries. Avec un pauvre sourire devant cette réflexion que Max se faisait tout en fixant les doigts fins de Jenylinn, il porta à nouveau son café à ses lèvres, savourant la douce chaleur qui coulait dans sa gorge dans l’espoir de faire un peu fondre la glace qui l’emprisonnait à l’intérieur.
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MessageSujet: Re: ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes.   ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes. EmptyDim 26 Fév - 3:22

    Les secondes semblaient s'écouler comme des minutes, et les minutes comme des heures. La jeune femme avait le regard suspendu à une grande horloge en bois accroché au fond de la pièce et priait pour que Max lâche enfin un mot rassurant. Jenylinn commençait tout juste à se réchauffer et pourtant, elle avait l'impression que les mots de Max l'avaient glacé de l'intérieur. Le temps paraissait si long, comme s'il s'allongeait depuis qu'elle se trouvait assise là, devant lui. Son regard volait de part et d'autre autour d'eux, sans jamais oser se poser sur lui. La voilà qui se sentait, pour l'une des premières fois de sa vie, dépassée par les évènements. Normalement, c’était toujours elle qui dirigeait les dialogues et avait toujours un métro d’avance sur les autres. Et là… Elle avait la gorge sèche et un mal fou à articuler ses mots. Pourquoi fallait-il qu'elle recroise l'un des fantômes de son passé le soir où elle était le plus vulnérable ? Elle ne savait pas tellement comment réagir, ni quoi ressentir. Confuse, elle continua donc de siroter son café jusqu'à qu'il se décide enfin à lâcher un mot. Après tout, elle ne l'obligeait pas à lui répondre, il n'avait aucun compte à lui rendre. Tandis qu'elle...

    Ses plates excuses lui fit détourner les yeux un instant vers lui. Quand elle capta enfin son regard, elle ne pu s'en détacher, même en faisant un effort. Ses yeux étaient profonds, clairs. Ils ne laissaient pas filtrer d'émotion en particulier, mais ils étaient si beaux en cet instant, brillant légèrement à la lumière du néon, que Jeny usa de toute sa force pour s’en détourner rapidement, en reportant furtivement son attention sur l'un des coins de la banquette. Sa voix restait encore légèrement ironique, mais elle ne pouvait pas lui en vouloir sur ce point. Cette petite touche de grave, la sonorité avec laquelle il prononçait ses mots… Jenylinn avait l’impression de se sentir transportée, et son regard s’accrocha sur sa bouche un instant, avant de retomber à nouveau. Maintenant, elle trouvait stupide toutes les phrases mal-assemblées qu'elle avait pu lui sortir. Voilà maintenant qu'elle passait pour une niaise. Elle n'aurait pas dû commencer par là... Et pourtant, il avait maintenant l'air de s'être décoincé légèrement. Peut-être une faille à exploiter...? Quand il rigola, son rire sonnait un peu nerveusement, mais la mélodie n’en était pas moins ravissante.

    - J'ai vraiment du mal à croire que tu as pu changer tu sais... Enfin, pendant ton absence ici, tu as du rencontrer pas mal de monde pour vouloir changer...

    Jenylinn esquissa un petit sourire timide à cette remarque. Elle le comprenait tellement en cet instant, et elle pouvait se mettre à sa place. Elle aurait sans doute réagit de la même manière… C'est vrai que ce genre de phrases pouvait sortir de la bouche de n'importe qui, encore fallait-il le prouver au final. Malgré cette remarque, elle se sentait capable de le lui prouver. Comment, elle ne savait pas, mais la force, ça oui elle en disposait. Jeny ne pouvait pas l'obliger à la croire, et lui faire les yeux doux ne changerait rien. En étant sincère, il était inutile de se servir d'artifices et de manières diverses, et elle le savait. D'ailleurs, entendre ce genre d'excuse de la bouche que de Jeny était déjà un sacré exploit dans son genre... Elle reprit encore une gorgée de café pour se redonner encore un minimum de force pour pouvoir lui répondre.

    « Je comprends où tu veux en venir. Je sais que je n'ai pas été correcte avec toi, mais tu sais, j'étais qu'une idiote... J'avais les yeux embrumés par des choses futiles... Je suis tellement désolée. »

    Elle avait tellement de choses à lui dire que les mots restaient coincés dans sa gorge, comme si chacun voulait passer avant l'autre. Tant de justifications, d'excuses qui se superposaient dans sa tête. Jenylinn ne désirait pas qu'il ai une quelconque pitié pour elle. Elle était d’ailleurs obligée de faire des légères pauses entre ses phrases, pour ne pas qu'un charabia incompréhensible sorte de sa bouche à la place. Mais dans quel état elle se trouvait... Jenylinn rapprocha la porcelaine de sa bouche et termina tout son café, avant de le reposer sur la table en faisant cliqueter le tout. La jeune femme lui jetait parfois des regards timides, mais avait du mal à soutenir son regard, par peur de se perdre dedans, encore une fois. Les minutes s'écoulaient toujours à un rythme insoutenable.

    - Tu viens faire quoi ici ? Le décor te manquait ?

    Jenylinn sourie un peu plus sincèrement cette fois-ci, en se rappelant ce qu'elle était venue faire ici quelques heures plus tôt. Se rappeler... Se rappeler de son lycée, de ses amis, de lui. Oui, parfois il lui arrivait d'y penser, dans un flot de souvenirs. Non elle ne l'avait pas oublié. Et lui non plus visiblement, et d'ailleurs, ça lui faisait plaisir d'avoir enfin fait tomber son masque. Il semblait maintenant plus à l'écoute, moins froid, peut-être moins distant. Sa voix en avait presque retrouvée une once de douceur. Cependant, Jenylinn s'aperçut qu'à chaque fois qu'il la regardait, elle ressentait une petite gêne et se sentait obligée de faire voler ses yeux ailleurs... On aurait dit une petite adolescente, et cette pensée la fit rire silencieusement. Rougissant, la boule au ventre, Jenylinn regardât Maxwell de nouveau dans les yeux, fermement, et ne s'en décrocha pas une seconde avant d'arriver à la fin de sa phrase.

    « Ça peut paraître stupide mais... J'ai toujours été attaché à cet endroit. Il me donne l'impression d'être encore une enfant. »

    Étrangement, Jenylinn se sentait bien, ici, avec lui, à contempler les belles formes de son visage. Il avait tellement peu changé, et avait toujours ses petites manières terriblement craquantes quand il parlait. Son visage se tordait délicatement, et les plis de sa bouche étaient amusants à observer. S'apercevant qu'elle le dévisageait ainsi, son regard glissa alors le long de son corps et s'attarda un instant sur ses habits de sport, avant de se terminer sur un point fixe sur la table. Les éclats de rires de derrière lui donnaient chaud au cœur, et elle avait l'impression que l'atmosphère glacée commençait à se briser très légèrement. Ça lui faisait plaisir d'être ici, ça lui faisait plaisir de l'avoir retrouvé, lui, une petite partie de son passé. Et elle ne voulait pas le blesser à nouveau, commencer à se faire pardonner serait d'ailleurs pas mal...

    « Je ne savais pas que tu faisais du footing dans le coin. Mais... Ça me fait plaisir de te voir. »
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MessageSujet: Re: ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes.   ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes. EmptyDim 26 Fév - 11:07

Pouvait-on correctement appeler ceci un jeu de regards, sans que cela ne soit déplacé ? Maxwell ne s’amusait il pas de cette situation finalement ? Alors qu’au début de celle-ci il était froid et distant, voilà que comme un jeune loup il essayait de jouer. Elle qu’il avait vu comme un danger sur son chemin, elle semblait maintenant adopter à ses yeux une fragilité et quelque chose mystérieux et dangereux. Pourquoi dangereux et mystérieux ? Car il était encore dans le doute de ce changement. Peut être jouait elle un rôle pour l’amadouer et faire de lui sa nouvelle marionnette contre Bianca, car celui-ci était tout de même partisan de la blonde bien qu’il n’était pas très lié à elle. Il se demandait qu’est ce qu’elle pouvait bien lui vouloir, trouvant semi-impossible l’excuse du « je passais par là, et j’avais envie de prendre du bon temps avec toi. ». C’était un peu trop, coïncidence, coïncidence pour lui, mais après tout, ne serait il pas un peu paranoïaque ou juste surprit de la démarche de la jeune femme ? Avec un peu de jugeote, Maxwell essaie de desseller les traits du visage qui n’étaient pas possible de changer. Comme par exemple des légers rougissements qui n’était pas du au froid. Ou bien encore comme son regard prenant pour qui Max avait bien du mal à sans défaire. Les yeux, les gestes, les grimaces pouvaient dire tellement de choses que parfois le langage vocal n’était pas nécessaire. D’ailleurs, à dire vrai, Max préférait le langage corporel au langage vocal, trouvant que celui-ci était beaucoup moins tromper que des mots.

La phase éloignement étant presque terminée, Max tentait alors une technique qu’il nommait lui-même comme étant « rapprochement de l’ennemi ». Oui, car derrière ce sérieux effrayant, il était capable de jouer à des jeux de guerres comme la grande majorité des garçons, ou bien encore de voitures. Son but ? En savoir un peu plus sur le suspect numéro un, la belle brune au regard assassin. Nom de code : Queen of Hearts. Mériterait il qu’on lui coupe la tête après ? Probablement et peut être même bien avant. Le sourire de la jeune femme devenait de plus en plus vrai et bien qu’il faisait plaisir à Max, celui-ci se voilait la face en se disant qu’il gagnait des points sur sa mission. Soyons réaliste contrairement à lui, il était juste content de la faire sourire comme un bon petit chien devant un os. Mais pour son cerveau, cette hypothèse véridique n’était pas possible. Il ne voulait pas y croire. S’il ne se contrôlait pas si bien il lui aurait probablement déjà attrapé les mains en lui disant qu’il n’y avait rien de stupide à revenir ici. Mais ce comportement ne serait il pas un peu trop ? Pouvait-il se le permettre après qu’elle l’ait ridiculisé, même si l’affaire remontait à loin et qu’ils avaient normalement mûrir, ceci serait probablement trop beau. Se contrôlant donc, gardant ses mains sur sa tasse encore chaude, il la regardait d’un air compréhensif face à cette réponse qu’elle lui donnait. La diablesse donnait les mots justes pour attirer l’attention du jeune homme. Attiré comme un marin devant le chant d’une sirène, il ne put retenir un sourire amusé en l’entendant retrouver son enfance. L’enfance, chose qu’il avait loupée et qu’il essayait de regagner comme il pouvait notre jeune Peter Pan. Soudain son visage se fermait un peu, redressant la tête vers elle, un peu songeur. Si elle avait su qu’il courrait ici le vendredi soir, elle serait quand même venue ou elle aurait choisi un autre jour pour venir admirer le paysage ? D’un ton un peu inquiet et songeur il la questionnait donc sur ceci.

