ϟ Athena Tsiky

Callahan

ϟ your student file

lieu de naissance, nationalité Athena est née non pas en Grèce ! dans un petit village près de Londres, en Angleterre, le 24 décembre 1988, elle va donc fêter ses 23 ans dans peu de temps. poids, taille, particularités Athena est ce qu'on pourrait appeler une belle fille. Sans avoir la taille mannequin, elle est plutôt "bien foutue" comme on le dit vulgairement. Elle a peut-être quelques poignées d'amour, mais elle le vit très bien. Le physique, elle ne s'en formalise pas tellement, au contraire. Athena est très bien dans sa peau. Ses cheveux bruns sont une vraie cascade et partent souvent dans tous les sens, ce qui lui donne souvent un air un peu fou. Ses yeux noisettes sont très expressifs, et son sourire communicatif. Athena a un tatouage à l'épaule, une phrase I won't give up et un autre, une gerbe d'étincelles qui s'enroule légèrement autour de sa cheville. Une cicatrice zèbre son corps, de sous son sein gauche jusqu'au côté droit de son nombril, vestige de son adolescence mouvementée. Elle est plutôt petite de taille, 1m61 seulement, et pèse environ 54 kilos. Qualités, Défauts Pause ! Stop. Voyez-vous Lorelai Gilmore, dans Gilmore Girls ? Si vous la voyez, alors vous voyez Athena. Bavarde, bien trop bavarde, la jeune femme est capable de débiter mille mots à la minute si personne ne l'arrête. Toujours enjouée, c'est son sourire et sa bonne humeur que vous remarquerez en premier en la voyant. Et elle possède un sens de l'humour assez spécial... Disons que si ses blagues ne vous font pas rire, elles vous désespèrent. Mais Athena, c'est aussi quelqu'un de plus têtue qu'une mule, et avant qu'elle admette ses erreurs, vous pourrez ramer. Elle semble tout prendre à la légère, ce n'est pas forcément le cas, mais elle vous donnera toujours l'impression que rien n'est grave. Et sa franchise peut en faire fuir plus d'un, pas de pincettes pour la demoiselle, elle a quelque chose à dire ? Alors elle le dit, et tant pis si cela peut vous vexer.

études ou emploi Athena est étudiante en criminologie, c'est sa troisième année. Suite à des problèmes, elle a dut recommencer sa dernière année de lycée, ce qui fait qu'elle en ai sorti à 19 ans, au lieu de 18. Durant l'année de ses 19 à 20 ans, la jeune femme étudiait le journalisme à Yale, mais elle a finit par abandonner, la criminologie l'intéressant beaucoup plus. Bien que ses parents l'aident à payer ses études, Athena travaille depuis maintenant deux ans dans une libraire, en centre-ville. résidence Athena vit dans un petit appartement non loin de l'université, qu'elle partage avec sa meilleure amie. Elle paye elle-même son loyer, grâce à son travail. confréries Faire partie d'une confrérie n'est pas forcément le but premier d'Athena. Elle est très bien là où elle. Certes, si elle pouvait entrer dans l'une ou l'autre des différentes confréries, elle ne dirait pas non, mais disons que ce n'est pas l'ultime but de sa vie.

ϟ behind the computer

Prénom/Pseudo: Doriane, mais on m'appelle Mushu Âge: 18 ans Comment êtes-vous arrivé sur le forum ? j'ai vu un papillon, alors je l'ai suivi puis j'ai vu de la lumière, alors je suis entrée... Double compte ? [] OUI [X] NON Votre avis sur le forum: je suis fan du design, avec les petits flocons de neige si je jure, je suis restée bloquée 10 minutes à regarder les flocons tomber... Oui c'est vrai, il en faut pas beaucoup pour me captiver, mais tout de même ! Sinon j'aime bien le forum, mais fallait s'en douter, sinon je ne me serais sûrement pas inscrite. Fréquence de connexion: 6/7 (en ce moment, ça risque d'être un peu moins, car je rentre en semaine d'exams) Célébrité sur l'avatar: La plus jolie, Emma Watson, la femme de ma vie Type du personnage: inventé Code règlement: Spoiler:

ϟ my story is not

a fairy tale

ϟ chapter one : 0/12 y.o.

« Cher journal,

Eh oui, c’est encore moi. Cela fait longtemps que je ne t’ai pas écrit, mais j’étais… Comment dire ? Légèrement occupée. Je suis à l’hôpital en ce moment même, dans une salle d’attente. Parce que je suis enceinte. J’ai 16 ans, et dans quelques heures, peut-être demain, je vais mettre une toute petite fille au monde… Mes parents n’acceptent pas tellement, et c’est pour cela que je suis seule ici. Je me suis enfuie en sentant les premières contractions, et je ne rentrerais pas chez moi après avoir accouché. Je prendrai mon bébé, et je partirai… Sans me retourner. Quant à Logan… Je ne lui demande rien. S’il veut s’occuper de sa fille avec moi, je ne m’y opposerai pas, mais je n’irais jamais le supplier. Je peux me débrouiller toute seule, je l’ai toujours fait.

Ah et… Joyeux Noël. »

Tatiana Callahan referma son journal intime, qu'elle rangea dans son sac et caressa doucement son ventre, le regard incertain. Il lui fallait du courage, mais elle s'était promis de ne pas flancher. Ses yeux se portèrent sur la fenêtre face à elle, et elle observa les flocons de neige tomber un à un tandis qu'un léger sourire naissait sur son visage... Son bébé allait naître un jour de neige. Tatiana trouvait cela magique. A vrai dire, elle portait son attention sur des détails insignifiants pour oublier ses problèmes, pour effacer sa solitude... Parce que si elle commençait à y penser, elle savait d'avance que les larmes gagneraient sur sa volonté, et il était hors de question qu'elle s'effondre. Le petit être qu'elle allait bientôt mettre au monde avait besoin d'une mère forte et solide, pas d'une pleurnicharde. L'adolescente poussa un soupir, et baissa les yeux.

- Tatiana !

Éberluée, croyant rêver, elle releva vivement la tête. Son regard croisa celui du jeune homme qui venait de l'interpeller et elle sentit soudain son cœur s'alléger d'un poids énorme. Toujours sous l'effet de la surprise, elle se leva pour aller vers lui, mais il fut plus rapide et vint placer ses mains sur ses hanches, l'enlaçant, lui déposant un baiser sur le front.

- Lo... Logan... ? balbutia t'elle, ahurie que son petit ami se trouve juste là, devant elle. Le jeune homme eut un sourire tendre.
- Tu ne pensais tout de même pas que j'allais te laisser seule alors que tu m'as laissé un message disant que tu allais accoucher ? Il la regarda et grimaça. - Apparemment si, tu le pensais. Écoutes Tatia', tu te souviens de ce que je t'ai dis le jour où je t'ai embrassé pour la première fois ? C'est toi et moi. Le monde peut bien s'écrouler, c'est et ça restera toi et moi, jusqu'à la fin. Ensemble, et c'est tout.

Tatiana sentit ses yeux s'embuer. Elle enfouit son visage dans le cou de son homme, tandis qu'une larme roulait sur sa joue... Une larme de joie. Parce que, pour une fois, Tatiana Callahan n'était pas seule. Quelques heures plus tard, Athena Tsiky poussait son premier cri, sous le regard émerveillé des deux adolescents qu'étaient ses parents.

« Cher journal,

12 longues années que je t'ai laissé à l'abandon... En te retrouvant aujourd'hui au grenier, j'ai été prise d'une envie irrésistible de t'écrire à nouveau. Tu as été mon seul ami pendant toute mon enfance, alors je me dois de te faire part de mon bonheur désormais. La dernière fois, je m'apprêtais à mettre au monde mon bébé... Aujourd'hui, elle a 12 ans, et c'est une petite fille incroyable. Logan et moi sommes fascinés par sa vivacité d'esprit. Je sais que je ne suis pas objective, parce qu'après tout, Athena est ma fille, et je la trouverai toujours plus que géniale, mais je suis vraiment fière d'elle. Elle fait ma joie, un peu plus chaque jour. Logan est fou d'elle. Après sa naissance, nous avons quitté l'Angleterre pour venir nous installer ici, à Los Angeles. Je n'ai plus de nouvelles de mes parents, avec qui j'ai coupé tout contact... Je ne suis même pas sûre qu'ils me cherchent, et je m'en fiche. Je ne veux pas d'eux dans la vie d'Athena.
Je ne pense pas te revoir un jour, cher journal. Tout simplement parce qu'il est temps de tourner une page, et que je n'ai plus besoin de m'épancher sur toi. J'ai Logan pour me soutenir et sécher mes pleurs désormais... Et j'ai ma petite fille aussi. La plus jolie des petites filles. Je suis heureuse, enfin. Et je n'échangerai ma vie pour rien au monde.