- Pourquoi ? Tu aurais changé de jour pour venir ?

Il ne prenait pas véritablement en compte la suite de sa phrase, ne réagissant qu’au début de celle-ci. Et bien que lui arrivait-il soudainement ? Une petite frayeur pour le doux ténébreux ? Ses mains étaient maintenant à plat sur la table. S’attendait-il au pire déjà ? Elle n’en avait donc rien à faire de lui ? Il se sentait déjà stupide d’avoir pu espérer un instant qu’en disant qu’elle ayant changé et en passant un peu de temps là, il allait apprendre des choses croustillantes. Le monde des bisounours n’était pas ici. Ne l’avait il pas dit lui-même au début de sa réflexion ? Se rendant compte de son changement flagrant, il se ressaisissait de nouveau et terminait son café avant de prendre la décision d’en prendre un second pour éloigner la brume soudaine qui lui piquait les yeux. Levant sa main pour faire signe à la femme qui les avait servit de lui apporter la même chose une nouvelle fois. A cet instant il ne cherchait plus à croiser le regard de la jeune femme, peur d’être percé à jour probablement. Crainte qu’elle comprenne qu’il n’était pas indifférent à elle malgré ce maudit temps qui avait coulé et la claque qu’il s’était prise en lui demandant de sortir avec lui il fut un temps. Râteau mémorable qu’il pensait avoir enterré sous une tonne de béton. Sa gorge se serrait et il avait du mal à déglutir, son regard se concentrant sur la femme qui s’approchait plutôt que sur la réaction de Jeny.

Soudain son attention se portait sur une musique qu’il avait entendu tout l’été. En l’écoutant il se souvenait des bons moments qu’il avait passé à la plage. Il s’était quand même bien amusé, il avait bien bu, bien flirté, rien de très sérieux pour une fois et il se rendit compte que ceci lui avait fait du bien. Cependant il continuait à penser qu’une vie ainsi faite ne pouvait pas être faite pour lui. Il aimait son travail, aimé être dans les bonnes grâces des anciens et n’avait pas envie d’une vie semblable à celle de son ainé. Ils étaient d’ailleurs très différents sur leur manière de vivre et ne prônaient pas les mêmes maximes. L’un disait qu’il fallait tout donner lorsqu’on qu’on le pouvait et être ambitieux, l’autre préférait garder de la réserve et utiliser l’effet de surprise. L’un pensait à demain, l’autre vivait au jour le jour. Son frère aurait probablement déjà emballé Jeny et serait probablement déjà entrain de la câliner dans un coin sombre du canapé. A cette idée il eut un terrible frison et un air horrifié lui figea le visage lorsqu’il posa rapidement son regard sur elle qui était sagement assise. Frottant légèrement ses yeux à l’aide de son pouce et de son index il s’installait un peu mieux quand son café se posait sur la table. Il levait la tête vers la jeune femme et lui rendit son sourire. Il eut un moment d’incompréhension lorsqu’il remarquait que celle-ci lui montrait d’un petit signe de tête Jeny. Il regardait la jeune femme l’air surprit puis de nouveau la serveuse. Etait elle de l’incité à faire quelques choses ? Il trouvait cela un peu déplacé venant d’elle qu’il ne connaissait pas. Tout en buvant une gorgée, il fit remarquer la chose à Jenylinn lorsque la serveuse quittait leur table.

- Elle a comme un souci non ? Tout à l’heure aussi elle semblait dire quelque chose… On peut quand même boire tranquille non ? A moins qu’elle attend un bon pourboire après ça…

Quel magnifique changement de sujet Max. Tu couperais les pattes à un éléphant avec une telle réplique. Lentement il se décidait enfin à reposer son regard sur elle, de manière un peu furtive quand même.

- Et tu fais dans quoi ? Comme études je veux dire.

Jouait-il les niais ? Il était probablement le premier au courant de ce que la majorité des élèves faisaient, et le cas de Jeny ne lui aurait échappé à aucun moment. Alors pour parler pour ne rien dire, il allait recevoir la palme d’or ce soir à ce rythme là.
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MessageSujet: Re: ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes.   ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes. EmptyLun 27 Fév - 7:04

    - Pourquoi ? Tu aurais changé de jour pour venir ?

    Le beau jeune homme semblait soudain inquiet, ça se voyait par les petits plis qui apparaissaient au coin de ses yeux gris, ce qui fit d'ailleurs sourire la demoiselle. Cela montrait presque que cette rencontre surprise ne lui déplaisait pas tant que ça au final. Tentant toujours de lire dans ses pensées, elle essayait d'interpréter chacun de ses gestes. Et ce regard mystérieux ? Et ce geste de la main ? Essayait-il de lui passer un message ou rêvassait-elle trop encore ? La deuxième solution serait malheureusement la plus probable... C'est vrai, elle avait dû lui faire tant de mal, qu'il avait bien du s'en détacher depuis longtemps, lui faisant rater sa chance. Et d'ailleurs, elle se demandait s'il lui était arrivé de penser à elle, parfois... Et en quels termes ? Il devait avoir une sacrée mauvaise image... Et ce soir, elle devait donc tenter le tout pour le tout pour mener cette rencontre à bien et retourner la situation. C'était l'occasion rêvée. Même elle s'était auto-étonnée de prendre l'initiative de l’inviter à aller boire un café... Étrangement, ce jeune homme aux pensées mystérieuses la rendait presque timide. Jenylinn ne prenait même plus la peine de faire attention à ses cheveux et à ses manières, laissant le naturel reprendre possession d'elle après de si longues années de paroles et de gestes intelligemment réfléchis au préalable. Cependant, ça ne la dérangeait pas de montrer cet autre aspect de sa personnalité à Maxwell. Le climat était redevenue calme, chaleureux même.

    « Bien au contraire. Et puis, tu sais, ma visite ici... A un peu été faite sur un coup de tête... »


    Jeny voulait par ses mots le rassurer un peu, mais elle avait encore du mal à s'exprimer clairement. Gênée, elle continua à regarder ses mains, qu'elle entortillait ensemble pour se calmer un peu. Son vocabulaire continuait de lui échapper et elle avait l'impression de parler encore très maladroitement. Mais que lui arrivait-elle ? Il fallait qu'elle souffle, qu'elle reprenne le dessus, et le tout délicatement. Désirant le faire quitter tous soupçons infondés, Jenylinn reprit alors la parole, avec un grand sourire dessiné sur son beau visage rayonnant :

    « Et je ne regrette pas. »

    Sous ses yeux, Max commanda un second café. Pour elle, son compte y était. Elle était parfaitement réchauffée et sa gorge s'était légèrement adoucit. Dans un mouvement gracieux, elle en quitta même son manteau et sa veste, sous peine d'étouffer de chaleur. Dehors, tout était dorénavant noir, et elle pouvait apercevoir des lumières jaunes percer dans la nuit. La nuit, elle adorait ça. La jeune brunette commençait à se détendre, le stress de toute une semaine de cours s’était dissipée, et maintenant elle s'était sorti toutes ces broutilles de la tête. A vrai dire, elle ne pensait plus à rien, à part à cet étrange homme assis juste en face d’elle. Elle comptait profiter de son week-end, de sa soirée, de Maxwell. C'était sûrement un signe, si elle l'avait croisé ce jour-là, à cet instant là. Le cliquetis sur la table du second café la tira de ses rêveries, et elle dévisagea alors furtivement le jeune homme une nouvelle fois. Elle avait l'impression d'être une enfant qui observait une sucrerie à travers la vitre d'une boutique.

    Jenylinn surpris une petite ribambelle de regards entre la serveuse et le jeune homme, comme il s'était produit précédemment quand Jenylinn avait reçu son propre café. La brunette n'y prêta pas plus attention que cela, et continua à scruter l'extérieur du bar à travers les poussières de la vitre. Les rares feuilles qu'il restait encore de cette saison voltigeaient tristement à travers les chaussées, poussées par la petite brise de tout à l'heure qui semblait cependant s'être intensifié. Jenylinn fit à nouveau rouler ses yeux quand elle entendit à nouveau cette si jolie voix en face d'elle. Alors, elle ne rêvait pas, et d’ailleurs cette serveuse manquait de subtilité. Cependant, cela était amusant à voir, et amusant à entendre remodelé de la bouche de Maxwell. Après avoir regardé un peu plus attentivement autour d'elle, cela ne l'étonna pas beaucoup de n'apercevoir que des couples. Visiblement, cette serveuse devait trouver ce duo bien trop éloigné à son goût... Tout en riant, et de manière ironique, Jenylinn lâcha donc :

    « Je pense que c'est l'ambiance qui veut ça ! »

    La musique d'ambiance, d’ailleurs, commençait à devenir de plus en plus forte plus les heures avançaient, ce qui lui fit élever un peu plus la voix pour se faire entendre. De plus, elle s'était légèrement avancée vers lui afin de ne pas laisser ses mots se faire couvrir par le bourdonnement alentour. Pour une fois qu'elle arrivait enfin à se calmer et à parler raisonnablement ! Maxwell la questionna par la suite sur sa poursuite d'étude. S'y intéressait-il vraiment ? Avait-il cru aux paroles sincères que Jeny avait précédemment prononcées, et tentait-il de connaître la nouvelle Jenylinn du présent ? A vrai dire, elle essayait de se rassurer avec cette pensée, mais elle n'arrivait en même temps jamais à cerner vraiment son regard et sa personnalité. Elle ne pouvait même pas lire en lui, seulement observer ses gestes et croire en ses mots.

    « Cette année j'entame ma seconde année de médecine... Et toi, il me semble que tu étais plutôt captivé par l'art, non ? »

    Réellement intéressée, essayant par la même occasion de ne pas faire d'erreur, en fouillant dans son cerveau, il lui semblait bien que c'était les études qu'avait décidé de poursuivre Maxwell. Les basses de la musique qui défilait maintenant faisaient légèrement bouger la table, et le sombre café de Max dessinait des cercles plus ou moins réguliers dû aux vibrations. Jenylinn avait l'impression que la musique prenait possession de son corps, et elle était à la fois parcourue d'un frisson. Cela faisait à peine une heure qu'elle était assise, et elle ressentait déjà l'envie pressante de bouger et de se dépenser. Portée par le rythme des guitares et par cette soudaine envie, Jenylinn se rapprocha alors encore un peu plus de Maxwell.

    « Que dirais-tu d'aller danser ? »

    Cette nouvelle fois encore, elle n'attendit pas sa réponse. C'était sa façon de dire, qu'elle n'acceptait pas le refus, et qu'elle comptait bien le faire bouger et s'amuser un peu, lui aussi ! Jenylinn laissa alors ses affaires tassées dans un coin de la banquette et se leva, prenant une nouvelle fois le bras de Max en otage. Se collant alors tout doucement à lui, elle l'amena donc vers le centre de la pièce, où une ribambelle de personnes dansaient et chantaient déjà ensemble depuis longtemps. L'ambiance était à son comble, et Jenylinn surprit même la serveuse danser dans un coin de la salle, entre deux commandes. Jeny avait beau avoir choisis ce bar au hasard, elle n'en était pas déçue. Légèrement portée par le rythme de la musique, un sourire suspendue aux lèvres, Jenylinn commença alors à bouger son corps doucement, tout en continuant à dévorer du regard Maxwell.

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MessageSujet: Re: ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes.   ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes. EmptyLun 27 Fév - 8:52

L’ambiance qui voulait ça. A cette remarque, Max haussait négligemment les épaules en regardant les visages. Notre célibataire endurci, loup solitaire à ses heures perdues, se moquait pas mal de « l’ambiance ». Ce qu’il constatait et le dérangeait c’était plutôt qu’on se mêle de ses affaires. Laissant cette affaire de côté, il préférait retourner sur son sujet de conversation qui était les études. Il eut un air impressionné lorsqu’elle lui annoncé qu’elle commençait sa seconde année de médecine. Bien sûr, cet air n’était qu’une mascarade, il le savait depuis un moment déjà. Parfois les choses que vous aimeriez ne pas vous rappeler vous restent en tête. Comme la date d’anniversaire de votre ex. Ou bien encore le numéro de téléphone de votre ancienne amie. C’était donc par un procédé bêtement automatique qu’il avait retenu sa section. Il eut un sourire amusait lorsqu’elle lui rappelait sa passion pour les arts. On pouvait alors se croire dans un vrai jeu pour fille que l’on trouve sur le net dont le but est de draguer le mystérieux et froid Max. Avec le côté enfant et l’art, la jeune étudiante en médecine gagnait une sommes de points satisfaisants. Manque de chance pour elle, elle allait très vite les reperdre. Dans un hochement de tête amusait il lui avouait donc qu’il avait bien poursuivit cette voix dans l’art et si on résumé les techniques d’approches, il fallait donc parler d’enfance, d’art mais certainement pas fouiller dans ses affaires.

- Oui, j’ai continué l’art, j’ai un peu touché à tout dans ce domaine. Je fais ma dernière année d’ailleurs, 7 ans maintenant avec probablement des débouchés sur la recherche de l’art, l’histoire de l’art ou encore en musicologie. Je ne sais pas trop ce qui me plaît le plus encore.

Alors qu’elle se penchait un peu plus pour lui faire la conversation, Maxwell aurait bien tenté une petite glisse sur le canapé pour se rapprocher d’elle, mais à peine qu’il eu envisagé ceci possible, elle se leva pour l’inviter à danser. A cette proposition il plissait alors les yeux. Monsieur n’aimait pas se faire inviter, il préférait inviter, vieux cliché qu’il était. Alors qu’il regardait la salle avec un visage expriment un demi-dégout, la jeune femme l’avait déjà prit par le bras pour aller danser. Sur le coup, il s’était laissé faire, aimant particulièrement qu’elle entre en contact avec lui. La suite ne fut que plus agréable pour lui puisqu’elle se blottissait près à lui. Pendant un court instant, il eut bien envie de la prendre dans ses bras et la garder là un moment à la manière d’un homme voulant protéger celle qu’il chérissait, sur un terrain donc totalement protecteur. Notion qu’il avait l’habitude d’avoir pour Billie et Lily-Rose lorsqu’il n’était pas encore en froid avec elle. Enfin cette envie de courte durée fut vite remplacé par le mal aise soudain qu’il éprouvait lorsqu’il se rendait compte qu’au final il était entouré de jeunes vêtues en civil et lui en … Jogging. Non. Ce n’était pas classe du tout. Et même si les gens ne le regardaient pas, même si cela ne dérangeait pas Jenylinn, ceci le dérangeait fortement lui qui préférait au moins porter un jeans et une chemise dans ce genre de situation. Avec un air un peu agacé, il essayait alors de se faire comprendre à Jenylinn, mais celle-ci ne semblait pas l’entendre et avait plus une envie de bouger apparemment plutôt qu’autre chose.

- Jeny ! Jen ! Je… La table !

Non. Avec la musique qui le coupait dans ses paroles, ce n’était vraiment pas possible de se faire entendre correctement. Mais le moment où la jeune fille perdit le plus de points en manière de drague sur le Mystérieux Max c’était probablement le moment où elle s’approchait de lui avec un air de jeune lionne affamée. Lorsqu’il remarquait alors sa démarche, son regard assez explicite, Max eu un pas de recule et eu du mal à déglutir. Qu’attendait-elle de lui à ce moment là ? Lui qui préférait chasser la dite femelle au lieu de se faire chasser, il avait presque envie de partir en courant, son corps soudainement prit par un frison terrible. Etait ce positif ou négatif ? A quoi jouait-elle ce soir ? Pensant à une mauvaise blague de sa part, il s’avançait alors jusqu’à elle d’un pas sûr, l’accompagnait dans quelques mouvements de danse et profita d’un moment où elle avait le dos tourner pour fuir de la piste de danse et rejoindre sa place. Se frottant le haut du front, il n’avait alors plus qu’une envie, qu’elle l’oubli un peu. Non, il n’avait apparemment pas l’envie de passer ce genre de soirée avec elle, en tout cas pas maintenant. Se sentant limite ridiculisé, il se demandait quand même se qui lui piquait. Une montée de chaleur et d’hormones ? Dans un soupire il prit la queue de sa tasse et portait alors le liquide noir jusqu’à ses lèvres en appréciant l’odeur du café noir. D’un regard nostalgique il regardait le décor extérieur pensant à divers moments de sa vie, divers rêves qu’il avait fait, divers projets qu’il n’avait pas pu réaliser. Soudainement une question bousculait alors son esprit. Et si tout ce qu’il faisait ou prévoyait ne servaient à rien ? A cet instant, Max partait dans un petit délire philosophique avec lui-même.

Il fut donc totalement absent et déconnecté du monde réel le temps qu’il termine tranquillement son café. Lorsqu’il se rendait compte qu’il n’avait alors plus rien à boire, il reportait son attention sur les danseurs, se demandant si Jeny ne s’était au final pas perdue en route. Il n’eut d’ailleurs pas à cherchait longtemps, elle était juste en face de lui, il ne pouvait pas la louper. Prit d’une soudaine et étrange émotion, il restait un peu rêver devant cette fille belle et simple qui s’amusait sans pour autant dépasser les limites de l’amusement. Maxwell devait bien se l’avouer il aimait le style de fille totalement sauvage, fort caractère et faite de bonnes manières. Cocktail étrange n’est ce pas ? Comment être sauvage tout en faisant des bonnes manières ? Il fallait donc se reporter aux demoiselles bien éduquée qui faisait preuves de rébellion. Avec un sourire un peu niais sur le visage, il la regardait donc danser, le coude appuyait sur la table, supportant sa tête qui lui semblait si lourde à ce moment. Il ne savait pas trop si c’était à cause du froid ou bien de la chaleur de maintenant avec le bruit, mais il commençait à avoir mal à la tête et ses yeux ensorcelés par la danseuse qu’il avait dans son champ de vision, le piquaient si les yeux, qu’il avait l’impression que ceux-ci commençaient à s’engourdir comme si une envie prenante de dormir montait en lui malgré la caféine avalée.
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MessageSujet: Re: ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes.   ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes. EmptyMar 28 Fév - 9:02

    La musique était parfaite, les lumières aveuglantes et fluorescentes qui les balayaient aussi. Tout semblait bien se dérouler, et pourtant, après seulement quelques minutes de danse, Maxwell semblait fuir, tout en essayant auparavant de lui faire passer un message malheureusement couvert par la musique. La jeune femme assista donc à un jeu de mimes étranges, sans vraiment essayer d'en déceler la signification. Jenylinn avait à peine eu le temps de tourner sur elle-même, emportée par la musique, qu'il avait disparu en une fraction de seconde de l'endroit où il se tenait précédemment, remplacé par une dame âgée qui semblait captivée par la musique. Déçue et agacée, Jeny se demanda donc qu'est-ce qu'elle avait bien pu faire de mal, et où cet étrange bonhomme pouvait s'être retiré. Probablement à leur table... Visiblement, il ne partageait pas l'ambiance fêtarde que Jenylinn avait ce soir. Jenylinn se concentra alors sur les autres danseurs, gardant le rythme, mais ne bougea pas de sa place, avec l'espoir minime que Maxwell puisse revenir et qu'il puisse donc facilement la retrouver. Sa position se trouvait d'ailleurs dans l'axe de la table, ce qui ne rendait pas vraiment la chose difficile. Maintenant, l'enfant avide de cette sucrerie impossible à décrocher avait la tête basse et l'esprit occupé à se morfondre et à s'autocritiquer. Elle avait fait une bêtise, et ne disposait pas encore de la bonne approche. La petite huître était repartie dans sa coquille. Merde.