Ah et... Joyeux Noël ! »

Athena a eut une enfance heureuse. Élevée à Los Angeles, elle n'a jamais remis les pieds en Angleterre, d'ailleurs, jusqu'à ses 12 ans, elle n'a jamais sût qu'elle était née là-bas. Ses parents ont toujours été là pour elle, pour l'élever et lui apprendre à grandir... Ni trop pauvre, ni trop riche, elle n'a jamais manqué de rien, sans pour autant être pourrie gâtée. Il y avait un juste milieu, et Athena a toujours su le respecter. Enfant intelligente et vive, la brunette comprenait vite les choses, ce qui faisait la fierté de ses parents... Certes, elle ne possédait pas un caractère facile, parce qu'elle était un peu trop délurée, avec une tendance déjà prononcée à se moquer de tout mais sa gentillesse et sa douceur rattrapait ce mauvais côté. Logan et Tatiana pensaient réellement que rien ne pourrait briser leur bonheur... C'était sans compter sur l'adolescence de leur unique enfant.

ϟ chapter two : 12/18 y.o.

« Cher journal,

Je ne sais trop quoi dire. En fait, c'est ma mère qui m'a conseillé d'écrire un journal intime... Soit disant que ça aide à remettre de l'ordre dans ses pensées. Tu parles. J'ai l'air idiote à confier mes états d'âmes à de pauvres feuilles de papier... Mais maman préfère que j'écrive là, plutôt que de passer mon temps à lui hurler dessus. Non, ce n'est pas une crise d'adolescence... D'accord, j'ai 14 ans, et je suis une fille chiante, mais ce n'est pas une crise. Je ne suis pas ce genre d'ados qui se plaint que ses parents ne la comprennent pas. Je ne déteste pas mon père et ma mère, mais je leur en veux. Je leur en veux de me traiter comme ils le font, je leur en veux de m'avoir dit que mes grands-parents maternels étaient morts alors qu'ils sont vivants, je leur en veux de vouloir me priver de ma passion, le chant.
Ils ne comprennent pas. Ou ne veulent pas comprendre. Je ne sais pas. Et moi j'ai mal, et je souffre en silence de leurs regards désormais dédaigneux, et de leurs reproches constants. J'ai toujours été ce qu'ils voulaient que je sois... Et aujourd'hui, alors que je voudrais être moi-même, ils le refusent. Ils me veulent avocate ou médecin. Ils veulent que j'intègre Harvard ou Yale, une de ces grandes écoles qui ne m'intéresse pas. Je n'ai que 14 ans, et mon futur semble déjà tracé... Je ne veux pas de ça. Je sais qu'ils veulent seulement éviter que je fasse les mêmes erreurs qu'eux, mais j'aimerai qu'il ait confiance en moi. J'ai mal, si seulement ils savaient comme j'ai mal... »

Athena referma le petit cahier de cuir. Descendant de son lit, elle s'accroupit au sol et souleva délicatement une latte du plancher, glissant son journal dans le trou, avant de le refermer. Une fois cela fait, elle se redressa et jeta un coup d'oeil à l'horloge. 23h36. Ses parents devaient sûrement dormir. Tendant l'oreille, elle finit par entendre le ronflement de son père, et la respiration légère de sa mère. Sans un bruit, la jeune fille se regarda dans le miroir, passant une main dans sa touffe de cheveux bruns et appliqua du gloss sur ses lèvres charnues. Avec un léger sourire pour son reflet, Athena se dirigea vers sa fenêtre et l'ouvrit avec précaution. Enjambant la balustrade, elle sauta dans l'arbre qui se trouvait à quelques centimètres, se tenant aux branches... Ses pieds finirent par toucher le sol, et elle remit ses vêtements en place, tirant sur son pull avant de s'éloigner dans les rues d'un pas vif. Au bout de dix minutes de marche, elle s'autorisa à ralentir l'allure. Alors qu'elle s'apprêtait à regarder son portable, deux mains la saisirent à la taille. La jeune fille poussa un cri perçant et se retourna brutalement... Pour faire face à son petit ami. Avec une moue furieuse, elle lui frappa le torse.

- Bordel Evan, t'es complètement con !
- C'est bon, déstresses poupée. râla t'il en avançant de quelques pas.

Athena leva les yeux au ciel et le suivit. Evan, il avait 16 ans, et c'était son premier petit ami. Elle n'était pas vraiment amoureuse de lui, mais elle l'avait rencontré un soir, par hasard. Il avait vite vu qu'elle était une rebelle en herbe, et il l'avait alors pris sous son aile. Depuis, ils se voyaient quotidiennement, généralement la nuit, dans les rues de Los Angeles. Ils ne s'aimaient pas, mais se désiraient. Athena se raccrochait à lui, parce que dans son désespoir, il était le seul qui lui accordait un tant soit peu d'importance. Quant à Evan, il voyait en la jeune Callahan un moyen de s'amuser et de se détendre. Au fond, il tenait peut-être un peu à elle, mais jamais il ne le dirait.
Voyant qu'elle semblait bouder, le jeune homme l'attrapa par le bras et plaqua ses lèvres contre les siennes, avec fouge, ses mains descendant sur les fesses de la jeune femme qui ne le repoussa, bien au contraire. Elle s'accrocha à lui, prolongeant le baiser, jusqu'à ce qu'il y mette fin. Avec un petit sourire, il la regarda puis, plongeant la main dans la poche de son jean, il en sortit un petit sachet remplit de poudre blanche.

- Ca te dis d'essayer ?
- Je... Evan, c'est dangereux. Et comment tu as eu ça, d'abord ?!
- On s'en fiche de comment je l'ai eu, l'important c'est que je l'ai. Alors, t'es partante, oui ou non ? Me dis pas que tu vas faire ta dégonflée !

Athena pinça les lèvres. Elle savait. Elle savait qu'elle devait refuser, elle savait que les conséquences pouvaient être terrible. Oui, lorsque qu'Athena accepta pour la première fois de toucher à la drogue, elle connaissait les risques. Et elle plongea dedans, tête baissée.

« On est jeune, on est beau, on est con. On se croit invulnérable, et intouchable. On rit, on s’aime, on fume, on claque le fric de nos parents, on sort, on aime, on déteste. On pense aimer de nouveau, et on a le cœur qui se brise, et on pleure. On s’écroule, par terre ou dans notre lit, défoncé, déchiré, démonté, et on veut oublier le monde. On veut oublier qu’en dehors de ça, on est rien, et que même dans ces moments-là, on est pas grand-chose… Alors on rit trop fort, on sourit faussement, on boit, on fume, on baise. Pour oublier. On ment aux autres, et on se ment à soi-même surtout… On ferme les yeux, très fort, et on espère encore une fois se sentir vivant. C’est pas qu’on est malheureux, on est juste vide. Notre cœur est un gouffre, et personne ne sait comment le remplir. On regarde le ciel, on dramatise. On se jure de ne pas recommencer, de ne plus aimer trop fort, de ne plus toucher à toutes ces merdes. Puis on replonge. On s’envole, on imagine… Un monde, notre monde, un endroit où il n’y a plus de souffrance, de peur ou de larmes.
J'ai le cœur comme de la pierre, et j'embrasse tous les garçons de la Terre. J'ai bientôt 18 ans, mais j'ai l'impression d'en avoir vécut 40. Je ne sais pas comment j'ai fait pour continuer à réussir en cours, pourtant les résultats sont là. A croire qu'être droguée me va bien. J'ai troqué mes longs cheveux contre une coupe garçonne, mais maintenant, ils ont un peu repoussé. Je me maquille trop, ne m'habille pas assez. Je réponds à mes parents, les regarde droit dans les yeux en les provoquant. Je tempête, je crie, j'hurle mais ils ne m'entendent pas. Ils ne voient pas ma détresse, ils remarquent juste que je ne suis pas celle qu'ils veulent. Ils ne voient pas mes larmes, et mon cœur éclaté. Je suis fatiguée. Juste fatiguée. »

29 août 2006.