    Jenylinn continuait de se déhancher calmement au rythme de la musique, ne sachant pas vraiment quoi lui dire si elle retournait tout de suite à leur table. De plus, elle voulait le laisser souffler un peu, sans lui infliger sa présence qui semblait maintenant plus lui déplaire qu'autre chose. Prise par la danse, qu'elle adorait, et qu'elle pratiquait depuis toute petite, époque où elle s'était découvert un talent particulier dans ce domaine. Elle excellé encore dedans aujourd'hui, et elle n'avait donc pas peur de laisser la musique entrer en elle, couler entre ses veines et diriger son esprit. Totalement déconnectée, elle continua alors à se laisser bercer par la musique, qui changeait régulièrement tout en restant suffisamment rythmée pour ne pas déplaire à la foule enragée. On pouvait facilement reconnaître dans le groupe de danseurs ceux qui avaient un peu tirés sur la bouteille : ils prenaient trois fois trop de place et hurlaient en effectuant des gestes plus ou moins déplacés. Esquissant un sourire, Jenylinn jeta donc un léger coup d'œil derrière elle, où elle capta le regard de Maxwell, assis sagement à la table, dans sa posture de tout à l'heure. Il ne comptait donc pas participer à la fête, et Jenylinn avait raté son coup pour cette fois. Honteuse, elle effectua quelques derniers pas de danse, attendit que la chanson se termine et retourna à pas lent dans sa direction.Tout allait de travers et il fallait savoir pourquoi.

    Avant de s'asseoir, elle prit précautionneusement ses distances, ce qui la fit donc se replacer à sa position de base, c'est-à-dire juste en face de lui, tassée sur son siège, se refusant d'avancer ou de dire quoique ce soit pour le moment. Elle ne savait plus vraiment où se mettre et se jura intérieurement de ne plus prendre de grosses initiatives de la soirée. Son erreur lui coûta une petite baisse de moral, mais elle fit l'effort de garder un petit sourire. Gênée dès qu'elle croisait son regard, elle continua alors à balayer du regard des petits recoins insignifiants de la table, comme si elle pouvait leur accorder une quelconque importance. Elle put d'ailleurs remarquer que Maxwell avait fini son second café, mais que pourtant il avait une mine presque fatiguée. Cela se voyait à ses yeux légèrement plissé. Il ne semblait pas vraiment s'amuser ici. Bon, que pouvait-elle lui dire... Au moins, trouver quelque chose qui n'empirerait pas cette situation embarrassante dans laquelle elle venait de se mettre. Pourtant, elle essayait de ne pas flancher, et ses joues légèrement rosies étaient à peu près cachés par le néon rouge qui éclairait maintenant la piste, ce qui lui fit garder un peu de confiance.

    « Tu veux peut-être rentrer ?... »

    Bien entendu, ce n'était pas ce dont Jenylinn avait envie, elle désirait surtout pouvoir se rapprocher de ce charmant jeune homme, mais il valait mieux se ranger de son côté pour le moment. Elle le trouvait de plus en plus mystérieux, de plus en plus intéressant à découvrir au fur et à mesure de ses actes. Elle avait envie de percer le mystère, de faire en sorte qu'il n'ai plus aucun secret pour elle, même si elle savait la chose impossible, surtout à ce rythme là. L'erreur ne devait plus se reproduire. Regardant partout ailleurs, excepté lui, et sûrement pas ses yeux, elle continuait à se tordre les mains sous la table, masquant son gène. Surtout, respirer un bon coup et ne pas laisser le stress pointer le bout de son nez. Ses sujets de conversation étaient à peu près épuisés, d'ailleurs tout comme Max semblait l'être. Jenylinn n'arrivait toujours pas à avoir la main sur cette soirée.
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MessageSujet: Re: ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes.   ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes. EmptySam 14 Avr - 2:55

Elle avait l'air d'une enfant boudeuse et c'est probablement curieux mais Max trouvait la scène assez plaisante à voir. Est-ce à cause de la fatigue qui le rongeait ? Il avait déjà l'impression d'avoir mal à la gorge. Tout en détaillant son visage insatisfait, ne comprenant pas pourquoi il était ainsi d'ailleurs, Max remarquait à regret qu'elle s'éloignait un peu. Avait elle déjà comprit qu'il avait eut un coup de froid ? Il remarquait alors ses joues. Est ce la couleur des néons qui reflétait sur sa peau ou avait elle chaud ? Pendant un court instant sa petite tête de garçon fit un rapprochement qui le troublait aussitôt et lui faisait tourner la tête pour regarder autre chose que Jeny'. Qu'est ce ? Et bien le fait qu'elle puisse avoir chaud, que lui pouvait avoir froid... Mais cette idée fut aussitôt chassé de son esprit. Il comprit qu'il commençait vraiment à être fatigué et qu'il se devait au plus vite de regagner son lit avant de déraper et de passer pour un vicieux personnage. Il aurait pu se battre encore longtemps contre la fièvre qu'il pensait avoir, tel un chevalier blanc combattait un vilain dragon, mais contre les yeux de cette ensorcelante sorcière qu'était Jeny, il savait bien qu'il était bien trop gentil pour ne pas céder. Alors avant de faire l’irréparable, courage mes camarades, fuyons ! A sa question, qu'il n'osait pas possible de tomber si bien, il fit de grands yeux bien ouvert et tout en se pinçant les lèvres il approuvait de bon cœur.

Oui. J'ai vraiment besoin d'air là.

Dehors il faisait froid, il le savait très bien et bien qu'il avait déjà quelques frissons, il préférait encore la froideur de l'extérieur plutôt que de rester encore ici, dans ce lieu chaud et chaleureux avec en plus sa compagnie. L'air frai et pur lui remettraient les idées en place. Se levant tout aussitôt, la tête lui tournait légèrement à cause de la chaleur et du bruit. D'un regard glacial il dévisager les gens et comme une bête cherchant la paix et la tranquillité dans un espace bruyant, il fit de grands pas vers la sortie sans vraiment se demander si la jeune femme suivait. C'est à la manière d'un courant d'air qu'il réglait ses consommations puis sortie en inspirant un grand bol d'air frai. Pas de galanterie ce soir, il n'avait pas la tête à ça. A la limite de passer pour un goujat, il attendait sagement et posément la jeune femme à la lumière d'un lampadaire près du bar. Étrangement, le peu de calme qu'il venait d’obtenir et l'air frai lui firent du bien. Premièrement ceci l'avait réveillé un peu et de manière plus efficace que le café. Secondement, son mal de tête s'était comme stabilisé, laissant un simple petit point douloureux à l'arrière de sa tête. Se souvenant qu'il avait un bonnet, il le remit aussitôt sur sa tête et glissait ses mains dans les poches de son sweat. Songeur, il regardait alors en direction de la place, l'air marin pourrait probablement lui plaire dans un tel moment, mais en compagnie de son ex coup de cœur est ce que c'était bien prudent ? N'allait il pas réveiller de vieux démons en se rendant là bas avec elle ? Avec un peu de chance, elle prendrait un taxi et lui n'aurait qu'à y aller avant de rentrer pour de bon.

Curieux de savoir ce qu'elle faisait, il tournait de nouveau la tête vers le bar en essayant de la voir. Il constatait tout aussitôt qu'elle était sur le point de franchir la porte, à moins que ce n'était une autre jeune fille brune... Oui. Max ne faisait pas vraiment attention, car a ce moment là il se sentait faiblir et détestait ça. Une envie de se mettre sous ses couettes le prenait lorsqu'il n'avait pas soudainement envie de faire un câlin de réconfort. Il en aurait bien demandé à l'une des filles qui avaient réussi à entrer dans sa bulle, mais le hic c'est que à ce moment là, il n'y avait que Jeny qu'il connaisse. Alors... Il n'était absolument pas envisageable qu'il se jette directement dans la gueule du loup. Il était peut être désespérait en affection et avait probablement envie qu'on le dorlote comme un enfant, mais il n'avait absolument pas confiance en elle et trouvait ça limite étrange de pouvoir imaginer un seul moment qu'elle puisse être aussi proche de lui maintenant. Mélancolique, il avait envie de jouer du piano à présent. Son lunatisme était relativement puissant ce soir il faut croire. Sortant son portable, il avait finalement opté pour chercher un peu de réconfort auprès de l'une des miss qui lui remonter le moral en attendant que la jeune femme arrive jusqu'à lui. Arrêterait il de parler avec la demoiselle aux sms après ? Il ne savait pas encore, il n'en avait pas vraiment envie, mais en même temps sa raison lui disait que ceci n'était pas très correct surtout qu'il n'avait pas été très sociable avec Jeny depuis le début de la soirée. Lorsqu'elle fut assez près pour l'entendre, il rangeait son portable en lui disant d'une voix plaintive mais aussi navrée.

Navré pour tout à l'heure, mais je me sentais pas de danser... Puis il commençait à faire un peu trop chaud à mon goût. Tu veux qu'on aille faire un petit tour ou tu vas rentrer ?