Athena poussa un soupir. Leva les yeux vers Evan et sa bande de potes qui se tenaient avachis sur un des canapés du squat. Se levant avec difficulté de son fauteuil, la jeune femme s'approcha des garçons et tendit la main.

- J'en veux.
- Fais pas chier, t'as eu ta dose. grogna Greg, un des amis d'Evan. Elle lui jeta un regard noir.
- M'emmerde pas, je t'ai dis que j'en voulais ! cracha t'elle en se penchant pour prendre un des petits sachets de poudre se trouvant sur la table. Greg se leva soudainement et l'attrapa par le poignet, les yeux fous.
- Rend moi ça, saleté !
- Rêve ! Athena lui envoya son genou dans l'entrjambe et le repoussa.

La drogue peut faire faire des folies, et c'est sûrement ce qui se passa ce soir là. En manque, énervé, Greg ne réfléchit pas à son geste. Avant qu'Athena ait eu le temps de comprendre, le jeune homme s'était jeté sur elle. Au début, elle ne sentit rien... Et après vint la douleur. Une douleur atroce, inimaginable. La jeune femme tituba et baissa les yeux, constatant avec horreur que son tee-shirt se maculait d'une immense tâche rouge. Greg venait de la poignarder avec son canif, la lacérant de sous le sein gauche jusqu'au côté droit de son nombril. Athena serra les dents, tandis que le jeune homme se mettait à trembler, prenant conscience de son geste. Evan bondit du canapé. Athena vit la lumière du plafond tanguer... Et ce fut le trou noir.

« Cher journal,

J’ai souvent entendu les gens dire que le mort était programmée, et que si les gens survivaient, c’est parce que ce n’était pas leur heure. Ceci est une connerie monumentale ! Personne ne peut déterminer la mort, pas même le destin. On vit, puis l’on meurt et parfois, il y a des miraculés. Comme moi. Il y a trois mois de cela, lorsque Greg m’a poignardé, j’ai réellement crut que tout était fini… Que j’allais crever là, sur le sol, dans une mare de sang. Et aujourd’hui, je fais désormais partie de cette minorité de gens qui a survécu sans réellement savoir pourquoi. Je n’aurai pas dû survivre. J’ai perdu bien trop de sang, et je n’aurais jamais dû me réveiller. Pourtant, j’ai rouvert les yeux, après deux mois de coma. Je suis une miraculée, et je n’arrive toujours pas à m’y faire. Tellement de gens remplis d’espoir et de foi souhaite un miracle sans jamais le voir arriver, et moi, pauvre fille désabusée, je viens d’en subir un. C’est injuste. Cruel. C’est la vie.
Peut-on dire qu’il y a un point positif dans le fait de frôler la mort ? Je ne sais pas, mais pour moi, oui. J’ai décidé d’arrêter la drogue. C’est difficile, très difficile, je ne le cache pas, mais je suis surveillée. Mes parents ne me quittent plus des yeux, ils dorment même avec moi pour être sûr que je ne me lève pas la nuit… Et je ne peux pas leur en vouloir. Au fond, ils veulent seulement mon bien. On a juste eu du mal à se comprendre durant toutes ces années. Il va falloir du temps pour réparer les pots cassés, mais je sais qu’on peut y arriver. Je n’ai plus aucune nouvelle d’Evan et je ne veux plus en avoir. Jamais. Il a été un chapitre de ma vie, et finalement, j’ai réellement fini par l’aimer. Je suis quand même restée quatre longues années avec lui, et je crois qu’au bout de deux ans, j’ai fini par m’accrocher. Par être folle de lui. Et c’est pourquoi je l’ai suivi aveuglément aussi longtemps. Mais c’est fini. Parce qu’avant de m’effondrer au sol, je l’ai vu bondir du canapé et j’ai pensé que c’était pour me secourir, ou appeler une ambulance. J’ai appris qu’il voulait juste récupérer son foutu sachet de cocaïne avant que celui-ci ne soit imbibé de mon sang. Ma survie, je la dois à Jess. Un garçon bien, qui traînait avec nous sans que je sache pourquoi parce qu’il n’a jamais touché à la drogue. Néanmoins, c’est grâce à lui si je suis vivante aujourd’hui. Il vient souvent me voir, et il m’aide. Grâce à lui, et à mes parents, la vraie Athena revient peu à peu. Il faudra du temps pour que je redevienne moi-même mais après tout, j’ai seulement 18 ans. Et toute la vie devant moi. »