Se rendant compte quand même qu'il n'avait pas été très sympa, il lui proposait donc de se rattraper un peu. Il avait un regard figé mais à la fois suppliant. Lui même ne savait pas vraiment ce qu'il voulait faire. Il n'avait pas trop envie de rester encore avec elle, car il trouvait ça un peu bizarre de relier avec elle, mais d'un autre côté il était content de la voir et de passer un peu de temps avec elle. Il n'aimait pas se sentir indécis et c'était insupportable pour lui de ne pas savoir ce dont il avait envie ou non en sa compagnie. Pour une fois, il laissait donc la jeune femme choisir ou plutôt le destin décider de son triste sort de ce soir.
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MessageSujet: Re: ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes.   ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes. EmptySam 14 Avr - 3:58

    La pendule semblait de nouveau s'être arrêtée et avoir figé le temps à travers sa petite vitre transparente. À moins qu'elle ne fonctionnait juste pas... Le temps semblait s'étendre, être interminable, mais pourtant Jeny ne s'ennuyait pas autant qu'on pourrait le croire. Elle continuait à épier encore et encore discrètement les faits et gestes de Maxwell, sans pour autant s'en lasser. Plutôt douée à ce jeu, elle essayait de surprendre les moindres expressions de son visage sans se faire remarquer. Elle tentait de leur donner un sens, mais restait totalement à l'ouest vu le déroulement des évènements. Lunatisme ou indécision ? Amour ou haine ? Partir ou rester ? Que voulait-il, qu'était-il donc en train de lui jouer ? Encore un rôle stupide ? Jenylinn ressentait pour une nouvelle fois de la soirée la désagréable impression d'être de trop. Elle devait s'adapter constamment à son déroulement étrange et aux changements brutaux d'humeur du beau jeune homme. Et puis d'ailleurs, qu'était-elle allée faire là sur Sunset Boulevard ce soir-là ? Pourquoi lui avait-elle adressé la parole et non pas laissé sagement partir comme il l'aurait sûrement préféré, pourquoi lui avait-elle proposé ce foutu café ? Et puis, ne pouvait-il donc pas lui dire clairement ce qu'il pensait au lieu de jouer la carte du mystérieux au cœur de pierre ? Un peu pincée, Jeny laissa ses yeux vagabonder vers la piste de danse, légèrement nostalgique.

    Oui. J'ai vraiment besoin d'air là.

    Très bien, comme il plaira à monsieur. Sans même lui accorder un regard ou un signe de tête compatissant, elle réunissait toutes ses affaires s'étalant sur sa banquette, le tout silencieusement. Rapide comme l'éclair, Maxwell avait déjà réglé sa note et passé la porte d'entrée avant même que la belle brune eu le temps de lever les yeux pour l'apercevoir encore une fois. Elle ne voyait maintenant plus qu'une ombre en dehors à travers la fenêtre de leur table, ombre qui semblait attendre quelqu'un. Désirait-il encore l'attendre après tout ça ? Elle se serait plutôt attendue à ce qu'il s'enfuit de nouveau, même si le contraire ne la dérangeait pas tant que ça. Se pressant légèrement, ne désirant pas le faire attendre encore plus, elle s'adossa alors au bar et déposa un billet avec un large sourire, avant de ré-enfiler veste et écharpe. Le vent devait encore souffler ce soir, et ce n'était pas le moment de tomber malade. Entre ses cours et ses entraînements, elle avait tout sauf le temps d'une petite pause pour un quelconque rétablissement. D'un côté, Jenylinn était ravie de sortir enfin dehors : la chaleur du bar devenait insoutenable, et sortir n'était donc pas une si mauvaise idée que ça avant qu'elle ne commence à fondre, même si cela voulait probablement dire que le beau jeune homme risquait de partir d'une minute à l'autre. Non, ça ne devait pas se passer comme ça.

    Franchissant la porte du bar, un vent frais fit virevolter ses cheveux et caressa doucement son visage. Maxwell se tenait seulement à quelques mètres, soudain préoccupé à remettre son téléphone dans sa poche. Il avait remis son bonnet et arborait de nouveau cet air sombre dont elle aurait souhaité en connaître enfin la signification. Qu'attendait-il d'elle ? Qu'elle s'en aille et le laisse seul se remettre au clair et aller dormir ? S'avançant d'un pas décidé vers lui, elle s'apprêtait à le lui demander, mais il la devança en lui proposant de rester pour qu'ils marchent un peu ou de s'en aller. Jenylinn laissa alors une pause, réfléchissant à ce qu'elle pourrait lui répondre au lieu de le faire su un coup de tête. Ne sachant pas vraiment s'il en avait vraiment envie ou s'il proposait cela par politesse, elle n'aurait guère voulu le déranger encore un peu plus, vu le déroulement exécrable de cette soirée. Ce serait sûrement la dernière fois que Jenylinn essaierait de renouer les liens avec une personne qui semblait la haïr autant... Sur le point de refuser, elle croisa alors son regard brillant, qui lui fit perdre ses mots et changer subitement d'avis. Non, elle ne pouvait pas lui dire non, même avec toute l'envie du monde. Et puis, rester serait une possibilité de plus pour rattraper la soirée, n'est-ce pas ? D'un signe de tête, Jenylinn lui indiqua alors avec un sourire le chemin qui menait près de la mer sombre, là où elle se tenait seulement quelques heures auparavant, tout en ouvrant la marche.

    Le chemin était légèrement éclairé par des lampadaires espacés de plusieurs mètres chacun, et on pouvait voir qu'à cette heure-ci très peu de personnes se baladaient encore à cet endroit, malgré que la journée il soit l'un des plus remplis. La lune était pleine et rajoutait une douce couche de lumière blanche sur l'étendue infinie d'eau. Jenylinn se plaça alors auprès de Max, en prenant garde de ne pas le toucher de peur de le rendre de nouveau mal à l'aise, et elle laissa également son regard vagabonder sur ses pieds, évitant de faire de nouveau une bêtise qu'elle pourrait regretter. Maintenant, elle hésitait à lui parler, de peur de dire quelque chose qui puisse lui déplaire ou le froisser. Il semblait si complexe à comprendre, mais à la fois, si attirant... Jenylinn risqua alors son regard vers lui, vers son visage baigné de lumière, ce visage familier, ce visage dur, et à la fois tendre et bien dessiné. Ses yeux perdus, sombres, mais pétillants. À quoi pouvait-il bien penser, là, à marcher avec elle ? À ce balader en cet endroit si plaisant avec cette nana qui lui avait lâchement brisé le cœur des années plus tôt ? Jenylinn ne se rappelait plus tellement comment s'étaient déroulés les évènements, cette soirée remontait à si longtemps, et semblait pourtant si fraiche dans la tête de Maxwell. Déroutée, désolée, Jenylinn ne pu se retenir à lui poser cette question qui, depuis si longtemps ce soir, lui brûlait la langue. Elle ne le quittait maintenant plus des yeux.

    « Maxwell, est-ce que tu me détestes ? »
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MessageSujet: Re: ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes.   ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes. EmptySam 14 Avr - 5:33

Il fut soulagé qu'elle accepte de lui donner une seconde chance pour se rattraper de son impardonnable comportement grotesque et gamin qui l'aurait lui même agacé et blasé s'il avait était à sa place. Puis quelques secondes après, l'idée lui paru moins bonne quand il comprit qu'ils continuaient la balade au bord de la plage. Que voulait elle faire ? Le noyer ? Un frisson lui parcouru le dos à cette idée, elle lui en voudrait autant que ça ou bien elle avait un plan encore plus cruel pour lui ? Il allait alors lui proposer plutôt un cinéma, mais elle était déjà en marche vers ce lieu que max décrivait comme étant le coin des liaisons dangereuses. La tête basse, il la suivait donc, le dos rond comme un bon petit chien à sa maîtresse craignant d'elle un coup de bâton aussi violent que celui qu'elle lui avait infligé quelques années plutôt. Le gros problème avec Max, c'était le fait qu'il semblait se faire boucher tout cru par son passé et n'envisager qu'avec pessimisme le futur sans même réellement profiter du présent. Alors qu'il était en train de s'inventer tout un scénario très théâtrale, il remarquait enfin que la brunette lui prêtait une attention toute particulière. Passant une main au niveau de sa bouche et son menton, il se demandait s'il n'avait pas quelque chose sur la figure pour qu'elle le regarde d'un air si inquiet. Il avait une terrible envie de lui demander d'arrêter de le regarder comme ceci car en plus de le mettre mal à l'aise, elle lui inspirait d'étrange déroulement qui lui perturbaient gravement le cerveau. Alors qu'il fuyait son regard pour ne pas craquer sous ses beaux yeux clairs, elle lui posa la question la plus horrible du moment. Lorsqu'elle fut prononcée, il s’arrêtait dans sa marche, surprit et troublé, perdant peu à peu sa neutralité devant un tel éclairage et des yeux qui inspiraient un bien étrange mal aise. D'une voix grave et lente il ne pu lui dire qu'un simple :

Ne me fait pas ses yeux là...

Avant que sa bouche ne trace une triste mou sur son visage soudainement devenu mélancolique et nostalgique. Foutues bonnes femmes, elles ne pouvaient pas laisser notre cher Max dans son corps de pierre, non ? Non. Elles avaient toujours le besoin d'être trop curieuses et de poser les bonnes questions pour briser sa carapace. Il réfléchissait silencieusement à sa question. La détestait il ? Oui, il fut un temps où il l'avait profondément détesté et avait même souhaité qu'elle aille au diable. Mais maintenant ? Son avis restait mitigé, il avait encore des restes mais il voyait bien qu'ils étaient minimes face à elle. Jamais il aurait cru qu'elle pourrait le toucher encore autant. Comme on dit si bien, loin des yeux, loin du cœur. Pendant son absence il allait très bien, il pensait même l'avoir complètement oublié et là boom ! Elle lui tombait dessus avec ses belles jambes, sa silhouette d'ange, son sourire enfantin et ses yeux perçants. Les dieux étaient contre lui, il ne voyait pas d'autre solution. Fixant l'horizon, il prit une profonde inspiration avant de lui répondre en la regardant, affrontant au moins son visage pour cette question. Il avait la désagréable sensation de faire remonter à la surface tous les fantômes du passé. Il avait cette horrible sensation que ces montres étaient en train de plonger leurs mains glacées et tranchantes dans le cœur afin de lui en sortir les émotions qu'il n'avait plus jamais voulu éprouver pour qui que ce soit.

Non. Je ne pense pas. Avant oui, énormément même. Mais il faut croire que tu es née sous une bonne étoile pour que j'ai encore du mal à t'en vouloir vraiment...