6 décembre 2006.

Athena posa son journal sur son bureau et descendit les escaliers pour rejoindre ses parents à la cuisine. S'asseyant face à eux, elle saisit une pomme et croqua dedans.

- Vous pensez que je peux encore obtenir mon diplôme de fin d'année pour intégrer une école l'année prochaine ? Ils lui jetèrent un regard surpris. Tatiana haussa les épaules.
- Tu viens de louper trois mois d'école... Peut-être serait-il préférable que tu refasses ton année ? Pour ensuite intégrer l'école que tu veux. Je sais que tu es intelligente, Athena, mais...
- Te fatigues pas maman, je sais. Je recommencerai ma dernière année de lycée, c'est le mieux à faire...

Athena baissa les yeux, fixant la table. Devoir refaire une année ne la réjouissait pas, mais... Elle avait fait des erreurs, et aujourd'hui, elle devait en assumer les conséquences, jusqu'au bout.

ϟ chapter three : 18/23 y.o.

« Cher journal,

C'est la rentrée aujourd'hui. Je ne suis pas retournée en cours après mon coma... Sachant que, dans tous les cas, je devrais recommencer mon année, j'ai préféré me laisser du temps pour apprendre à vivre de nouveau. J'ai passé 4 mois en cure de désintoxication, de janvier à avril. Et je dois dire que ça m'a grandement aidé. J'ai réussi à passer au dessus, difficilement je l'avoue. Évidement que j'ai eu des moments de crise, des moments d'angoisse. Je ne compte plus les fois où je me suis sentie mal, où j'ai hurlé, pleuré, supplié parce que j'étais en manque. Mais que ce soit les personnes du centre de désintox' ou mes parents, ils ne m'ont jamais laissé tomber. Je n'ai jamais, jamais, jamais été seule ces derniers mois.
C'est bizarre de revenir au lycée après un an d'absence. J'étais assez populaire, même chez les plus jeunes, alors je sens bien leur regard. Je sais qu'ils se demandent ce que j'ai bien pût faire et j'entends déjà les rumeurs se propager mais je m'en fiche. Je...»

3 septembre 2007.

- Euh, excuse-moi, je... peux m'asseoir ?

Athena leva les yeux de son journal, le referma. Une petite brune se tenait devant elle, son plateau repas en main, se dandinant d'un pied sur l'autre, visiblement mal à l'aise. Il fallut peu de temps à la jeune Callahan pour reconnaître la jeune fille, qui s'avérait être dans sa classe... Rangeant son journal dans son sac, Athena eut un sourire.

- Oui bien sûr. Je n'ai pas la propriété sur les chaises de la cafétaria tu sais... Oh bien sûr, sauf celle où je suis assise, c'est clair que si quelqu'un veut s'asseoir sur cette chaise alors que j'y suis déjà, je dirais non mais je suppose que tu veux la chaise juste en face, alors oui, va s'y, tu peux t'asseoir ! Face à l'air étonné de son interlocutrice, Athena fit la moue. - Désolée. Je parle trop, c'est ça ?
- Euh... Oui. Enfin non non ! Juste un peu. Disons que ça surprend. rigola la petite brune en s'asseyant. - Je m'appelle Tennessee Neverson, mais je préfère Tess.
- Enchantée, moi c'est Athena Callahan. Oui, mes parents sont fans de mythologie grecque et tout le tralala qui va avec, et Athena étant la déesse préférée de ma mère, voilà... Le comble, c'est que si jamais j'ai un petit frère, il envisage de l'appeler Ulysse.