C'était avec un pauvre sourire en sa direction qu'il achevait sa phrase. Se rendant compte qu'au final, c'était peine perdu de continuer à être aussi mauvais avec elle et qu'elle serait probablement dégoutté de lui si elle avait véritablement l'intention de changer. Soit le froid lui gelait les neurones, soit il avait enfin finit par comprendre qu'être froid et désagréable avec elle ce n'était pas facile pour lui comme pour elle. Ayant soudainement envie de lui faire retrouver le sourire qu'il aimait tant chez elle, il lui donnait un petit coup d'épaule pour la faire chanceler un peu et profitait qu'elle regarde en sa direction pour lui faire un petit clin d’œil, montrant que la tempête était bien passé. Après tout elle venait de lui laisser une chance de rattraper la soirée, alors il était quand même capable d'essayer de lui donner une chance. C'était probablement l'air frai et vivifiant de la mer qui lui mettait enfin les idées au clair et alors qu'il allait lui proposer de s'installer devant celle ci, il remarquait au loin un groupe assez compact d'hommes formant un cercle. La chose aurait pu être totalement normal s'il n'était pas si tard que cela et si ces hommes n'avaient pas des visages si fermaient et méfiant. Qu'étaient ils en train de fabriquer ? La nature protectrice de Maxwell reprenait le dessus et tout en attrapant Jeny par les épaules, il la dirigeait un peu plus vers la mer, pensant qu'une fois là bas, ils seraient hors du champs de vision des étranges individus. D'un timbre de voix qui indiquait ses soupçons il annonçait alors à Jeny :

Et si on allait plutôt sur voir la mer ?

C'est donc plus loin qu'il allait s’asseoir sur un petit muret, dos à la mer, invitant la jeune femme à le rejoindre avec un sourire réservé. Du coin de l’œil il regardait cependant de temps en temps le gang qui faisait dos à la brunette. Hélas son attention était happé très rapidement par les yeux de la jeune femme ou bien encore par ses cheveux d'un brun fort séduisant d'après son optique féminin. Pour se remettre un peu de plomb dans la tête, il se mordait l'intérieur de la joue de temps à autre pour revenir brusquement à la réalité avant de complètement divaguer.
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MessageSujet: Re: ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes.   ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes. EmptySam 14 Avr - 7:19

    Le cœur de Jenylinn battait à cent à l'heure et elle était soudainement prise d'un froid glacial à travers tout son corps, sans qu'elle pu le contrôler. Se trouvant étrangement stupide en cet instant, elle s'attendait presque à ce qu'il lui tourne le dos et rentre vite chez lui sans même prendre la peine de lui répondre, et cette réaction lui faisait plutôt peur, surtout en sachant qu'elle ne pourrait pas tellement le retenir. Cependant, le jeune homme, quoique coupé dans son élan, ne semblait pas pour autant prendre ses jambes à son cou. Ils se faisaient maintenant tous les deux faces, ayant rompus leur avancée vers la mer, et Jenylinn continuait de le scruter de ses grands yeux en quête d'une réponse sincère. Il semblait uniquement pensif en cet instant, et cela n'étonna pas la jeune femme puisque sa question était des plus délicate et dérangeante à la fois. N'ayant pas tellement réfléchit en l'ayant prononcée, elle ne savait pas vraiment dans le fond à quelle réponse elle devait s'attendre, et quelle réponse la satisferait le plus. Au moins, cela mettrait sûrement les choses au clair, et autant vous dire qu'en ce moment, elle en avait plutôt besoin avant que ce soit elle qui décide de s'en aller. Maxwell ne devait pas s'attendre à un tel questionnement, donc, au moins, pas besoin de s'attendre à une réponse pré-écrite au préalable, elle avait au moins l'effet de surprise de son côté. Toujours paniquée, son coeur ralentit très légèrement quand il prononça quelques mots. Cependant, elle se retint de rajouter quoique ce soit, le laissant faire le tri dans ses idées tout en faisant voyager son regard ailleurs afin de ne pas le déranger.

    Ses yeux gris semblaient lointains et vagues, et Jenylinn laissa donc le silence s'installer pour ne pas l'interrompre ou le brusquer, malgré que ce silence pesant soit plutôt gênant pour elle. Toujours suspendu à ses lèvres, la réponse du jeune homme sortit enfin. Cela la rassura entièrement et son corps semblait de nouveau baigner dans une douce chaleur. Jenylinn le comprenait, et sa réponse la fit elle aussi sourire. Soulagée, elle chassa tous les scénarios de fuite ou d'engueulade auxquelles elle s'était plutôt préparée. Il fallait dire, qu'avec lui, elle n'était pas au bout de ses surprises, et il avait un caractère sacrément imprévisible dans son genre ! Visiblement, sa petite carapace semblait une nouvelle fois s'être légèrement brisée, et cette fois, elle n'allait pas la laisser se refermer encore. Plus confiante qu'auparavant, elle recommençait à retrouver petit à petit ses moyens, et, la tension entre les deux fut estompé grâce aux quelques mots du jeune homme, ce qui fit réapparaitre un sourire sur le visage de Jeny. Maxwell semblait lui aussi plus détendu d'après son petit clin d'oeil, et la soirée commençait enfin à prendre une tournure sympa pour les deux. La jeune femme continua alors sa marche lente auprès du jeune homme, limitant la distance de sécurité entre eux qu'elle s'était infligée quelques minutes avant. Il sentait encore le café noir et de petites mèches de cheveux continuaient à rebiquer en dehors de son bonnet, et cette vision la fit sourire. Elle ne savait pas pourquoi, mais ici, là, elle se sentait bien, en sa compagnie, malgré que leur relation restait des plus étranges. Elle se sentait vraiment vivante.

    Et si on allait plutôt voir la mer ?

    Il l'amena donc sur une sorte de banc en pierre dos à la mer, et elle ne fit pas attention aux voix de jeunes qui s'élevaient à quelques mètres derrière eux. La seule chose à laquelle elle pensait en ce moment, c'était au présent, à ce moment-là, à Maxwell. Toutes ses pensées néfastes étaient belles et bien partis et ce n'était d'ailleurs pas un mal. Elle ne regrettait plus à présent d'avoir de nouveau était mise sur sa route, tout en espérant secrètement que lui non plus. Ils étaient maintenant proches, et continuait à se scruter silencieusement. On entendait que le bruit doux de la mer et du vent dans les arbres, et cela rappela à Jenylinn toutes ses fois où elle s'était retrouvée seule ici, sans faire attention à tous ses petits détails qui lui crevaient maintenant les yeux. Ses arbres, ses stands, ses bars, ses fenêtres d'immeubles d'où on voyait la télé illuminer la pièce. Et elle, elle était là, avec la personne qu'elle s'attendait le moins du monde à rencontrer. Elle avait même cru qu'il avait changé de région plus d'une fois. Mais non, il était là, à côté d'elle, tellement réel, différent mais aussi tellement semblable à celui dont elle se rappelait. À quelques centimètres seulement de lui, elle lutta contre l'irrépressible envie de goûter à ses lèvres. Il avait maintenant un regard enfantin, toujours doté de cette petite étincelle qui la faisait craquer depuis le début de la soirée. Elle aurait voulu lui dire quelque chose de gentil, de rassurant, mais sa gorge se noua. En silence, elle posa alors doucement sa tête sur son épaule, fixa l'horizon d'immeubles face à elle un instant, puis ferma les yeux.

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MessageSujet: Re: ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes.   ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes. EmptySam 14 Avr - 8:36

Vilaine tentation. Voilà qu'elle attisait les feux du jeune homme qui devant un tel spectacle digne des plus belles scènes à l'eau de rose des films hollywoodiens, avait lui aussi bien l'envie d'être pendant une faction de seconde encore un peu plus proche d'elle. Son vœux semblait s'exauçait lorsqu'elle posait sa petite tête sur son épaule solide. Il eut alors un regard amusé vers elle et la laissait s'installer ainsi sur lui. Silencieux, il détaillait le décor, jetant par moment des regards au groupe de jeune qui ne lui inspirait pas confiance. Lorsqu'il reportait son regard sur la brunette, elle avait les yeux clos. La situation était tentante. Lentement son visage se penchait donc vers le sien. Max ne réfléchissait déjà plus un cet instant, l'obsession de ses lèvres l'avait brûlé depuis trop longtemps. Il ne lui vint pas à l'esprit qu'elle pourrait le rejeter une seconde fois, et à vrai dire, si elle le faisait, il saurait à quoi s'en tenir avec elle maintenant. Lentement donc ses lèvres encore imprégnés de l'odeur du café noir et corsé, s'approchèrent de celles de Jeny et au moment où l'irréparable allait se produire, un coup d'arme à feux raisonna dans le dos de la jeune fille. Relevant rapidement la tête, sans même en avoir conscience, ses bras avaient déjà enlacés et rapprochait la jeune femme contre lui. Son menton était posé sur le front de la brunette et alors qu'une main était posée au niveau de l'arrière de sa tête, l'autre pressait sa taille contre le corps ferme de Maxwell.

Il sentait les lèvres de la jeune femme contre lui et il aurait pu s'en réjouir s'il n'avait pas entendu ce premier coup de feu. Il déglutissait lentement alors que ses yeux zonaient l'espace à la recherche du provocateur du bruit. C'était ce même groupe de jeunes qui maintenant s'était séparé en deux groupes très distincts. La balle s'était perdue dans le corps d'un jeune homme de couleur de peau blanche, au niveau de son bras. Inquiet et n'arrivant pas à croire qu'une telle chose puisse arriver dans ces rues à cette heure ci, il laissait Jeny se dégageait légèrement de lui et abaissait son regard vers elle. Un deuxième coup retentit dans la rue et Maxwell sursautait aussitôt. Que faire ? Se précipiter et demander de l'aide ? Non. Ceci n'était même pas envisageable, il n'allait quand même pas sacrifier sa petite vie aussi bêtement. Prenant la jeune femme par la main, il l’entraînait avec lui dans une marche rapide loin des règlements de compte qui était en train de se faire. Il la tirait comme un vulgaire sac à roulette, sans aucune délicatesse véritable. Ses membres étaient tendus, il était anxieux et n'avait pas vraiment envie de récupérer une balle perdue. Il réagissait avec Jeny comme il aurait réagi avec Scarlett ou avec Billie. Il n'était bien évidement pas envisageable de lui demander de poursuivre sa voie de son côté, car Max se serait fait un véritable sang d'encre. Quelques secondes s'écoulèrent avant qu'ils ne ralentissent le pas et Max s'autorisait alors à regarder la jeune femme, son visage étant devenu de nouveau d'un sérieux sévère.

Ça va ? C'est bien la première fois que je vois ça, hors de la fiction. Ils sont complètement fous !

Il venait juste de finir sa phrase qu'on entendait derrière eux des crissement de pneus et le bruit d'un moteur démarrée à la hâte. Quelques secondes après une voiture noir passait à côté d'eux à une vitesse à couper le souffle, puis une deuxième de couleur bleu nuit. Un grand coup de vent s'engouffrait alors dans les vêtements de Max et le firent frémir. Il avait mit son bras devant son visage pour protéger celui ci. Après quoi, la rue semblait déserte, puis des gens commencèrent à sortir de leur cachette pour s'aventurer sur les lieu du crime. A une bonne cinquantaine de mètres d'eux, un homme était couché sur le sol, inerte. Les yeux rivés sur cette scène, Max se sentait comme enracinait dans la terre et dans un moment pareil qu'un geste fut fait sans son propre chef. Son bras se glissait dans le dos de la jeune femme pour se resserrait sur elle et l'approcher de nouveau de lui comme s'il avait voulu la rassurer avec sa présence. Deux possibilités s'offraient à eux maintenant : Soit ils restaient là et attendait de voir la suite du déroulement au risque de voir une ambulance et la police arriver et faire un cirque comme pas permis et bien évidemment resté planté là jusqu'à une heure avancée. Soit ils décidaient de poursuivre leur route sans un bruit et de passer à autre chose, de toute évidence ils n'avaient rien vu d'extraordinaire si ce n'étaient quelques visages sombres et flou ainsi que deux voitures. Max était nul en marque de voitures, il ne serait donc pas donner celle des deux engins. Son frère en revanche aurait été d'une aide brillante pour eux, fin collectionneur qu'il était et raffolant de potins qu'il pouvait être. Sans quitter la scène des yeux, entendant déjà au loin les sirènes des véhicules de l'ordre, il demandait à Jenylinn d'une voix sombre et lourde :

Tu veux rester ?

Personnellement, il préférait partir, quitter les lieux ou allait encore un peu plus loin, peut être même ramener Jeny chez elle et rentrer tout aussitôt, mais pas à pied, en taxi uniquement. Remarquant enfin son étreinte et posant de nouveau les yeux sur elle, il la lâchait doucement et les yeux presque clos, il attendait sa réponse comme ci tout reposait sur les épaules de la jeune femme. Il n’éprouvait ni peine, ni même une angoisse maintenant que le « spectacle » était passé. En quelques minutes, il l'avait serré plusieurs fois dans ses bras et un homme avait probablement rendu l'âme. Étrangement, la gravité ne le touchait pas, son esprit étant restait au moment où il l'avait tenu contre lui. A ces courts moment où il l'avait senti près de lui et la mort éventuelle d'un homme avait beau être là, cela ne le dérangeait aucune à cause des multiples enlacements de protection qu'il avait provoqué. Ceci était probablement bêtement égoïste mais qu'importe ? Le monde était de toute évidence fait d'hypocrites et d'être égoïstes.
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MessageSujet: Re: ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes.   ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes. EmptyDim 15 Avr - 5:07

    Jenylinn sentait la respiration douce et lente du jeune homme qui était assis tout contre d'elle. Tout semblait parfait, presque même trop. Cette scène avait quelque chose de paradisiaque et d'irréaliste. Cependant une détonation puissante qui fit sursauter la jeune femme tourna ce paradis en enfer en seulement une fraction de secondes. Sans trop savoir ce que c'était ni ce qu'il se passait vraiment, Jenylinn ouvrait à peine les yeux que Maxwell la serrait d'une étreinte pour la protéger. Cette situation aurait pu être agréable si cette détonation ne ressemblait pas étrangement à un coup de feu non loin derrière eux. Jeny n'en était pas tellement sûre, c'était la première fois qu'elle l'entendait ailleurs que dans des films. Le bruit venait probablement de la plage, là où se tenaient plusieurs personnes auxquelles elle n'avait pas prêté plus attention que cela en arrivant. Parcourue d'un frisson, Jenylinn se dégagea alors doucement de cette étreinte soudaine pour se rendre véritablement compte de ce qui était en train de se dérouler autour d'elle. Plusieurs fenêtres alentours s'éclairaient à présent et les chansons de bars se faisaient maintenant sourdes. Toute la ville semblait avoir appuyé sur le bouton "pause". Jenylinn lançait maintenant un regard effrayé et remplis de questions à Maxwell, comme s'il allait pouvoir arranger la situation en un claquement de doigts. Un deuxième coup retentit alors et Jeny referma les yeux par peur et se laissa entraîner par Maxwell le plus loin possible, ce qui était une sage décision. Son sauveur !

    Prise d'une poussée d'adrénaline suite à tout ce remue-ménage, Jenylinn n'eut aucun mal à suivre la grande silhouette du beau jeune homme qui l'embarquait des mètres et des mètres plus loin. Dorénavant à l'abri, Jeny restait un peu secouée par tout ça. C'était la première fois qu'il lui arrivait quelque chose d'aussi étrange, surtout ici, sur cette place qu'elle pensait si calme et paisible, et voilà que ce qui ressemblait fort à un stupide compte rendu venait de tout chambouler. Pourquoi maintenant, pourquoi ici... Jenylinn répondit alors à sa question par un simple signe de tête, le souffle encore un peu coupé par leur course folle. La brunette lâcha alors un long soupire tout en tentant de se remettre les idées au clair. Elle se tourna alors vers la direction que regardait Maxwell, soit un corps inerte étendu sur le sol. Deux voitures filèrent à vive allure à leur côté et Jeny se plaça instinctivement derrière Max, comme si elle pouvait y être plus en sécurité qu'ailleurs. Un amas de personne commençait maintenant à sortir de chez eux, et tandis que certains préféraient prendre stupidement des photos, d'autres avaient tout de même l'intelligence de prévenir les secours. Maintenant que le danger était écarté, elle était un peu plus rassurée et ses mains avaient enfin arrêtés de trembler. Drôle de soirée. Maxwell la rapprocha alors de lui, ce qui provoqua au passage un léger frisson, et elle reprit toute confiance et posa sa tête contre son torse, c'était enfin fini.

    Jenylinn se sentait bien près de lui et aurait préféré que ce soit maintenant que ce foutu temps puisse s'arrêter au lieu de tout à l'heure. Le jeune homme lui demanda donc une nouvelle fois ce dont elle souhaitée faire en cette fin de soirée. Marcher, marcher, elle souhaitait juste partir loin d'ici, s'éloigner, s'écarter de tout ce brouhaha, de toutes ces lumières qui venaient de nul part et qui commençaient à devenir aveuglantes pour ses yeux qui s'habituaient à l'obscurité. Elle ne désirait pas se retrouver dans un flot de gens ou même croiser des bonhommes en uniforme qui leur poseraient des questions dont ils ne connaissaient même pas la réponse. Elle n'avait pas fait attention ni aux visages ni aux voitures, et de toute façon, comment y prêter attention dans toute cette agitation ?! Avoir des détails précis, ça ne pouvait arriver que dans les films. Jenylinn lui pris donc la main et l'emmena sur un chemin bien connu qu'elle empruntait pour venir et repartir d'ici, une rue qui était calme et à l'abri de tout ce bordel. Même si ce n'était pas véritablement de sa faute, Jenylinn regrettait quand même de l'avoir emmené au mauvais endroit au mauvais moment. Elle regrettait de l'avoir décroché de son petit footing pour une soirée qui n'avait ni queue ni tête, même elle, avait cette désagréable impression de nager en plein rêve en ce moment même.

    « Je suis désolée... Pour cette soirée pourrie. J'aimerais rattraper ça. »

    Jenylinn fouilla dans son sac et en sortit un stylo ainsi qu'un bout de papier froissé, où elle griffonna à la va-vite son numéro. Elle ne voulait pas perdre contact tout de suite avec lui et rester sur cette drôle d'impression. Jeny se rapprocha alors de lui et le lui glissa dans la main, tout en l'étreignant à nouveau. Dans le calme, elle s'y sentait encore mieux qu'avant. Elle n'osait pas le regarder à nouveau, de crainte d'être encore prise d'une étrange envie qui n'était peut-être pas partagée. Elle passa alors ses bras autour de lui et poussa un nouveau soupir, de soulagement cette fois. Ce n'était pas un rêve. Soudain, elle se demandait où est-ce qu'il pouvait bien habiter. L'université avec sa chambre n'était pas très loin, mais elle souhaitait tout de même pouvoir le raccompagner, c'était la moindre des choses. Elle éleva alors son visage tout près du sien, et lui demanda alors doucement en le fixant de ses yeux clairs.

    « Tu veux que je nous appelle un taxi ? »

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MessageSujet: Re: ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes.   ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes. EmptyDim 15 Avr - 7:51

Les paroles de la belle assombrirent un peu l'esprit de Max qui sur le coup, ne comprenait pas pourquoi elle insinuait que cette soirée était « pourrie ». Certes, elle n'avait pas très bien commencée, oui Maxwell n'avait rien fait pour arranger les choses et pour compléter le tout, un règlement de compte autre que le leur s'était terminé dans des coups de feu. Peut être fallait il arrêter les retrouvailles ici. Devant cette mer calme et au chant des sirènes de polices. Étrangement celle ci semblait lointaines, tout semblait si loin... Il restait suspendu à ses yeux clairs qui semblaient gardaient toutes leur pureté et leur beauté à n'importe quel moment. Sur le coups, il ne pu n'y parler, n'y même placer ses idées dans un ordre correct. Ses lèvres s’entrouvraient pour dire quelques sons mais rien ne sorti de sa bouche et comme s'il se sentait de nouveau dans une ambiance qui l’agaçait, il un léger rictus désapprobateur. Pendant ce temps, elle fouillait dans son sac à la manière d'une femme d'affaire pressée et il retrouvait dans ses gestes les petits moment qu'il aimait voir chez elle. Jenylinn donnait ainsi l'impression d'être sûr d'elle et s'était l'une des choses qu'il appréciait fortement chez une femme, celles qui savent ce qu'elles veulent. Plissant légèrement ses yeux, se mordant la lèvre inférieur avec curiosité, il se demandait ce que pouvait contenir le sac à main d'une femme comme elle. Il n'eut pas vraiment le temps de se pencher plus sur la question qu'elle gribouiller quelques chiffres et lui glissait le papier dans la main. Qu'elle était surprenante. Les yeux du jeune homme se mirent à pétiller, il tenait la dans sa main le numéro qu'il aurait probablement jamais eut quelques années auparavant.