Il ne fallut pas plus que l'heure du déjeuner pour que les deux jeunes femmes se lient d'amitié. Tess, bien que timide aux premiers abords, se révéla être aussi extravertie et amusante qu'Athena. En seulement quelques jours, la jeune Neverson était au courant du passé de sa nouvelle amie... Ce fût en partie cette amitié qui aida Athena à guérir totalement et à retrouver celle qu'elle était réellement. Cette dernière année de lycée fut une véritable révélation. Athena reprit goût à la vie et devint vite très populaire, étant vu comme la fille délurée n'ayant pas la langue dans sa poche et réputée pour parler beaucoup trop, et beaucoup trop vite. Tess et Athena devinrent vite inséparable, passant du statut de simples amies à celui de meilleures amies. Ce fut un véritable coup de foudre amical entre les deux jeunes femmes.
L'année passa à toute vitesse, et malgré leur orientation différente, les jeunes filles gardèrent contact. Tess resta à Los Angeles, s'inscrivant à l'université en tant qu'étudiante en littérature, tandis qu'Athena partait pour Yale, dans le Connecticut, pour étudier le journalisme. Néanmoins, après un an là-bas, la petite Callahan réalisa qu'elle n'était pas à sa place et elle plia bagage, pour revenir ici, à Los Angeles, et s'inscrire à l'Université avec sa meilleure amie, section criminologie. Bien vite, les deux filles voulurent leur indépendance, et c'est d'un commun accord qu'elles quittèrent toutes deux le cocon familial pour s'installer toutes les deux dans le centre-ville, se partageant un appartement.

Et aujourd'hui ?

Ses talons claquaient sur le sol tandis qu'elle marchait d'un pas vif dans les rues de Los Angeles. Avec précipitation, elle poussa la porte d'un café et se rua vers le comptoir.

- Café, café, café ! Café !
- Bonjour Athena, comment-vas tu ?
- Déconne pas Jess, allez, donne moi mon café, pitié ! demanda t'elle avec des petits yeux suppliants et une moue adorable. Ledit Jess leva les yeux au ciel et lui servit une tasse en grommelant.
- Tu sais que c'est mauvais pour toi, autant de caféine ?
- Osef, j'ai déjà failli mourir une fois, alors c'est pas ça qui aura raison de moi ! rétorqua Athena dans un haussement d'épaule, tout en s'asseyant au comptoir et en prenant une grande gorgée de café. le jeune homme la regarda, blasé. Il n'arrivait toujours pas à comprendre, au bout de cinq ans, comment faisait la jeune femme pour blaguer quant à son accident. Pourtant, il était habitué à Athena. Il la fréquentait quotidiennement depuis cinq ans, vu qu'ils étaient à la même université, et c'était une cliente régulière du café où il bossait. A dire vrai, Jess connaissait Athena mieux que personne. Elle était sa meilleure amie, bien que leur relation soit assez complexe puisqu'Athena était aussi enjouée et extravertie que Jess était taciturne et grognon. Pourtant, ça n'empêchait pas leur amitié de perdurer, loin de là.

- Dis donc, monsieur lover, je crois que t'as une touche, la nana de la table du fond n'arrête pas de te regarder ! murmura soudain Athena avec un sourire malicieux. Jess leva les yeux au ciel.
- Tu rêves ma pauvre fille.
- Pauvre fille ? Pauvre fille, moi ?! Tu me fends le coeur, non vraiment, je ne plaisante pas...
- Athena...
- Il ne manque plus que les violons, et ça serait parfait ! Toi, l'homme fort, brisant le coeur de la pauvre et fragile jeune femme au milieu d'un café. D'ailleurs, Coeur brisé au café, ça fait un super titre de film, tu ne trouves pas ? Je pense qu'on pourrait lancer le scénarion, on gagnerait des millions toi et moi, et ensuite, on se ferait des mégas virées à Las Vegas, ou à Paris, ou encore à...
- Je t'aime.
- Que... Quoi ? La jeune femme sentit son coeur rater un battement, tandis que Jess haussait un sourcil.
- Je cherchais juste un truc pour te faire taire.
- Tu ferais bien d'être gentil, sinon l'invitation pour venir à une soirée film et gavage de cochonneries ce week-end va te passer sous le nez ! marmonna la brune avec une petite grimace enfantine tandis qu'elle finissait sa tasse de café et récupérait son sac à main. Jess eut un léger rire.
- Très bien, mademoiselle casse-pied. Je verrais.
- A vingt heures tapantes, et sois à l'heure, sinon je te botte ton petit cul musclé ! cria Athena juste avant de sortir du café. Jess s'étrangla en l'entendant, et prit un air taciturne, bien qu'un léger sourire en coin se dessine sur ses lèvres. Athena était tellement... Elle-même ! Il n'imaginait plus sa vie sans elle, à tel point que depuis quelques temps, il ressentait un drôle de sentiment en la voyant. Mais si, vous savez, une espèce de chatouillis dans le ventre, un peu comme si des milliers de papillons avaient élu domicile à l'intérieur de lui...

« Cher journal,

Je dois dire que ma vie a pris une tournure bizarre ces dernières années. J'ai frôlé la mort, puis j'ai ré-appris à vivre. C'est curieux d'évoluer dans le monde en pensant à chaque instant qu'on a failli ne plus être là... Parfois, quand je mange quelque chose ou que je bois un café, je me dis que si je n'avais pas été chanceuse, je ne ferai plus partie de ce monde aujourd'hui.
Je ne connaîtrais pas Tess, et ses manies à deux balles. Tess, la grande artiste délurée et psychotique... Tess, la meilleure amie que je puisse avoir à ce jour. Elle illumine mon quotidien. Elle et... Jess. Jess. Lui qui m'a sauvé quand je me suis faite poignarder. Lui qui est là depuis cinq ans, sans jamais faillir. Les gens se demandent toujours comment je fais pour l'apprécier, car il faut avouer que Jess est grognon, taciturne, un vrai ours. Un peu tout le contraire de moi. Mais les gens ne savent pas... Ils ne savent pas que quand Jess sourit, son sourire peut illuminer le monde. Ils ne savent pas que quand Jess vous prend dans ses bras, il peut guérir tous les maux. Les gens ne connaissent pas l’intonation de son rire, ses plaisanteries douteuses, son regard blasé quand je commence à parler sans m'arrêter. Ils ne savent pas tout cela. Ils ne savent pas que Jess est plein d'humour, que sous ses airs de petit paysan, il est intelligent. Ils ne savent pas que quand il est blessé, il serre les dents et crispe la mâchoire, que quand il se retient de rire, il pince les lèvres et roule des yeux. Ils ne savent pas que, quand il dort, il a 30 respirations par minute. Ni qu'il effectue une danse de la victoire quand il réussit quelque chose. Ils ne savent pas non plus que, lorsqu'il le veut, Jess est capable de parler sans s'arrêter pendant encore plus longtemps que moi. Non, ils ne savent pas. Mais moi, si.
Alors, à ce jour, je me dis que passer à côté de la mort m'a permis de me redécouvrir. Sans ça, j'aurai sûrement continuer à me droguer, et j'aurai fini par réellement mourir, mais d'une overdose. Tandis qu'aujourd'hui, je suis une étudiante en criminologie, passionnée par ce qu'elle fait. A côté de ça, je m'entraîne au chant et à la musique, ma passion depuis toute petite et depuis peu, je me suis mise aussi à la danse. Sans être fabuleuse, j'avoue que je suis quand même plutôt douée, bien qu'il me reste des progrès à faire. Bref, je pense qu'on peut dire que j'ai une belle vie, désormais. »

Athena s'est totalement réconciliée avec ses parents il y a deux ans. Ce sont eux qui, aujourd'hui, lui payent ses études. Bien sûr, son grand rêve serait de monter sur scène et de chanter, mais si son talent n'est jamais découvert, elle espère intégrer un jour le FBI ou même la simple police, en tant que profiler.