Il l'aurait bien serrait une chose de plus contre lui, mais cela n'allait il pas être de trop ? Il la laissait donc l'étreindre, le visage juste au dessus de ses cheveux, il avait la délicate odeur de son parfait qui lui montait au nez et qui l’enivrait. Probablement que si elle avait levait les yeux vers lui, il en aurait profité pour l'embrasser au risque de la voir prendre la fuite en le plantant sur le trottoir. Enfin, il se contentait donc de glisser comme ci de rien n'était ses doigts de pianiste dans la chevelure douce et soyeuse de la brunette. Lorsqu'il sentit le souffle du soupire contre lui, il eut un sourire de satisfaction. Ce soupire doux et apaisant était juste ce qu'il aimait entendre. Et quand le doux visage de sa muse d'enfance se levait vers lui, c'était comme voir une de ces poupées en porcelaine dont les yeux et les lèvres semblent parfaites et bien peintes avec des couleurs séduisantes. Si elle continuait ainsi elle n'allait pas tarder à lui donner envie de la garder pour la soirée voir même la nuit, près de lui. Ce n'était pas l'envie qui lui manquait, mais ceci aurait trop beau pour être vrai et il s'estimait déjà heureux que la soirée n'est pas était trop pénible et qu'il en ressortait avec un numéro de téléphone. Les yeux a demi clos, observant les trais qui décidaient son délicieux visage il lui répondait sur le même ton de voix. Sa voix était alors un mélange suave entre le ton grave et doux.

Te déranges pas pour ça, en remontant un peu la rue, je pense qu'on en trouvera facilement près des bars.

D'un petit mouvement de tête en direction des bars, il accompagnait la fin de sa phrase. Sans donc se soucier plus que ça des voitures de police, il commençait à remonter le chemin vers les bars. Il n'avait pas forcement envie de parler. De toute façon qu'aurait il pu lui dire ? Surtout que maintenant qu'il avait goûté au contact avec elle, il avait l'impression d'être un jeune consommateur de drogue qui venait de goûter à cette substance illégale et immorale sauf que la sienne était encore permise dans ce monde. Cependant, de temps en temps, d'un regard discret et brillant, il regardait la ravissante poupette qui le suivait de près. Cette fois ci, comme un gentleman, il lui tendait son bras avec un petit sourire en coin, réfléchissant encore à ses paroles ou plutôt sur le fait qu'elle aimerait se rattraper. Qu'importait la tenue, pour une fois, les autres iraient doublement au diable, car ce soir était une soirée exceptionnelle ! Monsieur Shadow venait d’obtenir le numéro d'un diamant pur ! Véritable trophée qui avait à ses yeux une grande beauté et pour le coup toute colère et soucis pouvait être oubliés. Alors oui, probablement que la colère qu'il avait contre elle était juste les reste d'un narcissisme qui venait de prendre fin puisqu'elle s’intéressait à lui. Mais pour combien de temps ? Combien de temps encore avant que le mauvais caractère de Max ne revienne au grand galop ? Seul le destin le dirait et pour le moment le jeune homme avait un sourire timide sur les lèvres, un regard visionnaire, le menton fière et sifflait déjà un taxi que son regard d'aigle avait repéré. Lorsque la voiture s'arrêtait devant eux, Max ouvrait la porte arrière et tout en se plaçant derrière celle ci, présentait le siège à Jeny.

Le carrosse de mademoiselle est avancé.

Après quoi, il attendait qu'elle prenne place et s'installait en hâte près d'elle afin de quitter au plus vite les lieux avant que l'homme en uniforme qui était en bas de la rue les interpelle. Pour une fois, c'est avec une courtoisie modéré qu'il s'adressait au chauffeur pour lui donner l'adresse de leur destination, mais sa phrase fut coupée, il ne savait pas où résidait la jeune femme et donc d'un air amusait et gênait, il demandait d'un simple regard à ce qu'elle poursuivre sa phrase.
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MessageSujet: Re: ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes.   ♣ Voici venir le crépuscule. L'heure grave où l'on rend les comptes. EmptyMer 16 Mai - 0:53

    Maxwell l'embarquait maintenant en direction des bars où il espérait pouvoir trouver un taxi plus facilement. Ce n'était pas une mauvaise idée, puisque les chauffeurs de ceux-ci avaient l'habitude d'attendre patiemment ici de ramener tous ceux qui avaient trop bu pour rentrer par leur propre moyen. Soit plus de la moitié de la ville en fait, surtout un vendredi soir, ils allaient sûrement avoir du boulot ! Maxwell avait l'esprit vif, voilà une qualité qu'on pouvait rajouter à la liste. Le duo laissa donc toute cette agitation derrière eux et marchaient maintenant le long de la rue, en silence. On entendait uniquement le bruit de leur pas, mais ce n'était pas un silence dérangent. Maxwell avait gardé son numéro et non pas jeté sur la chaussée, c'était déjà une bonne chose ! Cela voulait dire que son geste ne lui déplaisait pas, encore espérait-elle qu'il puisse lui être utile à l'avenir et qu'il ne le jettera pas au fin fond d'un tiroir dès qu'il sera rentré pour ne plus jamais le ressortir. Jenylinn se surpris à avoir un petit sourire niais et incontrôlé greffé sur le visage, cette soirée n'était peut-être pas aussi nulle qu'elle l'avait pensé. Enfin, sauf pour ce cadavre, bien entendu, mais cet événement paraissait déjà tellement loin et insignifiant maintenant qu'elle était seule auprès de Maxwell, comme si rien ne pouvait les déranger ni les atteindre dans leur petite bulle. Légèrement en retrait derrière lui, elle observait alors sa grande silhouette marcher à quelques centimètres seulement devant elle. Maintenant, il semblait emplit de gentillesse, et lui tendit même son bras qu'elle prit avec joie. Ces petites attentions firent chaud au cœur à Jenylinn, elle découvrait enfin ce qui se cachait à l'intérieur du petit mystère que représentait le jeune homme. Comme convenu, ils croisèrent donc la route d'un taxi que le beau jeune homme interpella. S'arrêtant pile devant eux, comme dans les films -oui oui-, Jenylinn s'engouffra la première sur la banquette miteuse mais pas moins confortable. À l'intérieur, cela sentait un mélange entre cigarette et eau de toilette, et le chauffeur avait cet air bienveillant, armé d'un petit sourire étincelant. Maxwell s'apprêtait à lui donner la direction à prendre, mais après une hésitation, il se tourna vers elle, ne sachant que dire, la laissant terminer sa phrase.

    - Oh, ce sera direction l’université pour moi.

    Même après sa majorité, elle n'avait pas décidée d'y bouger, voulant rester au maximum sur place pour privilégier entraînement et...encore entraînement en fait ! L’ambiance de l’université ne l’avait pas encore lassé au point de tout faire pour en sortir. De plus, en ce moment sa vie ne se résumait à peu près qu'à la danse, il fallait se l'avouer. La brunette essayait d’assister aux plus de représentations possibles, avec l’intention ferme et secrète que son talent puisse plaire à quelqu’un de bien placé. Mais bien entendu, cela restait un rêve d’enfant inatteignable… S’entraîner, c’était la chose principale qu'elle faisait quand elle ne sortait ou ne bossait pas, ça la défoulait bien. Et puis, rester sur place lui évitait au moins de devoir se choisir un appartement parmi les bourges de la région comme l’auraient souhaités ses parents. Une petite chambre lui suffisait amplement, toute la grandeur de chez ses parents l'avait lassée. Surtout quand vous vivez seule dans un lieu quatre fois trop grand...non merci ! Le taxi démarra donc à son annonce. Le silence venait de nouveau les envelopper. Jenylinn se risqua à observer le jeune homme tout contre elle, dont elle sentait la chaleur à travers sa veste. Leurs épaules se touchaient, suite à la petite taille de la banquette arrière. Jenylinn regardait maintenant au-dehors, les chaussées et les trottoirs que les phares du taxi éclairaient brièvement, et elle essayait en plissant les yeux de reconnaître l'endroit où ils étaient. Le trajet n'allait probablement pas être long, et puis toute chose a une fin. Le chauffeur jetait de temps à autre des regards furtifs par son rétroviseur, mais n'osait pas parler de peur de les déranger. La brunette compris seulement qu'ils étaient presque arrivés quand elle sentit le taxi ralentir de plus en plus. Les lumières de l'université commençaient maintenant à refléter sur les vitres, ces lumières qu'elle connaissait bien. Machinalement, elle sortit un billet qu'elle glissa dans la main du chauffeur qui la gratifia d'un sourire un peu timide. Rassemblant maintenant ses affaires en faisant attention de ne rien oublier derrière elle, elle se tournait maintenant totalement vers Maxwell, lui qui était toujours assis patiemment, figé comme une statue, toujours armé de son regard sombre qu'elle n'arrivait pas à percer. Avec un sourire, inclinant légèrement la tête, elle entreprit alors de lui dire au revoir.

    - Merci Maxwell, encore merci. J’espère qu’un jour nous aurons l’occasion de remettre ça, j’ai vraiment apprécié.

    Jenylinn lui déposa alors un baiser sur la joue sans réfléchir, et ouvrit la portière avant de s'engouffrer au-dehors, où l'air commençait à se faire frais et lui piquait chaque parcelle de peau sortit. Jenylinn se tourna alors une dernière fois vers le taxi, où elle referma la portière doucement derrière elle, en essayant de faire le moins de bruit possible. Pivotant sur elle-même, elle commençait maintenant à gravir les escaliers qui menaient à l'entrée, rejoignant pas à pas sa chambre et surtout...son lit !


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